Le député du Hezbollah Ibrahim Moussaoui a accusé samedi le secrétaire d’État adjoint américain pour les Affaires politiques, David Hale, d'avoir proféré "des calomnies" sur le parti chiite, lors de sa tournée auprès des responsables libanais il y a deux jours.
En visite à Beyrouth de mardi à jeudi, David Hale avait prévenu que "ceux qui continuent de mettre des bâtons dans les roues des réformes mettent en péril leur relation avec les États-Unis et leurs partenaires, et risquent d’être soumis à des mesures punitives". Il a cité nommément le Hezbollah et "ses armes dangereuses, ses activités de contrebande et autres actions corrompues et illicites" qui selon lui "sapent les institutions de l’État et privent les Libanais de leur capacité à construire un pays prospère". Il avait également accusé l’Iran de "financer la distorsion de la vie politique libanaise". Le Hezbollah est classé groupe terroriste par Washington.
"Déformer l'image du Hezbollah"
Le député Moussaoui a réagi à ces propos et accusé David Hale de réitérer "des calomnies" et d'être plein de "ressenti à cause de la réussite du Hezbollah à construire une force de dissuasion, de défense et de libération qui protège le Liban et sa souveraineté". "Nous sommes habitués (...) aux responsables américains qui, à chaque fois qu'ils manquent d'arguments et de logique, ont recours à des accusations sans fondement qui ne trompent plus personne", a poursuivi le député chiite dans un communiqué. Il a affirmé que "l'administration américaine dépense des centaines de millions de dollars pour déformer l'image du Hezbollah, en vain". Il a aussi dénoncé "l'ampleur de l'ingérence scandaleuse et condamnable des États-Unis dans les affaires libanaises", son "projet colonial dans la région, au Liban et dans le monde, ainsi que ses liens avec l'entité sioniste", dans une allusion à Israël.
Au cours de sa tournée, le secrétaire d’État adjoint américain avait insisté sur la nécessité pour le Liban de se doter sans tarder d’une nouvelle équipe ministérielle, critiquant les obstacles posés par les autorités à ce niveau. Le pays est sans gouvernement depuis plus de huit mois, depuis la démission de Hassane Diab dans la foulée des explosions au port de Beyrouth. Le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri, empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer politique, n'ont pas réussi à former un nouveau cabinet. Les tractations sont toujours dans l'impasse, et le Hezbollah ne semble pas vouloir ou pouvoir la débloquer dans un sens ou dans l'autre.
Et dire qu’il y a des Libanais qui pensent que l’Amérique nous a ruiné, etc, etc. J’attends le décryptage de Mme Haddad à ce sujet.
05 h 57, le 19 avril 2021