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Politique - Gouvernement

Ministères régaliens : Aoun et Mikati pourraient entrer dans le vif du sujet

Baabda ne voit pas de « concomitance » entre les tractations ministérielles et l’adoption du cadre européen de sanctions.

Ministères régaliens : Aoun et Mikati pourraient entrer dans le vif du sujet

Nagib Mikati à Baabda, le 26 juillet 2021. Photo Nabil Ismaïl

C’est aujourd’hui que pourraient commencer les négociations entre le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati autour des ministères de la Justice et de l’Intérieur, deux portefeuilles-clés au sein du futur gouvernement, sur lesquels Baabda semble insister pour avoir son mot à dire, notamment à l’approche des législatives de mai 2022. C’est ce que révèle à L’Orient-Le Jour un proche du Premier ministre désigné nommé il y a une semaine pour former le futur gouvernement.

À l’issue de sa dernière réunion avec le chef de l’État jeudi dernier, M. Mikati avait déclaré qu’il se rendrait à Baabda à nouveau lundi (aujourd’hui). Il y est donc attendu cet après-midi pour rencontrer M. Aoun. L’entretien devrait être l’occasion pour les deux hommes de poursuivre le débat autour de la répartition des portefeuilles ministériels au sein d’une équipe de 24 ministres. La semaine dernière, Nagib Mikati avait remis au chef de l’État une telle mouture sans noms, sur laquelle M. Aoun devrait se prononcer aujourd’hui.

À 24 heures de l’entretien, les milieux du Premier ministre désigné insistent sur le caractère calme des pourparlers avec le chef de l’État. « C’est dans le calme que se poursuivent les discussions. Lors de la réunion de demain (aujourd’hui), des idées portant sur la répartition des portefeuilles ministériels devraient être mises sur la table », confie un proche de M. Mikati, précisant que « les sujets qui pourraient constituer un différend devraient également être évoqués ». Il faisait référence à la bataille, toujours latente pour le moment, autour du ministère de la Justice, mais aussi et surtout autour du ministère de l’Intérieur, qui sera chargé d’organiser le scrutin législatif de mai 2022. C’est ce qui pourrait expliquer la volonté de Baabda d’obtenir ce portefeuille important à l’heure actuelle. Les ministères de l’Intérieur, des Finances, des Affaires étrangères et de la Défense, dits régaliens, sont répartis entre les grandes communautés religieuses selon la coutume.

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Un éventuel maintien, fort probable, des Finances aux mains des chiites, comme le souhaite le tandem Amal-Hezbollah, rendrait difficile pour le chef de l’État de nommer un chrétien au portefeuille de l’Intérieur, actuellement aux mains des sunnites. D’autant que la rotation (entre les communautés) au niveau des ministères régaliens ne sera pas appliquée, du fait que les Finances étaient déjà aux mains du tandem chiite.

Pour sa part, Nagib Mikati, au cours d’une interview accordée à la chaîne MTV jeudi dernier, s’était prononcé en faveur de la nomination de personnalités neutres aux postes de l’Intérieur et de la Justice, décochant ainsi implicitement une flèche en direction du chef de l’État. « Il s’agit, pour M. Mikati, d’assurer la transparence des prochaines élections », se défend le proche du Premier ministre désigné.

Mais à Baabda, on affiche un attachement tacite au ministère de l’Intérieur, faute de quoi un chrétien devrait être nommé à la tête du ministère de la Justice. « Si la répartition des portefeuilles régaliens était appelée à demeurer intacte, le futur ministre de la Justice devrait être chrétien », souligne un proche de la présidence. Il laissait ainsi entendre que Michel Aoun pourrait réclamer ce portefeuille.

Le forcing international

La quatrième réunion entre MM. Aoun et Mikati intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la pression de la communauté internationale pour la formation rapide d’un gouvernement, notamment après l’adoption du cadre de sanctions européen. Mais dans certains cercles proches de la présidence, on ne voit « pas de concomitance » entre le processus gouvernemental et la démarche de l’UE. Ainsi, rien ne prête à croire que le cadre adopté vendredi dernier par l’Union européenne pour sanctionner des personnalités et entités libanaises tenues responsables du blocage du processus politique au Liban permettra d’accélérer les tractations en vue de former le nouveau gouvernement. La réunion intervient également deux jours avant la première commémoration du cataclysme du 4 août 2020. Une commémoration lors de laquelle on s’attend à ce que plusieurs milliers de Libanais expriment leur colère contre la classe politique et réclament la vérité concernant le drame de la double explosion au port de Beyrouth. Mercredi aussi devrait se tenir une conférence internationale d’aide au Liban à l’initiative de la France et à laquelle devraient participer plusieurs chefs d’État, dont le président américain Joe Biden. À en croire des sources politiques informées, Paris serait en train d’exercer un forcing pour que le gouvernement voie le jour avant cette date. Mais les milieux de MM. Aoun et Mikati se montrent réalistes : ils s’accordent à dire qu’il serait difficile de voir le cabinet naître avant mercredi.

C’est aujourd’hui que pourraient commencer les négociations entre le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati autour des ministères de la Justice et de l’Intérieur, deux portefeuilles-clés au sein du futur gouvernement, sur lesquels Baabda semble insister pour avoir son mot à dire, notamment à l’approche des législatives de mai 2022....

commentaires (5)

Perte de temps. Mikati ou autre gouvernement ou pas, il n'y aura pas de solution sans désarmement du Hezbollah et de ses milices supplétives. Que les enfants s'amusent jusqu'aux prochaines élections.

Pierre Hadjigeorgiou

12 h 26, le 02 août 2021

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Commentaires (5)

  • Perte de temps. Mikati ou autre gouvernement ou pas, il n'y aura pas de solution sans désarmement du Hezbollah et de ses milices supplétives. Que les enfants s'amusent jusqu'aux prochaines élections.

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 26, le 02 août 2021

  • Aoun et Mikati ´ pourraient ´ , au conditionnel, rentrer dans le sujet… Mais surtout pas ! De la folie , les risques qu’ils prennent … Hahahahahahaha

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 52, le 02 août 2021

  • Toujours le même problème depuis près de 2 ans: Aoun ne veut pas entendre parler de ministres indépendants.

    Yves Prevost

    07 h 15, le 02 août 2021

  • Il serait difficile de voir naître le gouvernement même après mercredi

    C EL K

    06 h 48, le 02 août 2021

  • MIKATI OU TOUT AUTRE A SA PLACE PERD SON TEMPS. IL FAUT LA SUPERVISION D,UN PSYCHIATRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 15, le 02 août 2021

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