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Politique - Formation du gouvernement

Aoun assure faciliter la mission de Mikati, mais revendique le droit d'exposer ses remarques

Le Premier ministre désigné entend de son côté poursuivre ses efforts pour former un cabinet "en fonction des bases préétablies".

Aoun assure faciliter la mission de Mikati, mais revendique le droit d'exposer ses remarques

Le chef de l'État libanais Michel Aoun au palais de Baabda, le 3 août 2021. Photo Reuters

Au moment où les tractions gouvernementales au Liban sont toujours semées d'embûches, notamment au sujet de la répartition des portefeuilles entre les communautés et les noms des ministrables, le chef de l'État libanais Michel Aoun s'est prononcé jeudi contre une récusation du Premier ministre désigné Nagib Mikati, assurant qu'"il est de son droit" de lui faire part de ses commentaires concernant les ministrables proposés par ce dernier, et vice-versa. Cette mise au point de Baabda a été publiée alors que certaines informations de presse faisaient état d'une volonté du président d'obtenir dix portefeuilles au sein de la future équipe, c'est-à-dire une minorité de blocage, ce qui entravait à nouveau les tractations. Michel Aoun a assuré vouloir "coopérer ouvertement et positivement" avec M. Mikati afin d'éviter que le pays ne sombre dans un vide gouvernemental que certaines parties cherchent selon lui à maintenir, et qui risque de provoquer le "chaos".

Réagissant au communiqué de M. Aoun, le Premier ministre désigné a également assuré qu'"il poursuivra ses efforts pour former un gouvernement en fonction des bases préétablies".

Peu après cet échange, les deux hommes se sont entretenus au palais de Baabda et la présidence a indiqué sur Twitter que leurs tractations se poursuivraient vendredi.

La répartition des portefeuilles
Dans un communiqué publié par son bureau de presse, le chef de l'État a assuré "avoir respecté lors de ses réunions avec le Premier ministre désigné les points sur lesquels ils s'étaient mis d'accord depuis leur première rencontre, ainsi qu'au préalable avec les autres parties concernées", réitérant l'importance du respect des "critères à adopter dans la répartition des portefeuilles ministériels entre les communautés, pour qu'elle soit juste et équitable", tout en veillant au respect de l'intérêt du Liban et des Libanais et de la Constitution. 

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Le président a de nouveau assuré qu'"il n'a jamais cherché à détenir le tiers de blocage", soulignant que M. Mikati est au courant de cela. "Les informations qui circulent quant à une demande avancée par le président concernant la nomination de 9 ou 10 ministres de son camp sont incorrectes", a noté le bureau de presse, précisant que ces rumeurs ont pour objectif d'entraver les tractions gouvernementales.

Avant la désignation de Nagib Mikati, l'ex-Premier ministre désigné Saad Hariri avait jeté l'éponge au bout de 9 mois de tractions stériles en raison d'un bras de fer politico-personnel qui l'opposait au chef de l'État et à son camp. M. Hariri et ses alliés accusaient les aounistes de vouloir détenir le tiers de blocage.

Contre une récusation Mikati 
La présidence a par ailleurs affirmé ne pas avoir nommé de personnalités partisanes et politiques pour prendre en charge les portefeuilles du futur cabinet, assurant que les personnes que le chef de l'État a proposées sont des technocrates qui ont de l'expérience dans les domaines concernés. M. Aoun estime donc qu'il n'est pas nécessaire de changer les noms qu'il a proposés vu qu'ils s'agit de "technocrates". Il a toutefois assuré qu'"il est du droit du président de la République et du Premier ministre désigné d'échanger des remarques sur les noms proposés qu'ils ou que les autres groupes parlementaires proposent et qu'il est tout à fait naturel de s'opposer à certains noms". 

Le président Aoun a par ailleurs souligné que les demandes de certains partis politiques étaient en perpétuel changement, ce qui a retardé la mise en place d'une formule du futur cabinet. "Tout changement relatif à un portefeuille implique une reconsidération des autres portefeuilles", a-t-il expliqué, exprimant l'espoir que M. Mikati et lui pourront trouver une issue.

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Le chef de l'État a enfin mis en garde contre les fausses interprétations de ses points de vue, craignant que ces informations ne poussent le Premier ministre désigné à se récuser et "à garder le pays sans gouvernement au moment où il traverse une période difficile et critique". Michel Aoun a ainsi assuré qu'il ne veut pas que M. Mikati se récuse. "Le président Aoun est déterminé à coopérer ouvertement et positivement avec le Premier ministre désigné afin de former un gouvernement dont les Libanais seront satisfaits et qui sera soutenu par la communauté internationale", a souligné le bureau de presse de la présidence. "M. Aoun continue, comme il l'a toujours fait, de faciliter le travail de M. Mikati, sans s'arrêter à un portefeuille ou un nom spécifique, vu qu'il ne cherche pas à détenir de tiers de blocage ni d'autres garanties, étant conscient du fait que plusieurs parties cherchent à bloquer la formation du gouvernement et à acheminer le pays vers le chaos afin d'assurer des enjeux politiques".

Mikati poursuit ses efforts
Réagissant au communiqué de Baabda, le Premier ministre désigné a de son côté assuré qu'il poursuivra ses efforts pour former un gouvernement "qui réponde aux attentes des Libanais et de la communauté internationale". Un communiqué publié par son bureau de presse précise que le député de Tripoli "poursuivra son action en vue de mettre en place un gouvernement au plus vite en fonction des bases préétablies". 

"Il ne nous reste plus que quelques mètres à parcourir", avait affirmé M. Mikati mardi à l'issue de sa réunion avec le chef de l'État mardi à Baabda. Le Liban qui sombre dans multiples crises poursuit entre-temps sa descente aux enfers. Un cabinet réformateur est la condition sine qua non pour obtenir l'aide de la communauté internationale dont le pays a cruellement besoin.

Au moment où les tractions gouvernementales au Liban sont toujours semées d'embûches, notamment au sujet de la répartition des portefeuilles entre les communautés et les noms des ministrables, le chef de l'État libanais Michel Aoun s'est prononcé jeudi contre une récusation du Premier ministre désigné Nagib Mikati, assurant qu'"il est de son droit" de lui faire part de...

commentaires (12)

On voit bien Monsieur le président, c'est le 3ème chef de gouvernement désigné dont vous facilitez la tâche,..

Esber

15 h 36, le 21 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • On voit bien Monsieur le président, c'est le 3ème chef de gouvernement désigné dont vous facilitez la tâche,..

    Esber

    15 h 36, le 21 août 2021

  • La momie s’est exprimée. Écoutons religieusement, rigolons ou pleurons un petit coup. Ensuite revenons à nos loisirs de faire la queue pour l’essence que l’on va dépenser en cherchant dans les 25 pharmacies ouvertes un antibiotique que va demeurer introuvable. On va rentrer dans le noir monter les 5 étages à pied, boire un verre d’eau tiède

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 07, le 20 août 2021

  • Et pourquoi il ne garderait pas son pyjama ? Son compère de dahyé parade bien en robe de chambre ...

    OBEGI CHARLES

    19 h 35, le 20 août 2021

  • ils prennent le peuple pour des idiots, fatigué, dégoûté le peuple libanais se vengera. tous disent faciliter la formation du gouvernement, et kellon sont des menteurs et des mafieux, pas de vocabulaire pour définir ces criminels qui laissent mourir son peuple à petit feu, c'est la haute trahison

    Élie Aoun

    14 h 11, le 20 août 2021

  • EUREKA ! A titre exceptionnel, pourquoi ne pas élire 18 ministres APOLITIQUES selon leurs expériences et leurs diplômes par le peuple, chaque communauté n’ayant droit qu’à un cota. Avec un Premier ministre sunnite bien sûr, afin de respecter la constitution et son esprit. De cette façon aucun pouvoir ni contre-pouvoir n’aura son mot à dire pour la nomination de tel ou tel ministrable. Ce Gouvernement de transition aura la charge de, préparer les élections législatives et présidentielles, de réformer le pays, et de proposer des lois au parlementaires qui, devront être obligés de voter ou d’amender ces lois à défaut de voter contre, comme dans les vrais pays démocratiques. On évitera ainsi d’être ballotés par les uns et les autres comme nous l’avons été depuis l’indépendance. Idée à creuser et à faire évoluer par des Juristes spécialisés. Mais là je rêve…Parfois LES RÊVES deviennent réalité alors RÊVONS !

    Le Point du Jour.

    13 h 33, le 20 août 2021

  • Les dirigeants du pays sont dans le raisonnement intuitif alors que ils devraient être dans le raisonnement déductif. C est difficile mais cela s apprend… peut être qu il est trop tard pour apprendre alors il faut laisser la place à ceux qui savent Fadi LABAKI

    fadi labaki

    11 h 56, le 20 août 2021

  • C’est magique!

    Alexandre Husson

    10 h 34, le 20 août 2021

  • Oui cela fait 12 mois qu' il expose...3 premiers ministres ont deja defile. et ils n'ont toujours pas compris.. Triste. Un incompris..!

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 16, le 20 août 2021

  • LES DEUX BELIERS DE L,APOCALYPSE, L,UN PROJETE AU DEVANT DE LA SCENE ET L,AUTRE INTERVENANT A L,OMBRE, NE VEULENT PAS DE GOUVERNEMENT ET ESSAIENT D,EN BLAMER TOUJOURS LES AUTRES. - J,AI LE DROIT DE DONNER MES REMARQUES SUR CERTAINS NOMS PRESENTES COMME J,AI LE DROIT DE LES REFUSER NOUS DIT-ON. JE NE CHERCHE PAS LE TIERS DE BLOCAGE MAIS JE VEUX NOMMER LES DEUX CHRETIENS DU FUTUR. LA PYTHIE M,Y MONTE LE NOMBRE A 9 OU 10 MAIS MOI JE NE VEUX PAS LE TIERS DE BLOCAGE. SI LA PYTHIE Y PENSE AUTREMENT EST-CE MA FAUTE NOUS DIT-ON. LA MASCARADE S,INVITE D,ELLE-MEME BIEN QU,ON EST DE BONNE FOI AU FOND MAIS LA PYTHIE EN INTERVENANT DECIDE AUTREMENT. JE NE VEUX PAS QUE MIKATI SE RECUSE. MAIS IL SEMBLE QUE LA PYTHIE L,Y POUSSE. MOI JE FAIS TOUT POUR QUE LES TRACTATIONS REUSSISSENT SANS REUSSIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 56, le 20 août 2021

  • Quand le hezbollah le voudra on aura un gouvernement. Le reste , les declarations et les prises de position, tout cela n’a pas d’importance. Que ce soit le president ou Mikati, ils feront ce qu’attend d’eux hassan nasrallah

    Goraieb Nada

    07 h 53, le 20 août 2021

  • La seule manière d'avoir un gouvernement de mission c'est de négocier auparavant les détails de la mission et puis de recruter des ministres compétents et qui y adhèrent. Et comme la seule mission valable (donc susceptible d'attirer des financements) est de réformer le pays en trouvant un centre pour y gouverner, ce qui de facto exclut l voire élimine le Hezbollah, les FL et autres gens très sûrs d'eux, il n'y aura jamais de gouvernement autre qu'une équipe formée de sorte à préempter tout dessein susceptible de faire qu'un parti fasse les frais des réformes ou de leur refus: un équilibre de minorités de blocage et, il faut bien le dire, de la terreur. Rien de bon.

    M.E

    00 h 22, le 20 août 2021

  • Cher Monsieur, "le vide gouvernemental" nous y sommes depuis des mois...et le "chaos" règne partout, dans le pays que vous prétendez diriger. MERCI "de veiller au respect du Liban et des Libanais", nous en subissons du matin au soir, et du soir au matin les effets bienfaisants !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 24, le 19 août 2021

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