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Société - Crise

Risque de pénurie de médicaments et de lait infantile « dans quelques semaines »

« Des milliers de patients ne pourront plus trouver les traitements qui leur sont nécessaires », met en garde le président du syndicat des importateurs, Karim Gebara.

Risque de pénurie de médicaments et de lait infantile « dans quelques semaines »

Selon le syndicat des importateurs, « le stock de centaines de médicaments, de lait pour nourrissons et médicaments pour maladies chroniques pourrait être épuisé dans les prochaines semaines ». Mohamed Azakir/Reuters

Le président du syndicat des importateurs de médicaments, Karim Gebara, a mis en garde hier contre une possible pénurie de médicaments et de lait infantile « dans les prochaines semaines », alors que les Libanais peinent depuis des mois déjà à trouver ces produits de première nécessité en raison d’une grave crise socio-économique dans le pays.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, M. Gebara a souligné que « le stock de centaines de médicaments, de lait pour nourrissons et médicaments pour maladies chroniques pourrait être épuisé dans les prochaines semaines ». Selon lui, « des milliers de patients ne pourront plus trouver les traitements qui leur sont nécessaires ». Mises en cause, « la demande plus importante et les difficultés d’importation » dues aux dettes accumulées par les autorités libanaises vis-à-vis des compagnies pharmaceutiques internationales. « La quantité de médicaments injectés sur le marché local est pourtant en augmentation permanente depuis le début de l’année 2020 », a révélé M. Gebara, faisant état « d’une augmentation de 30 à 40 % en deux ans, malgré les efforts des importateurs pour limiter le gaspillage ».

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Depuis le début de la crise financière et économique qui secoue le Liban, en 2019, la Banque centrale subventionne l’importation des produits de première nécessité, tels que les carburants et les médicaments. Sauf que ce processus pourrait être freiné, voire complètement arrêté, les réserves de la Banque du Liban étant dans le rouge. Depuis début mai, les pharmaciens font face à de nombreuses restrictions en raison d’un changement au niveau de la procédure mise en place par la BDL, qui bloque la distribution de médicaments, même si ceux-ci sont disponibles auprès des importateurs.

« Nous avons désormais besoin d’une autorisation de la part du ministère de la Santé et de la BDL, et la plupart des sociétés (importatrices) ne livreront pas leurs marchandises tant que les dettes n’ont pas été réglées », a prévenu Karim Gebara. Vu que la BDL subventionne les médicaments, c’est à elle que revient l’obligation de régler les sommes nécessaires aux industries pharmaceutiques internationales. « Les dettes accumulées vis-à-vis des entreprises pharmaceutiques ont dépassé à ce jour la somme de 600 millions de dollars, ce qui est équivalent aux besoins du marché libanais pour six mois », a précisé le syndicaliste.

Entre-temps, « les importateurs ont distribué les médicaments importés au prix fixé par les autorités avant même que l’État ne les subventionne et n’en paie le prix aux fabricants. Et ce au taux officiel adopté par le ministère de la Santé, soit 1 507 livres le dollar ».

Une catastrophe à partir de juillet

« L’importation des médicaments est suspendue, mais nous devrons nous les procurer rapidement, sinon nous ferons face à une catastrophe à partir de juillet, a-t-il averti. L’État devrait assurer un soutien. Et cela ne peut avoir lieu avant la mise en place d’un cabinet. »

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Quatre solutions possibles devraient permettre de régler cette crise, selon Karim Gebara. « La BDL doit rapidement transférer les sommes dues aux entreprises pharmaceutiques internationales qui n’en peuvent plus d’assumer ces retards de paiement. » C’est alors que ces entreprises « accepteront d’envoyer au Liban de nouvelles cargaisons de médicaments ». Il faudra par la même occasion se diriger vers une « rationalisation des subventions » sur base de la proposition du ministère de la Santé, fin 2020. Les autorisations préalables imposées début mai par la BDL devront être accordées « dans un court délai » et accompagnées « d’un engagement clair de payer la valeur de ces marchandises dans un délai limité ». Enfin, M. Gebara a préconisé « la création d’un système qui limite l’achat de médicaments subventionnés en pharmacies aux maladies incurables et chroniques », et ce dans l’objectif d’empêcher la contrebande, le trafic et le stockage abusif.

Le président du syndicat des importateurs de médicaments, Karim Gebara, a mis en garde hier contre une possible pénurie de médicaments et de lait infantile « dans les prochaines semaines », alors que les Libanais peinent depuis des mois déjà à trouver ces produits de première nécessité en raison d’une grave crise socio-économique dans le pays.S’exprimant lors d’une...

commentaires (1)

Il y a assez de médicaments qui rentrent légalement, similaires, remboursables par la sécurité sociale. Le pharmacien a un rôle à jouer pour convaincre les requérants de la même composition du produit, malgré la variation de l'appellation. Les drogueries informent régulièrement les médecins des nouveaux produits.

Esber

07 h 11, le 19 juin 2021

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Commentaires (1)

  • Il y a assez de médicaments qui rentrent légalement, similaires, remboursables par la sécurité sociale. Le pharmacien a un rôle à jouer pour convaincre les requérants de la même composition du produit, malgré la variation de l'appellation. Les drogueries informent régulièrement les médecins des nouveaux produits.

    Esber

    07 h 11, le 19 juin 2021

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