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Économie - Santé

Préparations à la rationalisation des subventions sur les médicaments

Préparations à la rationalisation des subventions sur les médicaments

Réunion à Baabda, sous la houlette du chef de l’État, autour de la crise des médicaments. Photo Twitter/Présidence de la République

Après une réduction des subventions sur le carburant mise en œuvre cette semaine, l’exécutif se prépare à celle sur les médicaments, en se basant sur un mécanisme de rationalisation fixé par le ministère de la Santé, conformément au plan soumis par le Premier ministre sortant Hassane Diab au Parlement en mai.

Rien d’officiel n’a encore été annoncé après une réunion tenue à Baabda hier, en présence du chef de l’État Michel Aoun, mais selon notre correspondante Hoda Chédid, les médicaments pour les maladies chroniques obtenus par ordonnance resteront subventionnés. Une source proche du dossier avait indiqué à L’Orient-Le Jour que les médicaments traitant de maladies graves ou mortelles resteraient également sur la liste. Les autorités ont également examiné la suppression des subventions sur les médicaments vendus au guichet sans prescription médicale, mais il n’est fait aucune mention de ces produits dans le communiqué de Baabda. Les autorités ont également convenu de la « nécessité d’accompagner les industries pharmaceutiques nationales », en misant sur une production locale, moins coûteuse que les médicaments importés.

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Le plan du gouvernement sortant, paru en mai, détaille une stratégie de remplacement des mécanismes actuels dont bénéficient les importateurs. Une baisse de plus de 54 % des subventions sur les médicaments est évoquée, avec la suppression potentielle de plusieurs références de la liste de ceux qui sont actuellement couverts, une mesure qui ferait passer la facture mensuelle des aides de 108 à 49,8 millions de dollars.

Cette baisse est justement l’objectif poursuivi par l’exécutif. Pas moins de 85 % des devises nécessaires aux importateurs de médicaments, d’équipements médicaux et de matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique sont fournies au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar (contre 17 200 livres hier sur le marché parallèle). Ces devises proviennent des réserves de la Banque du Liban (BDL, circulaires n° 530 et 535), presque exclusivement formées des dépôts obligatoires des banques.

Ainsi, les autorités souhaitent bénéficier d’un prêt de la banque centrale, ponctionnant une partie des réserves obligatoires, comme ce fut le cas pour la subvention des carburants en utilisant notamment l’article 91 du Code de la monnaie et du crédit (CMC), qui précise qu’en cas « d’absolue nécessité », le gouvernement peut demander au gouverneur de la BDL un prêt dont les modalités (taux d’intérêt et durée de 10 ans maximum) sont respectivement fixées par les articles 93 et 94. Ces articles ont été maintes fois utilisés durant la guerre civile, l’État ne pouvant pas se tourner vers les marchés internationaux pour se financer, comme c’est le cas actuellement.

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Mais le courrier envoyé par la présidence du Conseil aux ministères de la Santé et des Finances, ainsi qu’à la BDL, fait également référence à l’article n° 88 du CMC qui indique, lui, que « la banque centrale est autorisée à prêter au Trésor, après une requête du ministère des Finances, des facilités de trésorerie ». Le montant octroyé ne doit pas être supérieur à 10 % de la moyenne des revenus de l’État durant les trois dernières années, qui s’élève selon nos calculs à 15 785,98 milliards de livres en moyenne. Le prêt, qui ne devra pas s’étendre au-delà de quatre mois, ne pourra donc pas dépasser les 1 578,6 milliards de livres, soit 1,05 milliard de dollars au taux officiel. Le prêt prévu par l’article 88 est une facilité que la BDL est autorisée à octroyer deux fois par an maximum à l’État (article 89), un mécanisme bien différent de celui de l’article 91, le premier étant plus simple d’accès pour le gouvernement.

Après une réduction des subventions sur le carburant mise en œuvre cette semaine, l’exécutif se prépare à celle sur les médicaments, en se basant sur un mécanisme de rationalisation fixé par le ministère de la Santé, conformément au plan soumis par le Premier ministre sortant Hassane Diab au Parlement en mai.
Rien d’officiel n’a encore été annoncé après une réunion tenue...

commentaires (1)

Qu’est ce qu’ils ont l’air studieux et intelligents. Ce qui me fait le plus marrer est qu’ils se prennent en plus au sérieux. Ils ne savent pas qu’ils sont les seuls à le croire

Lecteur excédé par la censure

12 h 25, le 02 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • Qu’est ce qu’ils ont l’air studieux et intelligents. Ce qui me fait le plus marrer est qu’ils se prennent en plus au sérieux. Ils ne savent pas qu’ils sont les seuls à le croire

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 25, le 02 juillet 2021

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