Critiques littéraires Musique

Georges Baz, un compositeur raffiné et élégant

Georges Baz, un compositeur raffiné et élégant

D.R.

Figures musicales du Liban : Georges Baz de Zeina Kayali, Geuthner, 2021, 148 p.

On l’appelait le Debussy libanais. Compositeur, critique musical, pédagogue, chef de chœur, Georges Baz a été un acteur fondamental de la vie musicale libanaise entre 1950 et 1980. Et pourtant, son rôle est très insuffisamment reconnu car il était d’une discrétion légendaire, s’attachant à mettre en avant le travail et les réalisations des autres, souvent au détriment des siens propres. Il était un « génie discret et modeste qui trace son chemin en silence avant de disparaître sur la pointe des pieds », ainsi que le souligne Alexandre Najjar dans sa préface. L’ouvrage de Zeina Saleh Kayali arrive donc à point nommé pour lui rendre justice. Infatigable archéologue de notre mémoire et de notre patrimoine musical, elle poursuit son engagement en faveur des musiques savantes libanaises avec ce huitième volume de la collection consacrée aux « figures musicales du Liban ».

Elle restitue, en s’appuyant sur des documents écrits autant que sur des sources orales (entretiens avec des proches et des acteurs centraux de la vie musicale libanaise), les étapes majeures d’un parcours où la musique, bien que n’étant pas l’unique occupation de Georges Baz – qui exerçait la profession de banquier – a été au cœur de sa créativité et à la source de ses plus grandes joies. « Quand on fait le silence en soi, on entend toute la musique du monde », aimait-il à dire.

C’est alors qu’il interprète une sonate de Beethoven devant Bertrand Robillard que le jeune Georges Baz, qui a vingt ans à peine, s’entend dire : « Ceci n’est pas du Beethoven mais du Georges Baz ! » Cette remarque va provoquer en lui le déclic fondamental. Il réalise qu’il n’est pas destiné à devenir un grand interprète des œuvres des autres, mais que c’est vers la composition qu’il lui faut aller, celle-ci devant obéir non à une nécessité mais à « un besoin intérieur ». Il puisera son inspiration autant dans les émotions de sa vie affective que dans la poésie, la spiritualité ou la foi, laissant à la postérité deux œuvres majeures : La Rhapsodie des cèdres composée en 1949 et une autre œuvre très influencée par Debussy, Esquisses, composée en 1959. Sans oublier des pièces pour musique vocale, pour orgue, piano ou orchestre.

L’ouvrage s’accompagne, comme les précédents de la même collection, d’une clé USB qui permet d’entendre, entre autres, le pianiste Georges Daccache interpréter les sept Esquisses, et la fameuse Rhapsodie des cèdres. Magnifiques créations musicales à découvrir ou à réécouter.

Figures musicales du Liban : Georges Baz de Zeina Kayali, Geuthner, 2021, 148 p.On l’appelait le Debussy libanais. Compositeur, critique musical, pédagogue, chef de chœur, Georges Baz a été un acteur fondamental de la vie musicale libanaise entre 1950 et 1980. Et pourtant, son rôle est très insuffisamment reconnu car il était d’une discrétion légendaire, s’attachant à mettre en...

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