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Politique - Liban

Geagea accuse le CPL et le Hezbollah du blocage gouvernemental

Le chef des FL appelle une nouvelle fois à la tenue d'élections législatives anticipées. 

Geagea accuse le CPL et le Hezbollah du blocage gouvernemental

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo d'archives ANI

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé lundi le Courant patriotique libre et le Hezbollah d'être responsables du blocage au niveau de la formation du gouvernement, tout en appelant une fois encore à la tenue d'élections législatives anticipées. Il s'exprimait après la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire "La République forte". 

Alors que le Liban est sans gouvernement depuis plus de dix mois, M. Geagea a affirmé que "c'est la majorité parlementaire qui assume la responsabilité (de ce dossier) parce que c'est elle qui a nommé le président de la République et le Premier ministre. L'essence de cette majorité parlementaire, c'est le Hezbollah et le Courant patriotique libre", a-t-il ajouté. 

"Il est inacceptable de voir ces files d'attente humiliantes aux stations-service. Qui est responsable ? Le Président de la République est responsable tant qu'il est à Baabda, comme le Premier ministre sortant est responsable tant qu'il est au Sérail. Si ces questions ne font pas partie de la gestion des affaires courantes, alors qu'est-ce qui est inclus dans la gestion des affaires courantes ?", a demandé M. Geagea. 

Le gouvernement de Hassane Diab avait démissionné le 10 août 2020, dans la foulée de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth. Mais Saad Hariri, désigné Premier ministre en octobre pour prendre la tête d'un "gouvernement de mission" selon la feuille de route proposée par la France, est empêtré dans un conflit politico-personnel avec le chef de l'État Michel Aoun et le gendre de celui-ci, également chef du Courant patriotique libre,  Gebran Bassil. L'impasse des tractations semble totale malgré les efforts du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a proposé une initiative, à laquelle il se dit toujours très attaché, basée sur un cabinet de 24 ministres (huit pour chaque grand pôle politique du pays) dans lequel aucune partie ne pourrait obtenir le tiers de blocage. Ce tiers de blocage et la nomination de deux ministres chrétiens flottants sont au cœur des tensions entre les protagonistes.

Elections législatives

"On constate qu'il y a un président de la République au Palais de Baabda, mais il est inexistant, tout comme il y a un Premier ministre sortant au Sérail qui est inexistant. De même pour la majorité parlementaire, a ajouté M. Geagea affirmant que la seule solution est la tenue d'élections législatives anticipées". "Est-il raisonnable d'attendre 11 mois que les élections aient lieu en mai 2022 ? Est-il raisonnable que la souffrance du peuple se poursuive dans ces circonstances aussi longtemps ? Qu'est-ce qui nous empêche d'avoir des élections dans un mois ou deux ?" a lancé le leader des FL. "Si quelqu'un connaît une autre solution que les élections législatives pour changer la majorité gouvernante, qu'il la donne, a-t-il ajouté. Nous n'avons pas pu convaincre (les autres députés) de démissionner du Parlement".

Subventions

Par ailleurs, concernant les pénuries massives de carburant, Samir Geagea a affirmé que "l'Etat n'a plus l'argent pour continuer les subventions". "Tout le monde attend des heures devant les stations-essence, car le président de la République et le gouvernement sortant ne veulent pas assumer la responsabilité de la levée des subventions", a dénoncé le chef des FL en se demandant encore s'il était "acceptable qu'un citoyen s'inquiète de l'absence d'équipements médicaux ?". 

Une grande partie des stations-services sont fermées, celles encore ouvertes rationnent le carburant, donnant lieu à de longues files d'attente et forçant les automobilistes à patienter des heures dans l'espoir d'obtenir quelques litres d'essence. Jeudi dernier M.Geagea avait critiqué la proposition du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah d'importer du pétrole d'Iran afin de pallier les graves pénuries dans le pays, affirmant qu'elle était "irréaliste" parce que des sociétés privées et l'État libanais seraient frappés de sanctions américaines.

Après l'approbation de nouvelles lignes de crédit par la Banque du Liban, l'association des sociétés importatrices de carburant a affirmé distribuer lundi douze millions de litres d'essence aux stations-service du pays, laissant espérer une solution au moins temporaire à la crise.  Les Libanais souffrent aussi depuis des semaines de graves pénuries de certains produits essentiels. Il devient ainsi toujours plus difficile de trouver des médicaments dans les pharmacies. Les hôpitaux ont, eux, annoncé qu'après avoir pris des mesures pour limiter les tests en laboratoire aux cas essentiels, ils pourraient arrêter d'effectuer des dialyses s'ils ne recevaient pas le matériel adéquat. 

Retour des réfugiés 

Par ailleurs, M. Geagea a indiqué que le chef de l'Etat, Michel Aoun, a contacté son homologue syrien Bachar el-Assad après sa victoire à la présidentielle syrienne pour le féliciter. "Puisque les canaux de communication sont ouverts, puis-je demander pourquoi le processus de retour des déplacés n'a pas encore commencé ?", a-t-il interrogé. "Des dizaines de milliers de Syriens ont voté pour Bachar el-Assad à l'ambassade de Syrie au Liban, la Sûreté générale peut dresser des listes de ceux qui ont voté et commencer par les renvoyer dans leur pays". 

Le pays du Cèdre accueille selon les estimations 1.800.000 réfugiés syriens - dont moins d'un million sont enregistrés auprès de l'ONU. Plus tôt dans la journée, M. Aoun, a appelé la communauté internationale et l'ONU à aider le Liban en facilitant le retour des réfugiés syriens dans leur pays.



Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé lundi le Courant patriotique libre et le Hezbollah d'être responsables du blocage au niveau de la formation du gouvernement, tout en appelant une fois encore à la tenue d'élections législatives anticipées. Il s'exprimait après la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire "La République forte". Alors que le Liban est sans...

commentaires (4)

Pour appuyer le courroux de Samir Geagea, je lui rappelle que tout ce qui se passe au Liban a été prévu dans les Accords de Chiyah signés par Michel Aoun et le Chef du Hezbollah en 2006. Par conséquent, il est vain de faire porter à Michel Aoun seul toute la responsabilité de la crise.

Un Libanais

18 h 54, le 15 juin 2021

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Commentaires (4)

  • Pour appuyer le courroux de Samir Geagea, je lui rappelle que tout ce qui se passe au Liban a été prévu dans les Accords de Chiyah signés par Michel Aoun et le Chef du Hezbollah en 2006. Par conséquent, il est vain de faire porter à Michel Aoun seul toute la responsabilité de la crise.

    Un Libanais

    18 h 54, le 15 juin 2021

  • VOUS CONNAISSIEZ LE TYPE AYANT FAIT L,EXPERIENCE. VOUS SAVIEZ SES ENTETEMENTS LEGENDAIRES. VOUS SAVIEZ QU,IL SERVAIT DE PARAVENT, ET QU,IL SERT ENCORE, AUX MERCENAIRES IRANIENS. POURTANT VOUS AVEZ COMMIS LA C... DE L,INTRONISER. VOUS N,AVEZ PAS COMMIS UNE ERREUR MAIS UN CRIME.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 15 juin 2021

  • Comment tous les partis qui se sont battus pour les chrétiens du Liban ont accepté d’être recalés et mis sur le banc en laissant la place à un imposteur fraîchement arrivé et s’est improvisé représentant de ces derniers alors qu’aucun chrétien libanais qui croit en son pays ne se reconnaît dans cette représentation pour le moins déshonorante et humiliante pour cause de trahison. Si Bachir était encore vivant on aurait assisté à un lynchage public de ces pourris qui massacrent le peuple en prétendant le protéger sans leur laisser la moindre possibilité d’arriver à leur but qui est de détruire le pays. A croire qu’il n’y a plus d’homme ni de femme courageux dans ce pays.

    Sissi zayyat

    13 h 25, le 15 juin 2021

  • ""Est-il raisonnable d'attendre 11 mois que les élections aient lieu en mai 2022 ? Est-il raisonnable que la souffrance du peuple se poursuive dans ces circonstances aussi longtemps ?" Tous ceux qui passent des heures à faire la queue devant les stations essence, qui souffrent du rationnement du courant électrique, les malases qui ne peuvent se soigner faute de médicaments - c-à-d 99% des libanais, politiciens exceptés - ne peuvent qu'approuver ces propos.

    Yves Prevost

    06 h 55, le 15 juin 2021

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