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Économie - Pénurie

Seconde majoration en 48 heures des prix des carburants

Seconde majoration en 48 heures des prix des carburants

Des voitures faisant la queue pour remplir de l’essence cette semaine dans le Kesrouan. Photo P.H.B.

Les prix des carburants ont fortement augmenté pour la seconde fois en 48 heures sur fond de crise, tandis que les files d’attente interminables devant les stations-service se poursuivaient jeudi, malgré la forte hausse des prix de mardi, initialement présentée comme une solution aux problèmes d’approvisionnement du pays.

Les 20 litres d’essence 95 octanes sont désormais vendus à 70 100 livres, tandis que l’essence à 98 octanes (qui n’est quasiment plus importée sur le marché local) passe à 72 200 livres. Cela représente respectivement, par rapport aux prix qui avaient été fixés mardi, une hausse de 9 000 et 9 300 livres. Le mazout, lui, est vendu à 54 400 livres pour 20 litres, en augmentation de 8 300 livres. Quant à la bonbonne de gaz, elle est à 41 600 livres, soit une hausse de 4 000 livres.

L’ensemble de ces tarifs avait été majoré d’environ 30 % en moyenne mardi, ce qui n’a pas empêché de nombreuses stations de rester fermées en attendant ce nouvel ajustement demandé par les distributeurs, considérant que le ministère avait omis de mettre à jour certaines composantes utilisées pour calculer les prix. Ces révisions successives constituent une première étape vers une probable suppression des mécanismes de subvention des carburants par la Banque du Liban, dans un pays noyé dans une grave crise depuis près de deux ans.

Elles s’inscrivent dans le sillage d’une modification fondamentale du mécanisme dédié aux importations d’essence décidée la semaine dernière. L’ancien système leur permettait d’échanger leurs livres contre des dollars délivrés par la BDL à la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar afin d’assurer 90 % des montants de leurs factures, à charge pour eux de fournir les 10 % restants. Le nouveau système, entériné par un accord exceptionnel conclu entre la présidence, l’exécutif et la banque centrale, leur permet d’obtenir 100 % des dollars requis à un taux de 3 900 livres.

Le représentant du syndicat des propriétaires de stations-service a quant à lui déclaré à la presse hier que seule une levée totale des subventions permettrait de limiter la contrebande de carburant vers la Syrie, à travers laquelle une partie de l’essence importée est siphonnée pour être revendue plus cher. Un problème régulièrement pointé du doigt par la BDL, qui retarde les ouvertures de crédits visant à payer des cargaisons de carburant conformément aux modalités fixées, ainsi que par certains importateurs de carburant sous couvert d’anonymat. Le ministère de l’Énergie a récemment estimé que le prix des 20 litres d’essence passerait à 200 000 livres en cas de levée des subventions et a reconnu que les quantités de carburant importées avaient augmenté de 10 % sur les premiers mois de l’année comparé à la même période en 2019 (soit avant le début de la crise). La pénurie de carburant affecte enfin l’approvisionnement en mazout des générateurs privés, à un moment où Électricité du Liban, en proie à de nombreux problèmes, a dû rationner sa production au maximum.

Les prix des carburants ont fortement augmenté pour la seconde fois en 48 heures sur fond de crise, tandis que les files d’attente interminables devant les stations-service se poursuivaient jeudi, malgré la forte hausse des prix de mardi, initialement présentée comme une solution aux problèmes d’approvisionnement du pays.
Les 20 litres d’essence 95 octanes sont désormais vendus à...

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