Un diplomate étranger en poste à Beyrouth à qui l’on demandait récemment s’il serait favorable à l’instauration d’une tutelle internationale sur le Liban pour l’aider à sortir de sa crise a eu cette réponse glaçante : « Ah! non, ce serait un retour à l’ère coloniale !... »
Au-delà du caractère convenu de cette réponse, elle témoigne surtout de l’embarras que ressent la communauté internationale – non pas toute, bien sûr, juste les quelques cercles encore intéressés par le sort du Liban – face à l’ampleur de la crise que traverse le pays du Cèdre. Cet embarras est d’autant plus frappant que le diplomate en question venait pourtant de brosser par le menu un tableau apocalyptique de l’état actuel de la gouvernance politique libanaise.
Alors, que faire ? Appeler encore une fois à un sursaut de la classe dirigeante et à la « formation-d’un-gouvernement-capable-de-mener-les-réformes-nécessaires » ? Combien d’appels de ce genre lancera-t-on encore avant de se rendre compte qu’il faudra autre chose pour stopper l’effondrement en cours ? Il y a quelques mois, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, évoquait la notion de « non-assistance à peuple en danger » pour épingler les responsables libanais et suggérer un changement de la politique de Paris dans le sens de l’adoption, aux niveaux français et européen, d’une politique de sanctions qui ciblerait non plus seulement les personnes soupçonnées de corruption, mais aussi les responsables politiques qui entravent le processus gouvernemental. Depuis, cette démarche a fait beaucoup de chemin, malgré les réserves de certains membres récalcitrants de l’Union européenne, et un cadre a été mis au point et adopté à cette fin. Jusqu’ici, sans aucun effet visible sur les blocages libanais…
Dès lors, la question qui se pose est de savoir si, laissée à elle-même, la classe politique libanaise est actuellement en mesure de se conformer aux injonctions de la communauté internationale, même assorties de sanctions, et de changer par elle-même le cours des événements. En d’autres termes, il faut se demander si le problème se résume à ce que les protagonistes libanais fassent preuve d’un peu plus ou d’un peu moins de bonne volonté, ou si le mal est bien plus profond que cela. Dans ce dernier cas, la notion de non-assistance à pays en danger ne concerne plus uniquement les dirigeants libanais, elle touche aussi, ne serait-ce que moralement, la communauté internationale dans son attitude vis-à-vis du pays du Cèdre.
Comprenons-nous bien. Il n’est nullement question ici de cette fâcheuse tendance qu’ont certains locaux de toujours rejeter la faute sur l’extérieur. Si le Liban est aujourd’hui dans l’état où il se trouve, c’est essentiellement une affaire libanaise, même si le contexte géopolitique y est pour beaucoup. Mais cela ne doit pas nous dispenser de croire que pour empêcher le triste effondrement d’un petit pays qui avait tant de choses à offrir, et pas qu’aux siens, un effort inhabituel, mais tout à fait concevable – car tout ce qui touche au Liban est à petite échelle – devrait être entrepris par la communauté internationale.
Ce dont il est question ici n’a aucun lien avec le colonialisme, monsieur le Diplomate. Il ne s’agirait guère d’hégémonisme européen sous une forme quelconque ni de pillage de ressources sous couvert de mission civilisatrice. Il s’agirait simplement d’aider à se relever un pays qui tombe, comme vous aideriez certainement à se relever un homme qui tombe…
On mesure certes l’ampleur des obstacles qui pourraient entraver une action du Conseil de sécurité des Nations unies pour établir une forme de tutelle provisoire sur l’État libanais, cette créature devenue de nos jours un véritable monstre. Pour autant, cette démarche est loin d’être impossible, car plus cet État s’effondre, plus il devient une nuisance pour tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur, surtout si ses forces armées légales sont entraînées dans la chute. D’autre part, si la tutelle internationale est conçue de manière non seulement à imposer les réformes structurelles nécessaires et canaliser l’aide des donateurs, mais aussi à parrainer un dialogue entre les protagonistes libanais en vue d’une refonte politique en profondeur, telle que suggérée il y a un an par le président Emmanuel Macron, on pourrait peut-être réussir à calmer certaines ardeurs hostiles, à condition bien sûr que les diverses composantes libanaises acceptent l’idée qu’au final, elles devront toutes céder quelque chose.
Le Liban n’est plus aujourd’hui face à un choix entre souveraineté et subordination. Par l’action (ou l’inaction) de ses responsables, il est placé devant une alternative autrement plus radicale : la vie ou la mort.
Les dirigeants du Liban refusent de gouverner le pays, ils ont choisi le pillage de son peuple, son humiliation et son appauvrissement! Pour quel but? Le monde entier a compris leur jeu et la communauté internationale refuse de remplir leur poches. Comment vont-ils faire pour s'enrichir quand le peuple libanais, leur ressource primaire, est violé, abattu et démuni de tout. Ils ont acquis une immunité contre la responsabilité et le respect. Il est temps pour l'ONU de prendre en charge la gouvernance du pays sous "l'acte de protection des civils" . Il s'agit de convaincre tous les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU d'approuver cet acte sans délai pour sauver ce qui reste du pays et son peuple de cet apocalypse imposé sur eux par leurs propres dirigeants. Sous la tutelle de l'ONU, il faut rééduquer le peuple sur la démocratie et les droits de l'homme afin d'éviter de mettre au pouvoir des individus opportunistes et saboteurs de tous droits. Le Liban a connu une histoire agitée mais a survécu. Le pays est exaspéré par l'afflut de réfugiés palestiniens et syriens sur un territoire minuscule. La communauté internationale en est consciente mais ne compense pas le pays pour les pertes de ressources: l'eau, l'énergie et l'environnment. Les palestiniens et les syriens ont contribué à la destabilisation du Liban et ont attiré tous les pouvoirs régionaux à faire leur politique au sein du Liban. Ce laisser-faire par l'ONU mène au chaos du Liban actuellement.
22 h 02, le 26 août 2021