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Nos Lecteurs ont la Parole

Après la pluie, le beau temps

Un rapport récent de la Banque mondiale, qui a fait couler beaucoup d’encre, caractérise la crise économique qui ravage le Liban comme étant parmi les pires au monde depuis 1850. En effet, le Liban fonce vers un gouffre abyssal. Tous les indicateurs économiques possibles et imaginables sont au rouge. La monnaie nationale entame une chute vertigineuse. Le pouvoir d’achat s’amenuise comme peau de chagrin. Les dépôts bancaires fondent comme neige au soleil. La population est honteusement laissée pour compte par des dirigeants ignobles et sans scrupules. Le tableau est dantesque. La situation est cauchemardesque.

Les jours à venir s’annoncent encore plus moroses. Aujourd’hui, les étiquettes libellées en livre libanaise évoluent au rythme de la journée. Demain, elles risquent de se mouvoir au rythme de la seconde. Aujourd’hui, des hôpitaux s’essoufflent par manque de personnel. Demain, ils risquent de suffoquer par manque d’oxygène. Aujourd’hui, les électrons valsent aux cadences des coupures d’électricité. Demain, ils risquent d’interrompre pour de bon leur danse macabre et nous plonger intégralement dans le noir. Aujourd’hui, les conducteurs de véhicules motorisés prennent leur mal en patience dans une chaleur poisse pour se fournir de l’essence au compte-gouttes. Demain, ils risquent de se déplacer à dos de baudet sous un soleil de plomb ou sous une pluie d’averse. Aujourd’hui, le citoyen moyen peut encore fouiner ardemment dans les boutiques à la recherche de besoins essentiels aux prix abordables. Demain, il risque de farfouiller frénétiquement dans des poubelles délaissées aux effluves lugubres et aux odeurs nauséabondes tel un chien galeux à la recherche de miettes avariées.

Certes, le pays est rongé au plus profond de lui-même par un niveau sans précédent de pourriture. Mais il y a une lueur d’espoir. L’histoire nous apprend que rien ne perdure indéfiniment. D’une manière ou d’une autre, le Liban finira par surmonter ses problèmes et se remettre en selle. Nous possédons une richesse incommensurable, en l’occurrence une population dynamique, intelligente, et résiliente. Comment oublier cette magnifique chaîne humaine d’octobre 2019 lorsque des milliers et des milliers de Libanaises et de Libanais, toutes religions et classes sociales confondues, se retrouvent dans un superbe élan de solidarité et d’amour ? De même, comment oublier l’image de cette infirmière héroïque du 4 août 2020 qui extirpe trois nouveau-nés ensevelis dans les décombres de l’explosion apocalyptique pour ensuite parcourir à pied plus de cinq kilomètres dans le chaos et l’obscurité pour leur offrir une nouvelle vie ? Cette belle et admirable composante de la société représente le vrai visage du Liban. Elle est prête à renverser la table et à relever les défis pour que le pays retrouve enfin un nouveau souffle. Mettons alors nos lunettes roses pour voir la vie un peu plus sereinement car, comme dit le dicton, « après la pluie, le beau temps ».

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Un rapport récent de la Banque mondiale, qui a fait couler beaucoup d’encre, caractérise la crise économique qui ravage le Liban comme étant parmi les pires au monde depuis 1850. En effet, le Liban fonce vers un gouffre abyssal. Tous les indicateurs économiques possibles et imaginables sont au rouge. La monnaie nationale entame une chute vertigineuse. Le pouvoir d’achat s’amenuise...

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