Des quiz pour tester ses connaissances sur le Tour de France ou des énigmes à résoudre pour réaliser le casse du siècle avec Arsène Lupin : tandis que les enfants révisent, de plus en plus d’adultes se divertissent avec leur cahier de vacances.
« Chaque jour, un titre vendu sur dix est un cahier pour adultes. Et désormais, ils se déclinent dans tous les rayons, du pôle «savoir» à «art de vivre» », estime Sophie Duclaud, libraire de la maison Mollat à Bordeaux.
Cyprien Haffner, 19 ans, joue chaque soir avec un cahier pour adultes proposant des « escape games ». Au programme : l’évasion d’une pyramide en répondant à des énigmes sur l’Égypte ancienne. « Il faut se creuser la tête, mais c’est ce qui me plaît : parfois ne pas trouver et faire des erreurs », explique ce manutentionnaire nantais.
« Les activités d’entraînement cérébral et de divertissement » proposées répondent à « la tendance actuelle » du public pour « l’autoformation », analyse Nathalie Théret de chez Hachette, qui a rejoint tôt ce marché en pleine expansion. « Les gens veulent se prendre en main pour progresser dans un domaine, en amateurs. »
Le marché des cahiers de vacances pour adultes a vu le jour il y a une quinzaine d’années avec le Cahier de vacances pour adultes de 17 à 117 ans, des éditions Hugo & Cie (plus de 600 000 ventes depuis sa création).
Au menu : des exercices de maths, des quiz d’histoire-géographie, des questions de culture générale, comme pour le jeune public, explique l’éditrice Sophie Le Flour. Avec le succès, son format a été élargi (de 48 à 128 pages) et « les exercices ont été multipliés », explique-t-elle.
Depuis, l’initiative a fait des petits et est devenue un rendez-vous de l’été. Hachette décline ainsi, à destination des adultes, ses « Passeports », référence des cahiers pour enfants, qui représentent désormais 11 % de son chiffre d’affaires dans ce secteur.
Et nous ?
« De plus en plus de clients veulent des cahiers de vacances », constate Audrey Labouglie, gérante d’une maison de la presse à Mers-les-Bains (Somme). « Après avoir installé en mai les cahiers pour enfants sur les devantures, les habitants et les touristes demandaient : «Mais, vous n’en avez pas pour nous ?» »
Face à l’appétit des vacanciers, « chaque année, on cherche des angles pour trouver un public nouveau », confie Benoît Bontout, responsable éditorial chez Marabout, qui compte comme succès cet été les cahiers Allociné et The Voice.
Dans un secteur très concurrentiel, « le lecteur attend des thématiques fortes », renchérit Jean-Louis Hocq, directeur adjoint du pôle illustré aux éditions Solar, qui, à raison d’« une dizaine » de cahiers de vacances pour adultes publiés chaque été, comptabilisent environ 100 000 ventes.
« Il est plus pertinent d’avoir des cahiers de vacances adaptés à chaque public », poursuit l’éditeur, arrivé récemment sur le marché, qui propose cette année de tout savoir sur l’émission « Koh-Lanta » ou le Tour de France, ses best-sellers.
Les jeux associant divertissement et réflexion « rencontrent un grand succès parmi les cahiers de vacances pour adultes », observe-t-on chez Hachette. « Ils plongent le lecteur dans un univers spécifique ». La maison d’édition totalise plus de 15 000 ventes cet été pour ses cahiers Enquêtes policières.
Mais le grand succès du moment reste les « escape games » et les cahiers reposant sur « la construction d’un scénario », développe Carine Girac-Marinier, directrice du département périscolaire chez Larousse, qui attribue ce succès notamment aux séries comme Sherlock Holmes ou Lupin.
Les Enquêtes de Sherlock, qui proposent aux vacanciers de résoudre de grandes affaires du célèbre limier, se sont déjà écoulées à plus de 8 000 exemplaires.
Nicolas BOVE, AFP
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