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Économie - Pénurie de carburant

L’irrigation des cultures menacée

L’irrigation des cultures menacée

En raison de la pénurie de mazout pour le pompage de l’eau, les agriculteurs pourraient perdre leurs récoltes. Photo M.A.

Suite à l’annonce mercredi soir de l’arrêt des subventions sur le carburant par la Banque du Liban, plusieurs boulangeries n’avaient livré hier matin qu’une quantité limitée de pains, alors que les clients s’y étaient rués par peur d’une pénurie et d’une augmentation des prix. Mais, outre cet aliment de base, une autre menace plane sur la sécurité alimentaire des Libanais.De fait, ne pouvant plus s’approvisionner en mazout, les agriculteurs n’arrivent plus à irriguer leurs champs, selon le PDG du Centre de recherches et d’études agricoles libanais (CREAL), Riad Saadé. « La majorité des cultures au Liban dépend de l’irrigation. Celle-ci est principalement assurée par pompage à partir des nappes phréatiques, des lacs et des canaux d’irrigation, ce qui nécessite de l’énergie pour faire fonctionner les motopompes », explique le spécialiste. Cette énergie provient à 10 % de celle fournie par Électricité du Liban (EDL) et par Électricité de Zahlé (EDZ), alors que ces deux fournisseurs publics multiplient les heures de rationnement en raison du manque de carburant. Les 90 % restants sont, eux, approvisionnés par des motopompes au diesel. « Nous sommes dans une période de forte chaleur. Sans irrigation, les agriculteurs perdront leurs récoltes, prévues entre fin août et novembre, en particulier les grandes cultures (pomme de terre tardive par exemple), les arboricultures côtières (agrumes et bananes notamment) et toutes les cultures légumières », s’exclame-t-il. Une perte qui sera conséquente pour les agriculteurs et une offre sur le marché pour les consommateurs qui sera réduite. En conséquence, les prix iront à la hausse et le Liban, en crise et en manque de devises, s’avérera encore plus dépendant de l’étranger pour assurer sa fourniture alimentaire.En plus du danger pour les futures récoltes, le risque plane également sur celles déjà récoltées et stockées dans des entrepôts frigorifiques, dont l’apport électrique vient du fournisseur public EDL ou de groupes électrogènes. Sans cela, « ces produits, dont les pommes de terre et certains fruits, devront être rapidement écoulés, entraînant une chute des prix pénalisante pour le secteur agricole déjà en crise aiguë », explique Riad Saadé.

De surcroît, la pénurie de mazout impacte aussi les machines agricoles, tels les tracteurs et les moissonneuses, ainsi que le transport des produits agricoles sur le marché.

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Le spécialiste propose une alternative à une partie de ces problèmes : l’utilisation de l’énergie photovoltaïque solaire, en particulier dans la Békaa où certains projets pilotes réussis confirment la viabilité de cette piste. Un investissement nécessitant toutefois un financement qui manque aux exploitants agricoles.

Cette accumulation de problèmes vient s’ajouter à un secteur « totalement détruit » par la guerre civile (1975-1990) et qui ne s’est jamais reconstruit entièrement par la suite. De plus, sur fond de crise économique et financière depuis deux ans, les agriculteurs ont de plus en plus de mal à sécuriser l’importation d’intrants et subissent également l'interdiction d’exportation vers l’Arabie saoudite, décrétée par les autorités saoudiennes le 23 avril.

Suite à l’annonce mercredi soir de l’arrêt des subventions sur le carburant par la Banque du Liban, plusieurs boulangeries n’avaient livré hier matin qu’une quantité limitée de pains, alors que les clients s’y étaient rués par peur d’une pénurie et d’une augmentation des prix. Mais, outre cet aliment de base, une autre menace plane sur la sécurité alimentaire...

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Blood suckers... Where is Madame "death" or "mother Nature"to eliminate you, rulers of LB,and your children before you?! you are ALL already old and rotten...

Marie Claude

08 h 21, le 13 août 2021

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Commentaires (1)

  • Blood suckers... Where is Madame "death" or "mother Nature"to eliminate you, rulers of LB,and your children before you?! you are ALL already old and rotten...

    Marie Claude

    08 h 21, le 13 août 2021

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