
Aucune date n’a été encore fixée pour le quatorzième rendez-vous entre Michel Aoun et Nagib Mikati. Photo Dalati et Nohra
Des informations contradictoires circulent au sujet de l’évolution des contacts menés en coulisses pour rapprocher les vues entre le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le président Michel Aoun, dont les pourparlers au sujet de la composition du gouvernement bloquent sur les mêmes points : l’attribution des portefeuilles de la Justice et de l’Intérieur, la nomination des deux ministres chrétiens en dehors des quotes-parts de certains partis représentés dans la nouvelle équipe ministérielle et la sempiternelle minorité de blocage.
Ces informations concernent notamment la mission de bons offices menée par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, qui s’efforce de trouver un compromis sur les trois points cités plus hauts, en coordination avec les deux médiateurs du mouvement Amal et du Hezbollah, Ali Hassan Khalil et Hussein Khalil.
De sources politiques citées par notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, on indique que le blocage persiste en dépit de la médiation de Abbas Ibrahim, la troisième en ce qui concerne le dossier gouvernemental. D’autres, proches notamment de Aïn el-Tiné, semblent plus optimistes et n’écartent pas la possibilité que le gouvernement voie le jour très prochainement, en se basant sur les échos qui parviennent au sujet des discussions en cours.
Il reste qu’il s’agit d’un optimisme très prudent, en raison du nœud gordien que représente la question de la minorité de blocage à laquelle le camp présidentiel s’accroche et que le leadership sunnite ne veut en aucun cas lui accorder. Vue sous cet angle, la médiation menée entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné paraît sans issue, à moins que les discussions ne portent sur un package deal qui irait au-delà de la composition du gouvernement pour porter, entre autres, sur le sort du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, devenu persona non grata pour Michel Aoun.
Pour l’heure, selon certaines indiscrétions relayées par notre correspondante au palais présidentiel, une entente se serait dégagée sur les noms des candidats à la Justice et à l’Intérieur. La juge Rita Karam serait pressentie pour remplacer Marie-Claude Najm à la Justice. Un autre magistrat, Bassam Malawi, serait nommé à la tête de l’Intérieur. Et de nouveau, le nom de l’ancien député Marwan Abou Fadel circule en tant que prochain vice-président du Conseil, alors que Nagib Mikati avait exprimé des réserves au sujet de sa nomination à cette fonction. Ces noms, bien entendus, sont avancés sous toutes réserves.
Quoi qu’il en soit, de sources concordantes, on estime que cette semaine sera décisive au niveau de la mission de Nagib Mikati, qui voulait apparemment annoncer sa récusation le week-end dernier, au lendemain de son intervention télévisée, au cours de laquelle il avait critiqué pour la première fois la présidence de la République, lui faisant indirectement assumer la responsabilité du blocage. Le président de la Chambre Nabih Berry, mais aussi Bernard Émié, l’ancien ambassadeur de France au Liban, aujourd’hui chargé par le président Emmanuel Macron de suivre le dossier libanais, étaient entrés en contact avec lui pour lui demander de patienter.
Une éventuelle récusation de Nagib Mikati, alors que le pays commence à sombrer dans un chaos que les forces de l’ordre parviennent péniblement à contrôler, ferait que la situation deviendra pratiquement incontrôlable. Et c’est ce que le tandem chiite veut surtout éviter.
commentaires (9)
Que le diable les emporte.....TOUS!
Sfeir walid
23 h 23, le 01 septembre 2021