Rechercher
Rechercher

Société - Crise des carburants

Approvisionnement en essence : l'armée libanaise prend les choses en main

Les soldats ont été mobilisés pour ouvrir les stations-service fermées, réquisitionner et distribuer leurs stocks d’essence.

Approvisionnement en essence : l'armée libanaise prend les choses en main

Un militaire régule la circulation devant une station-essence à Beyrouth, le 14 août 2021. Photo ANWAR AMRO / AFP

Face à l'intensification de la crise de l'essence, qui engendrait samedi coupures de routes et incidents en série devant et dans les stations-service, dans leur grande majorité fermées, l'armée a été mobilisée pour tenter de prendre les choses en main.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué qu'elle se déployait pour forcer des stations-service à ouvrir leurs portes afin que les automobilistes désespérés au bout d'heures et d'heures d'attente, puissent faire le plein. Elle a aussi perquisitionné des stations et plusieurs entrepôts pour confisquer les carburants qui y étaient stockés.

L'intervention de l'armée a fait suite à un accord entre la Banque du Liban (BDL) et le ministère de l'Énergie pour vendre les stocks restants de carburant importé au taux subventionné de 3.900 LL, selon les prix en vigueur. Depuis l'annonce par la BDL mercredi soir de la levée des subventions sur le carburant, une décision contestée par le gouvernement et qui devrait entraîner une hausse de plus de 300% des prix de l'essence et du mazout, la plupart des stations-service ont arrêté de vendre leurs stocks en attendant que les nouveaux prix soient fixés, tandis que des files interminables de centaines d'automobilistes se pressaient devant les quelques établissements encore ouverts. Cet accord, qui ne concerne que les stocks d'essence et ne présage pas des futures importations, devrait atténuer, pendant quelques jours, la grave crise que subit le pays.

Lire aussi

Crise des carburants : accord entre la BDL et le ministère de l'Energie pour une solution temporaire

Pour faire appliquer cet accord, l'armée a annoncé qu'elle allait "perquisitionner les stations-service fermées, confisquer toutes les quantités d'essence qui y sont stockées (...) et les distribuer directement et gratuitement" aux automobilistes. Les forces de sécurité intérieure (FSI) ont pour leur part assuré qu'elles ne "resteront pas les bras croisés" face au chaos. 

Les militaires ont ainsi imposé la réouverture de plusieurs stations d'essence, notamment à Saïda où de nombreux réservoirs étaient pleins et à Tyr (Liban-Sud). Dans la Békaa, la troupe a perquisitionné des stations à Zahlé et les a trouvées vides, rapporte notre correspondante Sarah Abdallah. Dans les villages de Brital et à Talya, elle a fait ouvrir de forces les stations closes. Des stations-service ont également été forcées de rouvrir dans le Akkar et la troupe a mené des perquisitions dans le Koura (Liban-Nord).

Les soldats sont allés jusqu'à distribuer eux-mêmes l'essence à la pompe, rapporte la troupe sur son compte Twitter.

 

Dans ce contexte et pour lutter contre la spéculation sur les prix des carburants, l'armée a mis à la disposition du public une ligne téléphonique, le 112, pour dénoncer les stations d'essence fermées et celles qui vendent le carburant au marché noir.

L'armée a déjà saisi 25.500 litres d'essence dans une station de Bawarij et 53.000 autres litres dans une station de Dahr el-Baïdar dans la Békaa, rapporte-t-elle sur son compte Twitter. Quant aux 57.000 litres de mazout saisis dans la localité de Lala, ils seront revendus aux agriculteurs et aux propriétaires de générateurs au prix officiel.

Lire aussi

Salamé : La solution à la crise est simple, une loi du Parlement

Dans plusieurs régions, des incidents se sont produits alors que des centaines d'automobilistes excédés attendaient de faire le plein. Selon notre correspondant Sohaib Jawhar, plusieurs incidents ont eu lieu dans des stations-service à Tripoli, dont l'un impliquant des échanges de tirs, de même qu'à Saïda. A Sarafand, au Liban-Sud, des jeunes ont pris d'assaut un camion citerne et distribué sa cargaison aux propriétaires de générateurs de la région, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah a rapporté que de jeunes protestataires ont pris d'assaut une station-service à Zahlé, dont les réservoirs contenaient 300.000 litres, et ont vendu le carburant aux automobilistes au prix officiel, avant de remettre la recette aux propriétaires de la station. La colère des Libanais se traduit aussi depuis quelques jours par des coupures de routes un peu partout à travers le pays. Ces blocages se poursuivaient en soirée, samedi, notamment à Tripoli, dans la Békaa, et dans le Sud du pays.

Face à l'intensification de la crise de l'essence, qui engendrait samedi coupures de routes et incidents en série devant et dans les stations-service, dans leur grande majorité fermées, l'armée a été mobilisée pour tenter de prendre les choses en main.Dans un communiqué, l'armée a indiqué qu'elle se déployait pour forcer des stations-service à ouvrir leurs portes afin que les...

commentaires (6)

Pourquoi réagir toujours après les désastres? Où était l’armée lorsque tous ces trafiquants s’approvisionnaient pour stocker l’essence et le mazout et l’essence au lieu de le vendre à la population? Ils savent pertinemment que ce sera dirigé hors du pays et attendent qu’il y ait des morts et un chaos pour intervenir. Les militaires n’ont pas reçu l’ordre de poursuivre les contrebandiers, ils sont vite dépêchés pour mettre de l’ordre aussitôt que les responsables de toute cette misère se retrouvent menacés, Ils sont plus importants que tous ces libanais qui meurent pour rien ou pour un plein d’essence.

Sissi zayyat

21 h 41, le 15 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Pourquoi réagir toujours après les désastres? Où était l’armée lorsque tous ces trafiquants s’approvisionnaient pour stocker l’essence et le mazout et l’essence au lieu de le vendre à la population? Ils savent pertinemment que ce sera dirigé hors du pays et attendent qu’il y ait des morts et un chaos pour intervenir. Les militaires n’ont pas reçu l’ordre de poursuivre les contrebandiers, ils sont vite dépêchés pour mettre de l’ordre aussitôt que les responsables de toute cette misère se retrouvent menacés, Ils sont plus importants que tous ces libanais qui meurent pour rien ou pour un plein d’essence.

    Sissi zayyat

    21 h 41, le 15 août 2021

  • Ils transforment leur armée en pompistes- ce qui est logique. L’armée est le plus grand employeur de fonctionnaires au Liban. Elle est notoirement inefficace et a toujours été un moyen de résorber un chômage structurel causé par une surpopulation par rapport aux ressources de ce pays.

    Mago1

    21 h 28, le 14 août 2021

  • de jeunes protestataires ont pris d'assaut une station-service à Zahlé, dont les réservoirs contenaient 300.000 litres, et ont vendu le carburant aux automobilistes au prix officiel, avant de remettre la recette aux propriétaires de la station. Cela existe encore, les autorités devraient décorer ces jeunes… En outre qu’attend l’armée pour prendre les affaires du pays en main ? Jamais au grand jamais ils ne pourront faire pire que nos présidents…..

    C…

    19 h 07, le 14 août 2021

  • Tout à fait hallucinant! La mauvaise foi des dirigeants nous mène à une descente aux enfers Que se passera-t-il dans 5 jours ? A t on prévu une solution serait-ce que pour quelques semaines? C’est vraiment se moquer des libanais

    Roll

    18 h 09, le 14 août 2021

  • Hallucinant! Sur quelle base juridique l’armée perquisitionne des stations services privées?! Hallucinant!! Au lieu d’attaquer la contre bande et le trafic, l’armée et les clans du pouvoir ont décidé d’attaquer les petits commerçants…

    Alexandre Husson

    17 h 34, le 14 août 2021

  • Excellente initiative! On pourrait faire remarquer - à juste titre - que ce n'est pas le rôle de l'armée, mais puisque l'État ne veut pas bouger, il fallait bien que quelqu'un le fasse!

    Yves Prevost

    17 h 31, le 14 août 2021

Retour en haut