Plus de 1 100 nouveaux cas et 4 décès en 24h

Au Liban, où le nombre de contaminations au coronavirus demeure élevé et le système de santé vacillant, 4 décès et 1.124 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés en 24h, dont 17 en provenance de l'étranger, selon le bilan quotidien publié vendredi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 597.978 le nombre cumulé de cas depuis le début de la pandémie au Liban en février 2020, au nombre desquels on dénombre 8.035 décès et 550.334 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 439 sont hospitalisés, dont 215 en soins intensifs. Le taux de positivité au virus par rapport au nombre de tests effectués est passé à 7.9 %.

"Impuissance"
Alors que le variant Delta complique la donne en touchant des personnes vaccinées ou immunisées par une précédente contamination, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a considéré vendredi "plus inquiétant encore" le fait que les soignants soient "épuisés, davantage que leurs patients". "Le nombre de nouveaux cas de coronavirus au Liban reste élevé, bien qu'inférieur aux chiffres atteints lors de la dernière vague", a-t-il twitté. "Nous recevons de nombreuses demandes de transfert de patients en raison du manque de lits dédiés au coronavirus dans d'autres hôpitaux. De nombreux établissements n'ont pas rouvert leurs unités spécialisées, ou demandent des tarifs supplémentaires importants aux patients", a expliqué le médecin. "Les soignants semblent plus épuisés que les patients. Les conditions de vie et de travail sont devenues insupportables, et la qualité des soins n'est plus la même qu'avant. Le Liban maintiendra-t-il un faible taux de létalité du coronavirus malgré tous les défis ?", s'est-il interrogé. "Pour les médecins et les infirmières, l'expérience la plus démoralisante reste l'impuissance, alors que leurs patients souffrent des pénuries de médicaments et d'équipements médicaux. Prendre soin des patients au Liban est devenu une montagne russe émotionnelle. Beaucoup de soignants préfèrent éviter cela, alors ils partent", a déploré le médecin. Dans ce contexte, il a appelé les Libanais de l'étranger à prêter main-forte en ces temps difficiles.

Vaccination
Sur le plan de la vaccination, le ministère a indiqué dans son rapport que 29,8 % des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose de vaccin et 24,6 % les deux nécessaires pour atteindre l'immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm.

Afin d'accélérer la campagne de vaccination qui demeure lente au Liban, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan avait annoncé mercredi que celle-ci inclura désormais les personnes âgées de 45 à 49 ans inscrites sur la plateforme de vaccination. Celles-ci devront recevoir bientôt un message pour un rendez-vous de vaccination avec le produit Pfizer. Il a précisé qu’un même message sera également envoyé aux personnes enregistrées auprès des syndicats des métiers de services (transports, restaurants, hôtels, marchés populaires et autres), indépendamment de leur âge. Les personnes nées entre les années 1992 et 1997 et enregistrées sur la plateforme durant le mois d’août seront également incluses dans cette phase, a conclu M. Hassan.

La crise financière que traverse le Liban, qui se traduit par des pénuries en série notamment en matière de carburants, de médicaments et d'équipements médicaux pèse lourd sur le secteur hospitalier qui risque de ne pas pouvoir faire face à une nouvelle pression au cas où les hospitalisations devaient augmenter fortement. Les professionnels de santé tentent continuellement de durcir les mesures prises pour contenir la pandémie, notamment en imposant le pass sanitaire dans certains lieux publics. Ces mesures ne semblent pas toutefois appliquées ni respectées sur le terrain.