Rechercher
Rechercher

Politique - Enquête sur les explosions du 4 août

Nasrallah critique avec prudence la démarche du juge Bitar

Le chef du Hezbollah estime que les prochains jours seront "décisifs" pour la formation du gouvernement. 

Nasrallah critique avec prudence la démarche du juge Bitar

Une femme assise devant un portrait du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 25 mai 2021 à Khiyam, au Liban-sud. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a critiqué avec prudence lundi la démarche observée par le juge Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, regrettant notamment que, selon lui, les personnes mises en accusation vendredi par le magistrat aient eu vent de leur inculpation "dans la presse" et non par des canaux officiels.

Le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur le drame du 4 août 2020, avait adressé vendredi une requête au Parlement pour lever l'immunité des députés Nouhad Machnouk, Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil (ces deux derniers étant proches du président de la Chambre Nabih Berry), en vue de les inculper et d'intenter des poursuites pour "éventuelle intention d'homicide" mais aussi pour "négligence et manquements". Le magistrat avait aussi lancé des poursuites contre d'actuels et d'anciens hauts responsables politiques et sécuritaires, parmi lesquels l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, un ex-chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, plusieurs officiers, le chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba et le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Ce dernier est considéré comme proche du Hezbollah. 

Se penchant sur ces derniers développements de l'enquête, le dignitaire chiite a regretté que les personnes inculpées aient "appris qu'elles étaient poursuivies dans les médias". Il a déclaré qu'il s'abstiendrait de donner son avis sur ces mises en accusation "dans l'attente que tous les noms soient officiellement publiés". Il a encore rejeté toute politisation de ce dossier", estimant que "la justice est toujours loin et la vérité reste cachée" dans cette instruction. "Nous avons demandé préalablement au juge Bitar de clôturer la partie technique de son enquête", a rappelé Hassan Nasrallah, "afin de déterminer s'il s'agissait d'une explosion ou d'un missile israélien par exemple, et si des armes de la résistance se trouvaient dans le port de Beyrouth". Dès le soir même de la déflagration, des informations avaient circulé sur l'implication éventuelle des armes du Hezbollah dans ce dossier. Et au fil de l'enquête, des informations concernant l'implication d'hommes d'affaires syriens dans l'importation à Beyrouth du nitrate d'ammonium, à l'origine de la déflagration, ont également fait planer des doutes sur les relations entre cette substance et le parti chiite, allié du régime Assad dans la guerre en Syrie.

Les prochains jours seront "décisifs"
Le chef du parti chiite a par ailleurs estimé que le pays souffre d'une "crise de régime, qui se traduit dans la crise gouvernementale actuelle". Il a toutefois déclaré que les jours à venir allaient être "décisifs" pour la mise sur pied du cabinet. "Les réunions qui auront lieu aujourd'hui, demain et après-demain permettront de définir de manière claire la voie" des tractations gouvernementales, a-t-il souligné.

Pour mémoire

Nasrallah remet poliment Bassil à sa place

Le Liban est sans gouvernement depuis la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Nommé en octobre dernier pour mettre en place une nouvelle équipe, le leader du Courant du Futur ne parvient pas à accomplir cette mission du fait d'un bras de fer l'opposant au président de la République Michel Aoun et à son gendre Gebran Bassil. Pour tenter de surmonter le blocage, le président de la Chambre, Nabih Berry, avait présenté une initiative avec le leader druze Walid Joumblatt, pour la mise sur pied d'une équipe de 24 ministres (huit par camp politique) sans tiers de blocage. M. Bassil avait toutefois rejeté indirectement cette médiation et le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait ensuite refusé d'arbitrer le conflit entre les protagonistes. Depuis, aucune avancée n'a été enregistrée. 

Selon plusieurs sources, M. Hariri devrait s'entretenir dans les prochaines heures avec le président Berry, afin de trancher la question de son éventuelle récusation.

Washington responsable des crises libanaises 
Hassan Nasrallah s'est en outre lancé dans un long réquisitoire contre l'administration américaine, estimant que la politique de Washington "est la cause réelle du "blocus et des crises" au Liban. L'effondrement du pays, entamé il y a près de deux ans, est marqué par des coupures de courant toujours plus longues, des pénuries de produits essentiels comme l'essence et les médicaments et la chute de la livre libanaise sur le marché parallèle. Autant de facteurs qui ont plongé plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.

Les Américains "veulent isoler, lancer des sanctions et empêcher l'arrivée de toute aide" dans le pays, a-t-il critiqué. "N'est-ce pas l'administration américaine qui empêche les Libanais d'envoyer leurs fonds à l'étranger et menace de sanctions ?", s'est insurgé le dignitaire chiite. Il a souligné qu'il existe des "opportunités réelles" pour le Liban de se redresser économiquement, via des "dons, prêts et investissements" notamment en provenance de la Chine, mais que toutes ces opportunités sont rejetées par Beyrouth "par peur" de la réaction des Etats-Unis.

Lire aussi

Pétrole : le Hezbollah prépare le terrain pour concrétiser le plan iranien

"Tout comme les jeunes du Liban se sont battus et sont morts pour libérer le pays de l'occupation, les responsables politiques ne doivent-ils pas se sacrifier, même si leur nom se retrouve sur la liste des sanctions ?", a-t-il argué. Il a encore souligné que les motivations de la politique américaine vis-à-vis du pays "n'ont rien à voir avec le Liban lui-même" mais dépendent uniquement des "intérêts d'Israël", estimant que cette politique vise à permettre à Tel-Aviv de s'approprier les ressources hydrocarbures maritimes du Liban. "Aux amis de Washington au Liban : n'avez-vous pas honte de cela ?", a-t-il lancé. 

Lors de son intervention, Hassan Nasrallah s'est encore longuement penché sur la question des discours médiatiques de la résistance face à Israël, dénonçant une "campagne médiatique" visant à porter atteinte à l'axe de la résistance. 

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a critiqué avec prudence lundi la démarche observée par le juge Tarek Bitar, chargé de l'enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, regrettant notamment que, selon lui, les personnes mises en accusation vendredi par le magistrat aient eu vent de leur inculpation "dans la presse" et non par des canaux officiels.Le juge Tarek...

commentaires (21)

Un missile israélien ou un accident ? That is the question ?

Eleni Caridopoulou

20 h 35, le 06 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (21)

  • Un missile israélien ou un accident ? That is the question ?

    Eleni Caridopoulou

    20 h 35, le 06 juillet 2021

  • Hey petit il ne faut pas confondre citoyens et organisation terroristes. Les États Unis empêchent le transfert de l’argent des mafieux qui trempent dans tous les crimes et délits dans la région et une partie du monde. Par contre ceux qui empêchent les citoyens d’avoir même accès à leur argent dans leur propre pays sont les voleurs vendus que tu représentes et qui se sont enrichis sur le dos des pauvres gens sans scrupules et continuent de les martyriser. Suffit les mensonges et les propagandes fallacieuses vous êtes tous démasqués et vous devez débarrasser le plancher, rien que la vue de vos gueules nous renverse l’estomac.

    Sissi zayyat

    13 h 51, le 06 juillet 2021

  • Personne ne l’a sonné et se fout de ce qu’il pense ou rejette. Il est dans le collimateur et ses interventions dorénavant vont jouer contre lui. Une challenge de béton couvre ce crime et il n’y a qu’une bonne dose de dynamite pour lui permettre de ressurgir. Il se croit intouchable et court à la rescousse de ses mercenaires, il ignore qu’il est le premier visé et son tour arrivera plus tôt qu’il ne le pense, surtout s’il ose toucher à un cheveu du juge Bitar.

    Sissi zayyat

    13 h 25, le 06 juillet 2021

  • LA SEULE NOUVEAUTE DIGNE D'ETRE RAPPORTEE ..""Le chef du parti chiite a par ailleurs estimé que le pays souffre d'une "crise de régime..."" meme cette tirade pour le moins bizarre:...""" Tout comme les jeunes du Liban se sont battus et sont morts pour libérer le pays de l'occupation...""" pour le reste ce n'est que charabia et bla bla,

    Gaby SIOUFI

    09 h 53, le 06 juillet 2021

  • Mais laissons-lui donc son petit plaisir périodique et vital de faire des discours retransmis par les chaines de télévision. Ca lui aére l'esprit...lui qui vit dans les profondeurs de son bunker souterrain ! - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 47, le 06 juillet 2021

  • "Tout comme les jeunes du Liban se sont battus et sont morts pour libérer le pays de l'occupation, les responsables politiques ne doivent-ils pas se sacrifier, même si leur nom se retrouve sur la liste des sanctions ? Mmmm ce message est adressé à qui?

    Bery tus

    02 h 46, le 06 juillet 2021

  • Cher Mr Nasrallah si demain les États-Unis commettent un génocide contre leurs citoyens musulmans, que diriez-vous des Libanais qui traitent avec eux ? Votre maître Mr Khameneï s’est vendu aux bourreaux des Ouïgours et vous en êtes fiers au point d’appeler les Libanais à faire de même ? On l’aura tous compris vous et vos imposteurs de l’Axe êtes à l’islam ce que le sionisme est au judaïsme. Que faut-il de plus comme preuve ? Safawi safawi, Hezballah Safawi !

    Citoyen libanais

    00 h 16, le 06 juillet 2021

  • IL LE "CRITIQUE" POUR LE METTRE EN VALEUR ET FAIRE CROIRE AU MONDE QUE C'EST UN JUGE LIBRE . MAIS C'EST UN MERCENAIRE À 100% POUR MOI. IL FAUT ÊTRE UN NAÏF POUR CROIRE LE CONTRAIRE.

    Gebran Eid

    22 h 01, le 05 juillet 2021

  • Change de disque … même tes propres ouailles commencent à se poser de questions … et puis depuis l’explosion du port TOUT LIBANAIS QUI SE RESPECTE ME CROIRONT PKUS UN TRATRE MOTS DE CE QUE TU DIS

    Bery tus

    21 h 15, le 05 juillet 2021

  • Quelle perte d’encre et de papier que de publier les idioties de ce mercenaire à la solde des barbus iraniens

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 53, le 05 juillet 2021

  • C’est un PROOOT sempiternel et prolixe, qu’il nous a fait, rien de plus que d’habitude… Ca ne vaut pas un commentaire. Un sourire narquois suffit pour résumer un discours burlesque et suranné.

    Le Point du Jour.

    20 h 36, le 05 juillet 2021

  • Allah yirhamak ya Sean Connery dans ton film Zardoz... Bassita, we still have our own version

    Wlek Sanferlou

    20 h 23, le 05 juillet 2021

  • Hassan Nasrallah : "N'est-ce pas l'administration américaine qui empêche les Libanais d'envoyer leurs fonds à l'étranger et menace de sanctions" Menteur. C'est les crapules bancaires qui empechent les Libanais d'envoyer leurs fonds a l'etranger et meme de les obtenir au Liban. Sauf s'il parle de ses afffidies de la canaille politichienne....

    Michel Trad

    20 h 22, le 05 juillet 2021

  • Pourquoi on ne leur déroule pas le tapis rouge afin de faciliter le passage chez le juge ? Ou les inviter à Cannes pour la montée des marchés si cela peut bien regonfler leur égos et leur faire plaisir?

    Wow

    20 h 11, le 05 juillet 2021

  • Et nous, nous critiquons ouvertement et sans filtre ce mercenaire.

    Robert Malek

    20 h 09, le 05 juillet 2021

  • Evidement, le proprietaire du nitrate d'amonium qui a explose au port faisant 200 morts et plus de 6000 blesses va critiquer "prudement" l'enquete qui va mener ineluctablement jusqu'a lui.....

    Michel Trad

    20 h 07, le 05 juillet 2021

  • Un pyromane qui joue au pompier, il devrait avoir honte et se récuser de tous les mensonges proférés depuis trente ans et plus ! Alors c'est pas vrai ? Publiez sans a priori ni censure SVP ?

    TrucMuche

    19 h 57, le 05 juillet 2021

  • Il ne veut pas que l'instruction soit politisée dans la presse? Et bien qu'il se taise!

    Mago1

    19 h 35, le 05 juillet 2021

  • Un homme politique, chef d'une milice qui porte allégeance à un pays étranger cite parmi les responsables potentiels de la déflagration du port de Beyrouth, un bombardement de la part d'Israël. Aucun litige n'oppose le Liban à Israël dont les relations sont gérées par le traité d'armistice de 1949. Comme tout lecteur lambda je peux supposer également qu'un missile venant des îles Malouines s'est égaré dans le ciel et est tombé sur le port de Beyrouth.....

    Un Libanais

    19 h 34, le 05 juillet 2021

  • On n'a pas besoin de son avis.

    Esber

    19 h 17, le 05 juillet 2021

  • OLJ, POUQUOI NE SUSPENDEZ-VOUS PAS MON ABONNEMENT AVANT SON ECHEANCE, ET ME LAISSEZ MALGRE MOI REAGIR ? - NASRALLAH CRITIQUE AVEC PRUDENCE LA DEMARCHE DU JUGE BITAR. C,EST QU,IL EST LE SEUL A SANS FAUTE CONNAITRE QUI EST LE PROPRIETAIRE ET L,UTILISATEUR. ALLEZ FACILITEZ LA TACHE DE BITAR. REVELEZ-LUI LES NOMS. - IL A PAR AILLEURS ESTIME QUE LE PAYS SOUFFRE D,UNE CRISE DE REGIME. REGIME INSTALLE PAR LUI AVEC LA MALHEUREUSE PARTICIPATION... CRIMINELLE... DE HARIRI ET DE GEAGEA QUI S,ETAIENT LAISSES MANUPULER PAR LE BARBU. VOILA MERCI L,OLJ.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 05, le 05 juillet 2021

Retour en haut