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Dernières Infos - Contestation populaire au Liban

Violente répression d'une manifestation devant le domicile de Mikati

Des policiers déployés devant le domicile de Nagib Mikati à Beyrouth pour disperser les manifestants, le 15 août 2021. REUTERS/Issam Abdallah

A l'appel de plusieurs groupes de la révolte du 17 octobre, un groupe de manifestants, rejoints par des proches des victimes de la double explosion au port de Beyrouth, se sont mobilisés dimanche en début de soirée devant le domicile du Premier ministre désigné Nagib Mikati dans la capitale, où ils ont été violemment réprimés par les forces de l'ordre.

L'appel à cette mobilisation dans toutes les régions du Liban avait été initialement lancé pour réclamer la formation d'un gouvernement de sauvetage, la levée des immunités des responsables politiques impliqués dans le drame du port, la lutte contre la contrebande, notamment après la levée des subventions sur les carburants, et l'accès aux médicaments en pénurie dans un Liban qui sombre dans une crise économique et sociale sans égale depuis plusieurs mois. Ainsi, après une brève conférence de presse organisée par ces groupes de la thaoura devant l'immeuble des Lazaristes, dans le centre-ville, un groupe d'une cinquantaine de manifestants est parti vers le domicile de Nagib Mikati dans la capitale. Les protestataires ont brisé au moyen de jets de pierres l'entrée vitrée de l'immeuble avant d'être violemment réprimés par la police anti-émeute déployée sur place. Des bombes lacrymogènes ont été utilisées pour disperser les manifestants. Parmi ces derniers, se trouvait William Noun, le frère du pompier Joe Noun tué dans le drame du port le 4 août 2020. William Noun a été frappé et menotté par les policiers puis emmené à la caserne Charles Hélou où des manifestants ont protesté pour réclamer sa libération. Sa famille a également coupé l'autoroute du Nord au niveau de Jbeil en guise de protestation. William Noun a été relâché un peu plus tard. Trois autres manifestants, Khodr Eido, Ahmad Ghanam et Ara Mantoulian, ont également été arrêtés, selon un avocat des protestataires. Des blindés de l'armée sont par la suite arrivées en renfort pour disperser les manifestants qui criaient "thaoura, thaoura".

Mais le drame du Akkar, où l'explosion d'un dépôt d'essence dans la localité de Tleil a fait dans la nuit de samedi à dimanche au moins 28 tués, a aiguisé la colère des manifestants qui ont décidé d'élargir leur mobilisation devant les domiciles de plusieurs responsables afin de réclamer leur démission. C'est dans ce contexte que quelques manifestants ont saccagé l'appartement de Tarek Merhebi, député du Akkar (courant du Futur), situé quartier Hamra, après s'y être introduits de force.

Dans un communiqué publié peu après ces accrochages, les Forces de sécurité intérieure ont assuré que "tous ceux qui s'en prennent à des domiciles et biens privés seront arrêtés désormais, conformément à la loi".

De son côté, le Premier ministre désigné a publié un communiqué dans lequel il affirmait "comprendre le cri de la population et respecter son droit à protester", ajoutant toutefois que les actes de vandalisme qui ont eu lieu devant son domicile sont rejetés puisqu'il n'entrent pas dans le cadre d'une mobilisation pacifique". Il a rappelé avoir accepté sa désignation pour former un gouvernement donc la première mission serait d'organiser des élections législatives, afin que les Libanais expriment leur opinion et réclament des comptes, puis lancer le chantier de réformes nécessaires au redressement du pays.

A l'appel de plusieurs groupes de la révolte du 17 octobre, un groupe de manifestants, rejoints par des proches des victimes de la double explosion au port de Beyrouth, se sont mobilisés dimanche en début de soirée devant le domicile du Premier ministre désigné Nagib Mikati dans la capitale, où ils ont été violemment réprimés par les forces de l'ordre. L'appel à cette mobilisation...