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Partage d’irresponsabilité

L’insouciance intégrale ? Le manque de courage, pour ne pas utiliser le terme « lâcheté » ? L’irresponsabilité à son apogée ? Peut-être les trois à la fois… L’inqualifiable laxisme et la méprisable attitude de déni derrière laquelle se cachent nos « dirigeants » – qui ne dirigent d’ailleurs pratiquement plus rien, ou si peu – face à l’effondrement généralisé dans lequel se débat la population dépassent tout entendement et nous plongent en plein surréalisme.

Dans le contexte explosif actuel, tant au plan local que régional, l’apathie chronique des hauts (ir)responsables censés gérer les affaires publiques ne peut avoir que deux explications, l’une plus grave que l’autre : soit ceux qui détiennent réellement les rênes du pouvoir sont isolés dans leur tour d’ivoire et se comportent uniquement en fonction de leurs calculs politiciens réducteurs et de leurs intérêts partisans obtus, auquel cas il y a manifestement « non-assistance à pays en danger », pour reprendre l’expression lancée, fort à propos, par le chef du Quai d’Orsay Jean-Yves Le Drian, ce qui accroît l’irresponsabilité et l’inconscience de ces « dirigeants », qui devront un jour ou l’autre, d’une façon ou d’une autre, rendre des comptes; soit, comme l’affirment certains milieux de l’opposition, le pouvoir en place est tétanisé par les menaces, les manœuvres d’intimidation et le chantage milicien du Hezbollah qui pratique de manière systématique une politique d’obstruction, sa seule préoccupation majeure étant d’être au service du régime des mollahs iraniens, même au prix du chaos généralisé au pays du Cèdre. Après tout, aux yeux de Téhéran et du parti chiite, le Liban n’est qu’un simple petit pion sur l’échiquier iranien. Dans ce second cas de figure, la responsabilité des « décideurs » locaux est encore plus grave, puisque les « hautes sphères » feraient preuve d’un manque total de courage et seraient coupables de manquement à leur devoir national, de collusion indirecte avec une puissance étrangère et, par le fait même, de violation de la Constitution qui stipule que le chef de l’État a pour mission de veiller à l’indépendance du pays.

La responsabilité du blocage gouvernemental qui dure depuis près de onze mois retombe aussi bien sur le président de la République que sur le Premier ministre désigné. La sortie de crise dépend en effet directement de leur signature respective pour mettre sur pied une équipe ministérielle. Or dans le contexte présent, aucun prétexte (quel qu’il soit), aucune considération politique (aussi géostratégique soit-elle), aucun calcul d’intérêts (aussi importants soient-ils) ne peuvent justifier de laisser toute une population en proie à une crise à multiples facettes qui broie tout sur son passage, qui détruit tous les fondements du pays. Aucune considération, qu’elle soit tactique, stratégique, hautement politique ou bassement partisane, ne saurait justifier que le président de la République et le Premier ministre désigné n’aient pas le courage nécessaire de signer les décrets de formation d’un gouvernement – passage obligé à l’arrêt de la descente aux enfers.Tout aussi responsable, sinon beaucoup plus, est le Hezbollah qui depuis 2005 et jusqu’à ce jour ne rate aucune occasion et n’épargne aucun moyen, même les plus répréhensibles, pour empêcher l’édification d’un État fort, pour isoler le Liban de son environnement arabe et international qui lui venait traditionnellement en aide, pour entretenir sans discontinuer un climat de conflit et de guerre, pour stimuler ou couvrir la corruption à tous les échelons du pouvoir, et – cerise sur le gâteau – pour organiser et parrainer à grande échelle une vaste contrebande vers la Syrie de produits subventionnés par la Banque du Liban, donc payés par le contribuable libanais à qui le parti pro-iranien impose ainsi de soutenir, contre son gré, le régime Assad. Un ancien vice-gouverneur de la Banque du Liban indiquait à ce propos récemment à une chaîne de télévision locale que ces opérations de contrebande à destination de la Syrie avaient coûté au Trésor libanais près de 40 milliards de dollars, soit un peu moins de la moitié de la dette publique.

Comment ne pas retenir, en outre, l’irresponsabilité de ceux qui s’obstinaient, au cours des dix dernières années, à prendre en charge le portefeuille de l’Énergie, qui promettaient un approvisionnement en courant électrique 24 heures sur 24 en 2015 et qui, au final, ont accumulé de par leur gestion un déficit au niveau du secteur de l’électricité de 30 à 40 milliards de dollars, selon les estimations, avec, comme « bonus », un rationnement en courant de plus en plus drastique.

Peut-on occulter, pour compléter le tableau, le rôle de ceux qui étaient à la tête de l’exécutif durant ces quinze dernières années et qui ont pêché par manque de prévoyance, sans doute aussi par manque de courage, et qui n’ont pas su, ou n’ont pas voulu, voir la crise poindre à l’horizon ?

Durant la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill avait déclaré en mai 1940 en s’adressant à ses concitoyens : « Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. » Il s’agissait alors de faire face à l’agression nazie. Aujourd’hui, l’on demande aux Libanais de consentir des sacrifices similaires, non pas pour lutter contre une occupation, mais au contraire pour soutenir un régime étranger qui, comble du cynisme, s’emploie à renforcer son emprise sur le pays !


L’insouciance intégrale ? Le manque de courage, pour ne pas utiliser le terme « lâcheté » ? L’irresponsabilité à son apogée ? Peut-être les trois à la fois… L’inqualifiable laxisme et la méprisable attitude de déni derrière laquelle se cachent nos « dirigeants » – qui ne dirigent d’ailleurs pratiquement plus rien, ou si peu – face à...
commentaires (5)

Ne vous fatiguer plus Mr Touma … y a pas pire sourd que celui qui veut pas entendre !! Encore y a quelque temps le Sayyed répondait à bassil en le remettant à ça place … mais les Aouniste y ont vue une taponade sur le l’épaule …. C’est que quand tu es brainwasher jusqu’au cervelet khallas tu y es pour toujours

Bery tus

23 h 11, le 29 juin 2021

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Commentaires (5)

  • Ne vous fatiguer plus Mr Touma … y a pas pire sourd que celui qui veut pas entendre !! Encore y a quelque temps le Sayyed répondait à bassil en le remettant à ça place … mais les Aouniste y ont vue une taponade sur le l’épaule …. C’est que quand tu es brainwasher jusqu’au cervelet khallas tu y es pour toujours

    Bery tus

    23 h 11, le 29 juin 2021

  • Cachez ce Jean Yves le Drian que je ne saurais voir..Lui qui connait !es tenants et les aboutissants de la crise libanaise .Lui qui secoue le bâton dans la mauvaise direction . Lui qui connait par cœur les noms des personnes qui ont expédié leurs milliards à l'étranger .L'argent sorti du Pays gît dans vos banques M.le Ministre . Enfin ,seuls sont punis les Libanais qui ne mangent plus à leur faim.

    Hitti arlette

    12 h 34, le 29 juin 2021

  • Le plus sidérant dans cette destruction planifiée et organisée c’est le silence des politiciens qui non seulement n’ont pas dénoncé les actes malveillants, les vols et les gaspillages pendant qu’ils occupaient leurs fonctions et assistaient au hold-up et la vente du pays, mais après, il n’y a pas un qui a dénoncé l’autre ou les autres alors qu’ils savent tous qui a volé quoi, et quand et dans quel but. Alors ça nous laisse imaginer le pire qui est que tout le monde s’est servi de ce pays au lieu de le servir et en fin de compte ils restent malgré la volonté des citoyens au pouvoir pour anéantir le peuple. Cela n’est plus leur faute, c’est celle des citoyens qui continuent à accepter d’être humiliés et tués à petit feu au lieu de se lancer dans une bataille féroce pour les dégager et reprendre le pays en main. Mourir pour mourir autant mourir debout et dignes. Les armes des mercenaires ne doivent pas impressionner le peuple puisqu’il est dans son droit le plus sacré qui est de défendre son pays des usurpateurs et des voleurs. Une nation sans peuple est une jungle ouverte à tous les nuisibles. Il faut s’activer à les neutraliser avant qu’ils ne nous exterminent. Cela va de soi.

    Sissi zayyat

    11 h 47, le 29 juin 2021

  • Nos "dirigeants" sont faits de la même pâte que le reste du peuple libanais...ils ont vu leurs parents et entourage tromper et mentir, contourner les lois et voler...Ils ont vu des personnes être assassinées et leurs meurtriers rester libres, sans jamais être jugés. Comment imaginer alors que ces "dirigeants" sachent agir autrement ? Et quand vous leur faites des remarques, ils vous répondent: "haïda Lebnen ! "...et avec cette pirouette se dégagent de toute responsabilité et mauvaise conscience...!!! - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 51, le 29 juin 2021

  • Excellente analyse qui résume parfaitement la situation (pour ne pas dire l'enfer) dans laquelle se débat ce pays. Ce qu'il importe de souligner, c'est que sous d'autres cieux, tous ces irresponsables seraient traînés devant la Justice et condamnés aux peines les plus sévères pour collaboration avec un pays étranger, haute trahison, dilapidation et détournement de l'argent public et des fonds des déposants et non assistance à pays en danger de disparition. De nombreuses têtes seraient tombés. Or au Liban, le plus révoltant c'est le règne de l'impunité dont toute cette clique semble sûre d'en bénéficier ad vitam aeternam....

    Georges Airut

    02 h 19, le 29 juin 2021

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