Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Mohammad Fahmi a déploré une hausse des désertions parmi les Forces de sécurité intérieure (FSI, police), lesquelles sont payées en livres libanaises et ont vu leur pouvoir d'achat s'effondrer au rythme de la chute de la monnaie nationale face au dollar. Cette situation fait craindre une dégradation de la situation sécuritaire dans un Liban déjà frappé par un effondrement socio-économique inédit.
"Le taux de désertion des agents des FSI a récemment augmenté, car certains ont cherché de nouvelles sources de revenus", a-t-il annoncé dans un entretien accordé au quotidien al-Joumhouria dans son édition de mardi.
Les forces de l'ordre ont vu la valeur de leurs salaires fondre en raison de la dépréciation folle de la livre libanaise et tomber sous les 50 dollars par mois pour les non-gradés. "Les pressions s'accroissent sur les FSI. Augmenter leur salaire, comme cela a été décidé pour les fonctionnaires, ne pèsera pas grand-chose par rapport aux fardeaux accumulés", a toutefois estimé M. Fahmi.
Dans ce contexte, le ministre sortant a regretté que les forces de l'ordre ne soient pas suffisamment nombreuses pour surveiller toutes les stations d'essence et empêcher les opérations de contrebande et de stockage illégal dans un contexte de pénuries massives de carburant qui paralysent le Liban. Plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines aux abords des stations-service, entre propriétaires, employés et automobilistes excédés, faisant des morts et des blessés. "Notre rôle se limite à contrôler les violations et à en arrêter les auteurs. La justice prend ensuite la relève. L'État doit assurer le contrôle politique du pays, la sécurité et la justice, mais il semble qu'il se soit relâché dans l'exercice de ses responsabilités", a estimé le ministre.
"Dernière ligne de défense"
M. Fahmi a rappelé qu'il avait déjà mis en garde contre la possibilité que la crise économique et ses répercussions sociales ne provoquent une détérioration de la situation de la sécurité. "Il semble hélas que nous ayons atteint ce point", a-t-il déploré. "Les services de sécurité et les militaires constituent la dernière ligne de défense de l'État et doivent donc être fortifiées par tous les moyens", a-t-il martelé.
Tandis que le Liban est en proie à un effondrement socio-économique accéléré depuis plusieurs mois, qualifié par la Banque mondiale de "dépression délibérée", les incidents sécuritaires se multiplient, notamment dans les régions les plus pauvres du pays, accompagnés d'un appauvrissement généralisé, de désespoir et de colère face aux pénuries chroniques d'électricité et d'essence.
commentaires (11)
c est une police a éliminer,pas a renforcer...ils ne foutent rien!
Marie Claude
08 h 35, le 01 septembre 2021