
Le vice-président du Parlement libanais, Elie Ferzli, au siège de la Chambre à Beyrouth, le 28 juillet 2021. Photo Ali Fawaz / Parlement libanais
Le vice-président du Parlement libanais, Elie Ferzli, s'est prononcé mercredi en faveur d'une levée de l'immunité de tous les responsables politiques, sécuritaires administratifs et des juges afin qu'ils puissent être jugés pour leur implication dans la double explosion au port de Beyrouth et "toute autre affaire pénale". Lors d'une conférence de presse au Parlement, M. Ferzli, accusé avec d'autres députés d'avoir tenté d'entraver l'instruction en cours sur le drame du 4 août, a annoncé qu'il allait signer la proposition de loi du groupe du Futur pour un amendement de la Constitution dans le sens d'une levée des immunités.
Mardi, l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri avait annoncé que sa formation allait présenter un tel texte pour que soit levée l'immunité du chef de l'État, du Premier ministre, des ministres, des députés des juges, et de tous les autres responsables politiques et administratifs. Cette proposition intervient à quelques jours du premier anniversaire de la déflagration du 4 août 2020, alors que des députés du bloc du Futur avaient signé il y a une dizaine de jours, une pétition pour enclencher la procédure de mise en accusation par la Chambre, et non par le juge d'instruction près la Cour de justice, des trois députés et anciens ministres, Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, ainsi que de l’ex-ministre Youssef Fenianos. Cette pétition avait été considérée par l'opposition, la société civile et les proches des victimes, comme une tentative du législatif de contourner l'enquête du juge Tarek Bitar.
"Nous sommes en faveur de la suspension de toutes les immunités constitutionnelles afin que tous les gens soient égaux devant la justice", a déclaré M. Ferzli lors d'une conférence de presse au Parlement. Il a estimé que la Chambre se tient aux côtés de tous les proches de victimes de la double explosion et des sinistrés et tient à ce que "la vérité soit faite". Il a affirmé ne pas avoir signé la pétition parlementaire pour la mise en accusation des anciens ministres par le législatif "parce que cela ne lui a pas encore été proposé", soulignant toutefois que l'objectif de ce document était de "lever l'immunité parlementaire" des responsables concernés. "Je signerai la proposition d'amendement constitutionnel présentée hier par Saad Hariri et qui suspend toutes les immunités dans l'affaire de l'explosion du port et toutes les affaires pénales", a-t-il encore annoncé.
Commentant la prise de position d'Élie Ferzli et de Saad Hariri en faveur de la levée de l'immunité, le leader chrétien et chef des Forces libanaises Samir Geagea a estimé que, maintenant que ce sujet était devenu "à la mode", ces responsables devraient commencer par réclamer au président du Parlement, Nabih Berry l'organisation d'une séance parlementaire au sujet des demandes de levées d'immunité transmises à la Chambre par le juge Bitar.
L'avocat Nizar Saghiyé, fondateur de l’Agenda légal, a annoncé pour sa part sur son compte Twitter que les immunités des avocats Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter avaient été levées par le barreau de Beyrouth. Le juge Bitar avait envoyé une requête en ce sens pour que M. Khalil et Zeaïter puissent comparaître devant la justice dans le cadre de l'enquête sur le drame. Les deux députés sont toujours protégés par leur immunité parlementaire.
Le magistrat avait demandé la levée de l'immunité des responsables et élus pour les inculper et engager des poursuites pour "éventuelle intention d'homicide" et "négligence et manquements". Il est depuis confronté à des tentatives d'obstruction de la part de la classe politique. Les députés, réunis le 10 juillet en commissions, n’avaient pas statué sur la requête du magistrat, et avaient requis davantage de documents, ce que ce dernier avait refusé, arguant du secret de l'instruction. Dernier signe des entraves auxquelles fait face le juge Bitar : le procureur Ghassan Khoury a entériné la décision du ministre sortant de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, de refuser les poursuites contre le patron de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim.
A l'occasion de la première commémoration annuelle de la catastrophe, toutes les administrations publiques, commerces et banques seront fermés mercredi prochain.
plus hypocrite que moi tu meurs quand on va juger j espere les corrompus les mafieux dont plusieurs politiciens et députés il va falloir lever leurs immunités c est pas demain la veille bon courage :pauvre Liban
16 h 35, le 28 juillet 2021