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Moyen-Orient - Violences

Plus de 40 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes à Gaza

Le Conseil de sécurité de l’ONU toujours désuni après une troisième réunion d’urgence.

Plus de 40 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes à Gaza

Des Palestiniens inspectent leur maison détruite par des raids israéliens à Rafah dans la bande de Gaza, hier. Saïd Khatib/AFP

Les frappes israéliennes ont tué hier au moins 42 Palestiniens à Gaza, tandis qu’une attaque à la voiture-bélier a blessé plusieurs policiers israéliens à Jérusalem-Est, au 7e jour d’un conflit d’une « intensité jamais vue », selon la Croix-Rouge internationale (CICR).

La nouvelle explosion de violence, déclenchée le 10 mai entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza, a suscité une vive inquiétude à l’ONU : le secrétaire général Antonio Guterres a averti qu’elle risquait « de provoquer une crise sécuritaire et humanitaire incontrôlable », en ouverture d’une réunion urgente du Conseil de sécurité, la troisième session d’urgence sur le conflit israélo-palestinien depuis une semaine. Celle-ci n’a pas abouti à l’adoption à ce stade d’une déclaration commune ni de propositions permettant d’aboutir rapidement à une cessation des hostilités. La session virtuelle a donné lieu à des diatribes réciproques récurrentes des Palestiniens et des Israéliens. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad el-Maliki, a accusé Israël de « crimes de guerre », dénonçant « l’agression » de l’État hébreu contre « le peuple » palestinien et ses « lieux saints ». « Le Hamas a choisi d’accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre » qui a été « préméditée », a rétorqué l’ambassadeur israélien aux États-Unis et à l’ONU, Gilad Erdan. Le diplomate israélien a demandé au Conseil de sécurité de condamner les « tirs aveugles de roquettes », tandis que le ministre palestinien réclamait à l’instance « d’agir » pour arrêter l’offensive israélienne, se demandant combien il allait lui falloir de morts palestiniens pour se « scandaliser ».

Parallèlement à la réunion, les 15 membres du Conseil de sécurité ont poursuivi des négociations sur un texte commun visant à appeler à la fin des hostilités et réaffirmer le projet d’une solution à deux États vivant côte à côte, Israël et la Palestine, sur la base des résolutions déjà adoptées par l’ONU. Mais selon plusieurs diplomates, les États-Unis, à la position jugée incompréhensible pour nombre de ses alliés, continuaient dimanche à refuser toute déclaration conjointe. Depuis une semaine, Washington, isolé, a déjà rejeté deux textes proposés par trois membres du Conseil : la Norvège, la Tunisie et la Chine.

Plus de 3 000 roquettes

Sur le terrain, les groupes armés palestiniens, dont le Hamas au pouvoir à Gaza, ont tiré plus de 3 000 roquettes vers Israël depuis le début de ces hostilités, le rythme le plus élevé de projectiles jamais tirés sur le sol israélien, a indiqué hier l’armée israélienne, soulignant qu’une grande partie avait été interceptée par son système antimissile.

« L’intensité de ce conflit, c’est quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant, avec des raids aériens incessants sur Gaza qui est densément peuplée, et des roquettes qui frappent des grandes villes en Israël », s’est alarmé Robert Mardini, directeur général de la Croix-Rouge. Le CICR a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU « à exercer le maximum d’influence pour mettre fin aux hostilités ».

Depuis les premières heures de dimanche, 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants, ont été tués selon les autorités locales dans des bombardements israéliens sur Gaza, une enclave pauvre de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis près de 15 ans. Il s’agit du plus lourd bilan quotidien à Gaza depuis le début de ces violences : au total, depuis le 10 mai, 192 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et plus de 1 200 blessés, selon un dernier bilan palestinien.

Ces dernières heures, 120 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, mais des dizaines ont été interceptées, selon l’armée israélienne. Depuis lundi dernier, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 282 ont été blessées, en Israël, par les tirs palestiniens.

Relativement épargnée ces derniers jours, Jérusalem a été le théâtre dimanche d’une attaque à la voiture-bélier contre des soldats israéliens postés dans l’ultrasensible quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. L’attaque a fait plusieurs blessés selon les secours et la police israélienne qui dit avoir « neutralisé » l’assaillant sans plus de précisions sur son sort ou son identité.

Attaque contre le domicile de Sinouar

Franchissant un nouveau palier dans sa guerre contre le Hamas, l’armée israélienne a aussi annoncé sur Twitter avoir « attaqué le domicile de Yahya Sinouar et de son frère, un militant terroriste », publiant des images d’une maison pulvérisée dans un nuage de poussière. Des sources de sécurité palestiniennes ont confirmé la frappe, mais on ignore le sort de ce chef du Hamas à Gaza.

Alors que se tient la réunion virtuelle du Conseil de sécurité et que l’UE a annoncé une réunion ministérielle mardi, une délégation américaine conduite par l’envoyé spécial Hady Amr a rencontré dimanche le ministre de la Défense israélien, Benny Gantz. Ce dernier a écrit sur Twitter avoir exprimé sa « profonde reconnaissance pour le soutien américain au droit et au devoir d’Israël de se défendre contre les attaques terroristes ». « Contrairement à nos ennemis, nous faisons attention à attaquer uniquement des cibles militaires », a-t-il ajouté. Joe Biden avait dit samedi sa « grande inquiétude » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu après l’escalade des violences en Israël et à Gaza, affirmant au président palestinien Mahmoud Abbas que le Hamas devait « cesser de tirer des roquettes ».

Faisant un point sur la situation devant la presse, le chef de l’armée, Aviv Kohavi, a pour sa part déclaré qu’Israël agissait « avec le sentiment de justice (...), que c’est ce qu’il faut faire pour protéger les citoyens d’Israël ».

Quant à Benjamin Netanyahu, il a réitéré que l’opération allait encore « prendre du temps ».

Samedi, un immeuble de 13 étages abritant les équipes de la chaîne d’information qatarie al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) avait été pulvérisé à Gaza par des frappes israéliennes. Selon l’armée, qui avait demandé préalablement l’évacuation du bâtiment, il abritait « des entités appartenant au renseignement militaire » du Hamas, accusé de se servir de civils comme « boucliers humains » (voir par ailleurs).

Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël en « solidarité » avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. À l’origine des manifestations, la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens. Les hostilités se sont aussi étendues à la Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des heurts avec l’armée israélienne ont fait depuis le 10 mai 19 morts selon un bilan palestinien.

Sur son territoire, Israël est également confronté depuis plusieurs jours à des violences inédites et des menaces de lynchages dans ses villes « mixtes », où vivent Juifs et Arabes israéliens.

Source : AFP

Les frappes israéliennes ont tué hier au moins 42 Palestiniens à Gaza, tandis qu’une attaque à la voiture-bélier a blessé plusieurs policiers israéliens à Jérusalem-Est, au 7e jour d’un conflit d’une « intensité jamais vue », selon la Croix-Rouge internationale (CICR).La nouvelle explosion de violence, déclenchée le 10 mai entre Israël et les groupes armés...

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