Une jeune femme masquée se présentant devant un soignant dans un centre de vaccination contre le coronavirus, au Liban. Photo João Sousa
Le Liban a enregistré 24 décès et 1.324 nouveaux cas de coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le rapport publié dimanche soir par le ministère de la Santé. Ce bilan quotidien porte à 520.939 le nombre cumulé des cas enregistrés depuis février 2020, parmi lesquels figurent 7.142 décès.
Le Liban avait lancé il y a plus de deux mois sa campagne de vaccination. Il a ainsi réceptionné samedi une nouvelle cargaison de 47.970 doses du vaccin Pfizer/BioNTech. Ce chargement, le onzième à arriver à Beyrouth depuis mi-février, porte à 439.920 le nombre de doses de ce vaccin, en plus des lots de celui produit par AstraZeneca/Oxford, du chinois Sinopharm et du russe Spoutnik V. Ce dernier est importé par le secteur privé, mais des livraisons prévues se font toujours attendre. La campagne de vaccination a été ouverte dernièrement aux journalistes, enseignants et personnes âgées de 55-64 ans sans comorbidités, qui sont désormais éligibles pour se faire vacciner avec AstraZeneca.
Immunité collective mondiale
Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, avait confirmé dernièrement que les autorités avaient décidé d'administrer le vaccin AstraZeneca aux personnes de plus de 30 ans. Vendredi, il a fait savoir dans un entretien à la Radio du Liban qu'"en mai et juin prochains, environ deux millions de vaccins Pfizer et AstraZeneca doivent arriver pour permettre le traitement d'un million de personnes".
Appelant dimanche à relativiser les effets à court terme de la vaccination, le Dr Araji a estimé qu'il fallait "plusieurs années avant que l'immunité collective ne soit obtenue sur le plan mondial". "Seuls 6,6% de la population mondiale ont obtenu jusque-là deux doses de vaccin, alors que dans les pays riches, ce taux est 25 fois plus élevé que dans les pays pauvres", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il a également précisé qu'un milliard de vaccins ont été distribués dans le monde durant les cinq derniers mois, dont 600 millions ont été achetés par trois pays", afin de montrer l'inégalité dans l'accès à ces vaccins.
En plus de la vaccination, et pour éviter une recrudescence des contaminations pendant le mois de ramadan, comme cela avait été le cas après les fêtes de fin d'année, un couvre-feu de 21h30 à 5h a été instauré dans tout le Liban. Il est par ailleurs interdit d'installer des tentes et d'organiser des banquets pour l'iftar, et les instances religieuses doivent limiter la fréquentation des lieux de culte à 30% de leur capacité d'accueil. Les restaurants restent ouverts jusqu'à 21h30, tandis que les bars et boîtes de nuit demeurent fermés et les rassemblements sociaux prohibés. Les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent, elles, en vigueur. Elles prévoient entre autres l'obtention d'autorisations sur la plateforme "Impact" pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux.
La commission nationale de suivi des mesures de prévention contre le coronavirus a recommandé la réouverture partielle des salles de jeux pour enfants et la tenue du marathon de Beyrouth, dans le respect des gestes barrières. Elle n'a pas recommandé par contre de bouclage total du pays à l'occasion de la fête de Pâques chez les communautés orthodoxes, comme cela avait été le cas le mois dernier pour les Pâques catholiques.
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