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Économie - Pénurie de médicaments

Les importateurs tirent la sonnette d’alarme

Les importateurs tirent la sonnette d’alarme

Les pharmacies libanaises n’arrivent presque plus à répondre aux besoins de la population. Anwar Amro/AFP

Le syndicat des importateurs de médicaments a demandé hier à la Banque du Liban (BDL) d’octroyer des lignes de crédit, faute de quoi il n’y aura plus de médicaments dans le pays d’ici à la fin du mois, a-t-il averti.

« Certains médicaments sont en rupture de stock, d’autres sont disponibles mais pour des quantités couvrant une consommation de deux à trois semaines », a annoncé Marwan Hakim, l’un des membres du conseil d’administration du syndicat, à l’issue d’une réunion avec le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan. « Si les problèmes ne sont pas résolus, il n’y aura plus de médicaments au Liban », a-t-il prévenu.

Marwan Hakim a évoqué les problèmes auxquels sont confrontés les importateurs depuis que la BDL a cessé, le 7 mai, les transferts vers les entreprises pharmaceutiques à l’étranger devant permettre l’importation de médicaments. « Nous sommes également confrontés à des problèmes liés à l’obtention d’une autorisation préalable de la BDL avant l’importation des médicaments. Or les entreprises à l’étranger n’approuvent pas l’exportation » si elles ne reçoivent pas ces transferts, a-t-il ajouté. « Nous espérons que la BDL émettra des virements vers les entreprises à l’étranger pour qu’elles acceptent d’exporter des médicaments vers le Liban », a souhaité le syndicaliste. Le Conseil central de la BDL doit tenir mercredi une réunion à ce propos.

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En effet, depuis l’automne 2019, à l’entame de la crise économique et financière que traverse le Liban, la Banque centrale fournit aux importateurs de médicaments et de matériel médical 85 % des devises nécessaires au taux dollar/livre officiel (1 507,5 livres libanaises le dollar). Le reste doit être trouvé par les importateurs sur le marché parallèle, où le taux oscille depuis vendredi dernier autour des 19 500 livres par dollar. Les réserves de devises de la BDL étant presque arrivées à épuisement, les autorités avaient annoncé début juillet que seuls les médicaments « prioritaires » resteraient subventionnés.En parallèle, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé hier vouloir mettre en place un appel d’offres « unifié », concernant les organismes tiers publics, pour l’achat de médicaments pour les maladies incurables. Une décision qu’il a qualifiée d’« historique et exceptionnelle », prise en accord avec le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Raoul Nehmé, et qui est « dans l’intérêt de la protection des consommateurs », a-t-il indiqué. De plus, il a informé avoir recueilli les avis de tous les acteurs concernés afin d’établir deux listes : une pour les médicaments subventionnés et une autre pour les médicaments non subventionnés. Celles-ci n’ont toutefois toujours pas été publiées. En outre, le ministre a annoncé avoir décidé d’un mécanisme pour plafonner les profits réalisés par les importateurs et les hôpitaux sur les implants médicaux (vis, implants cardiaques, etc.).

Alors que les pénuries de carburants, d’électricité et d’eau se sont aggravées ces dernières semaines, celles de médicaments dont souffre le pays mettent en danger la résilience même du système de santé, déjà affaibli par les coupures de courant et le départ de milliers de soignants. Samedi, Jouri Sayed, une fillette de dix mois, est décédée faute d’avoir reçu les soins nécessaires.

Hamad Hassan a demandé l’ouverture d’une enquête pour tirer au clair les circonstances de ce drame. La mort de la petite fille, victime de l’effondrement sanitaire du Liban, a provoqué émoi et colère à travers le pays.

Le syndicat des importateurs de médicaments a demandé hier à la Banque du Liban (BDL) d’octroyer des lignes de crédit, faute de quoi il n’y aura plus de médicaments dans le pays d’ici à la fin du mois, a-t-il averti. « Certains médicaments sont en rupture de stock, d’autres sont disponibles mais pour des quantités couvrant une consommation de deux à trois semaines »,...

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