Deux semaines après que le Parlement a adopté la loi sur la carte d’approvisionnement, la commission ministérielle, créée par ce même texte pour fixer plusieurs modalités-clés, s’est réunie hier avec le Premier ministre sortant Hassane Diab pour examiner les « mesures concrètes » prises par cette instance afin de justement lancer ce projet encore très lacunaire. Le ministre sortant des Affaires sociales Ramzi Moucharrafiyé, qui est membre de cette commission, a déclaré après la réunion que les « mesures concrètes » adoptées pendant cette réunion commenceront à être appliquées « après la fête de l’Adha », qui a lieu en milieu de semaine prochaine.
Cette commission, composée également du ministre sortant des Finances Ghazi Wazni et de celui de l’Économie et du Commerce Raoul Nehmé, entre autres, est notamment chargée de fixer les critères de sélection des familles concernées – au nombre de 500 000 comme annoncé par les commissions mixtes – ainsi que de définir et piloter la mise en œuvre de la plateforme sur laquelle devront s’inscrire les familles souhaitant bénéficier de la carte. Chaque foyer bénéficiaire doit en principe recevoir 93,3 dollars en moyenne (dépendamment du nombre de personnes), avec un plafond à 126 dollars par famille.
Contactée par L’Orient-Le Jour, une source proche du dossier a indiqué que la commission essayait aussi de sécuriser une aide financière à 750 000 familles, que ce soit à travers la carte d’approvisionnement, le Programme national de ciblage de la pauvreté (NPTP, déjà mis en place) et le projet de protection sociale en réponse à une crise d’urgence et au Covid-19 (ESSN) de la Banque mondiale (BM). Pour ce dernier projet, le Parlement avait approuvé en mars un prêt préférentiel de 246 millions de dollars, qui n’a toujours pas été déboursé.
Toujours selon cette source, la commission n’a pas encore décidé dans quelle monnaie ces aides allaient être octroyées, alors que le taux de change a passé hier le cap des 21 000 livres pour un dollar en fin de journée (lire par ailleurs). Le financement de cette mesure n’a pas encore été trouvé, « même si plusieurs pistes existent, en particulier en provenance de la BM », alors que les réserves de devises de la Banque du Liban se rapprochent de plus en plus des réserves obligatoires, qu’elle ne peut pas ponctionner.
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