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Économie - Cryptomonnaie

Brûler du gaz naturel pour créer des bitcoins : solution viable ou artifice ?

Brûler du gaz naturel pour créer des bitcoins : solution viable ou artifice ?

À son plus haut historique, le bitcoin a atteint les 60 000 dollars, mais nécessite de grandes quantités d’énergie pour être miné. Karen Bleier/AFP

L’envolée récente du cours du bitcoin a mis sur le devant de la scène la question de l’impact environnemental de la cryptomonnaie et des quantités massives d’énergie nécessaires à sa création. Aux États-Unis, des entrepreneurs pensent avoir trouvé une alternative en utilisant du gaz naturel brûlé.

Le bitcoin, qui évolue actuellement à 50 000 dollars, repose sur des blocs de transactions codées et authentifiées s’ajoutant les uns aux autres. Ces blocs sont produits par de puissants ordinateurs qui doivent résoudre des équations dont la complexité augmente à mesure que la valeur de la monnaie augmente, rendant ainsi plus compliquée sa production, ce qui nécessite d’énormes consommations d’énergie. Les entreprises impliquées dans le minage à renfort de gaz naturel brûlé estiment que le fait de placer leurs installations informatiques près de cette source d’énergie représente pour eux un atout de taille, tant pour l’environnement qu’en matière financière.

Le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) estime actuellement la consommation d’énergie du bitcoin sur une base annualisée à son plus haut historique, à 149 TWh (terawatt-heure), un peu moins que la consommation totale d’électricité d’un pays comme l’Égypte. Cette statistique a fait réagir le très influent patron de Tesla Elon Musk mercredi, qui a pointé du doigt l’utilisation en Chine du charbon et annoncé qu’il n’autorisait plus le paiement de ses véhicules électriques en bitcoins, comme Tesla s’y était pourtant engagé fin mars.

L’avantage du gaz naturel dans cette course folle à l’énergie pour miner du bitcoin réside dans le fait que cette matière première est quoi qu’il arrive brûlée si les producteurs d’énergie ne parviennent pas à le traiter, ce qui, en raison des prix actuellement bas et des difficultés pour construire des oléoducs, est souvent le cas. Bien qu’il soit de toute façon gaspillé quand il n’est pas utilisé, l’impact du gaz naturel brûlé sur l’environnement n’est pas pour autant neutre. La technique du torchage (brûlage) fait disparaître une grande partie des gaz à effet de serre présents dans le gaz naturel. Mais l’Agence internationale de l’énergie (AIEA) affirme que les 150 milliards de mètres cubes de gaz naturel brûlés dans le monde en 2019 ont libéré autant de dioxyde de carbone que l’Italie sur la même année.

Pas de quoi pour autant décourager les acteurs du secteur. Les exploitants « ne gagnent rien avec leur gaz naturel. Nous leur proposons de les en débarrasser, tout en leur donnant un petit quelque chose », se défend Matt Lohstroh, cofondateur de la société texane Giga Energy Solutions, présente sur ce marché. L’opération est gagnant-gagnant : alors que le CBECI estime que le coût moyen mondial de l’électricité pour miner du bitcoin est de 5 cents le kilowatt par heure, M. Lohstroh affirme que le gaz naturel peut faire baisser ce niveau à moins de 2 cents. Le prix de l’énergie est un aspect essentiel du minage de bitcoin, les mineurs recherchant en permanence le moyen le moins coûteux d’opérer pour maximiser leurs gains.

Chris STEIN/AFP

L’envolée récente du cours du bitcoin a mis sur le devant de la scène la question de l’impact environnemental de la cryptomonnaie et des quantités massives d’énergie nécessaires à sa création. Aux États-Unis, des entrepreneurs pensent avoir trouvé une alternative en utilisant du gaz naturel brûlé.Le bitcoin, qui évolue actuellement à 50 000 dollars, repose sur des blocs...

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