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Politique - Liban

Appel à une coalition antipouvoir élargie en vue des législatives de 2022

Seize groupes issus de la thaoura réclament la formation d’un gouvernement transitoire formé de personnalités indépendantes, qui serait doté de larges pouvoirs et préparerait ce scrutin.


Appel à une coalition antipouvoir élargie en vue des législatives de 2022

Nada Sehnaoui de Beirut Madinati lisant un communiqué au nom d'une coalition de 16 groupes issus de la thaoura, au siège du Bloc national à Beyrouth, le 13 avril 2021. Photo tirée du compte Twitter du Bloc national.

Une coalition de groupes issus du soulèvement du 17 octobre 2019 a appelé mardi à la formation d'un bloc politique et électoral élargi face aux partis au pouvoir accusés de corruption, lors des législatives prévues en 2022. L'appel conjoint lancé par 16 groupes, dont le Bloc national, Beirut Madinati et Mentechrin, lors d’une conférence de presse au siège du BN à Beyrouth, vise à rassembler le plus grand nombre de forces issues du mouvement de contestation de l'automne 2019 en vue d'affronter des dirigeants inchangés depuis des décennies lors des élections de mai 2022. Les 16 groupes ont dans ce cadre réclamé la formation d’un gouvernement transitoire formé de personnalités indépendantes, qui serait doté de larges pouvoirs et préparerait ce scrutin.

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"Nous appelons toutes les forces de changement et les différents groupes révolutionnaires (...) à unifier leurs rangs et à travailler ensemble pour former un bloc d'opposition le plus large possible", a déclaré la porte-parole de la coalition Nada Sehnaoui, de Beirut Madinati. "Ensemble, nous développerons un plan conjoint pour participer au scrutin parlementaire à travers des listes d'opposition communes", a-t-elle ajouté, lisant un communiqué commun des 16 groupes. Le texte appelle dans ce cadre à former une entité indépendante qui superviserait les prochaines élections, soulignant qu’il est impératif qu’elles se tiennent à la date fixée. "Nous faisons face aujourd’hui à une crise de gouvernance qui menace l’existence même de notre pays", a poursuivi Mme Sehnaoui, soulignant que la classe politique a perdu toute crédibilité. "Nous n'avons pas de temps à perdre", a insisté Mme Sehnaoui. "La faim traque la grande majorité de notre peuple et le sort de notre pays est en jeu", souligne-t-elle.

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Le soulèvement populaire, amorcé le 17 octobre 2019, avait secoué le pays et sa classe dirigeante par son ampleur et son étendue géographique. Mais aucune initiative n'a réussi jusqu'ici à faire émerger un front d'opposition élargi. Les partis traditionnels, dont certains sont au pouvoir depuis la guerre civile (1975-1990) sont accusés par la rue de corruption, d'archaïsme, de népotisme et d'entretenir un régime politique "confessionnel" basé sur un partage communautaire du pouvoir ayant nourri le clientélisme. Depuis l'automne 2019, l'élan révolutionnaire s'est toutefois tassé, en raison notamment de la pandémie et d'une explosion gigantesque au port de Beyrouth en août 2020 ayant dévasté des pans entiers de la ville et tué plus de 200 personnes. Mais la grogne et la colère sociales sévissent à mesure que le pays s'enfonce dans une crise économique et financière inédite ayant propulsé le taux de pauvreté à 55% de la population. La livre libanaise a perdu plus de 85% de sa valeur par rapport au dollar en moins de 18 mois, provoquant une inflation à trois chiffres.

"Initiative de sauvetage"
Rappelant, en ce jour commémorant le déclenchement de la guerre civile, que "le 13 avril 1975 est un jour noir dans l’histoire du Liban", le communiqué commun souligne que la même classe politique qui a mené la guerre est aujourd’hui responsable des maux des Libanais : "l’explosion du port, les assassinats, la mort des citoyens devant les hôpitaux, l’émigration, la faim, les humiliations, la banqueroute de l’Etat, le chômage, le vol des avoirs bancaires… ". "C’est cette même classe politique qui s’est déplacée des barricades dans la rue aux barricades du gouvernement et qui poursuit ses guerres de différentes manières contre le peuple et le pays", estime le communiqué. Face à la crise, "des forces de l’opposition et de la thaoura issues de différentes régions libanaises se sont réunies pour lancer une initiative de sauvetage qui sortirait le pays de sa crise, pour empêcher ces dirigeants d’entraîner le pays dans un nouveau 13 avril", poursuit encore le texte.

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Cette initiative urgente se base sur "la formation d’un gouvernement transitoire restreint formé d’experts indépendants des partis au pouvoir, dotés de larges pouvoirs législatifs" et qui serait chargé de gouverner le pays jusqu’aux prochaines élections législatives de mai 2022. Cette équipe serait chargée de mettre en place un programme économique et financier et notamment de restructurer la dette et de "s’entendre avec le Fonds monétaire international et les pays donateurs" pour sauver le pays. Le programme prévoit également de remédier à la dilapidation des fonds publics, de lutter contre la corruption, d’arrêter la contrebande, et d’entamer les réformes urgentes dont celle du secteur de l’électricité. Il prévoit dans le même temps de consolider le filet de protection sociale pour aider les Libanais "alors que la faim frappe aux portes de la majorité d’entre eux".

L'initiative appelle également à "demander des comptes à la classe politique et récupérer les avoirs volés avec l’aide des pays amis", réclame une loi sur l’indépendance de la justice et exige la vérité sur l’explosion du port de Beyrouth. Le texte demande enfin d’instaurer "une loi sur les partis politiques et leur financement, dont la source doit provenir exclusivement des citoyens libanais", et exige que les armes soient "exclusivement détenues par l’armée libanaise".


Une coalition de groupes issus du soulèvement du 17 octobre 2019 a appelé mardi à la formation d'un bloc politique et électoral élargi face aux partis au pouvoir accusés de corruption, lors des législatives prévues en 2022. L'appel conjoint lancé par 16 groupes, dont le Bloc national, Beirut Madinati et Mentechrin, lors d’une conférence de presse au siège du BN à Beyrouth, vise à...

commentaires (11)

Excellent programme qui n'est pas seulement leur, mais s'il pensent qu'en gagnant les élections ils pourrons réaliser 1% de tout cela et le Hezbollah se balade encore avec armes et bagages, ils se fourrent le doigt dans l'œil jusqu'à la garde ! De plus, ils ont torts de mettre tout le monde dans le même sac car certains, encore et toujours a cheval sur leurs principes, et qui ont fait la guerre, méritent d'être au pouvoir et sans eux pour les soutenir dans leurs entreprises ils ne pèseront pas lourd. Ils feraient mieux de revoir une partie de leur copie sur ce chapitre.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

10 h 15, le 14 avril 2021

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Commentaires (11)

  • Excellent programme qui n'est pas seulement leur, mais s'il pensent qu'en gagnant les élections ils pourrons réaliser 1% de tout cela et le Hezbollah se balade encore avec armes et bagages, ils se fourrent le doigt dans l'œil jusqu'à la garde ! De plus, ils ont torts de mettre tout le monde dans le même sac car certains, encore et toujours a cheval sur leurs principes, et qui ont fait la guerre, méritent d'être au pouvoir et sans eux pour les soutenir dans leurs entreprises ils ne pèseront pas lourd. Ils feraient mieux de revoir une partie de leur copie sur ce chapitre.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 15, le 14 avril 2021

  • ALLEZ LES ENFANTS DE LA LA PATRIE. Nous n’avons plus que vous pour motiver les libanais et les convaincre du sérieux de vos actes pour vous rejoindre et libérer ce pays des gougnafiers qui s’accrochent encore à leurs postes. Nous irons les dégager à coups de pieds et de pelles. Nous voulons des libanais honnêtes et patriotes pour redresser le pays et plus aucun de ces bons à rien.

    Sissi zayyat

    22 h 32, le 13 avril 2021

  • ALLEZ LES ENFANTS DE LA LA PATRIE. Nous n’avons plus que vous pour motiver les libanais et les convaincre du sérieux de vos actes pour vous rejoindre et libérer ce pays des gougnafiers qui s’accrochent encore à leurs postes. Nous irons les dégager à coups de pieds et de pelles. Nous voulons des libanais honnêtes et patriotes pour redresser le pays et plus aucun de ces bons à rien.

    Sissi zayyat

    22 h 32, le 13 avril 2021

  • The prime minister designate was in government and had the chance to implement reforms before the economic crisis. However, he never did. A member of his group had proposed a WhatsApp tax and he wanted to implement austerity and regressive taxation measures that would further disadvantage the poor and the middle class while the sparing the rich like himself. Meanwhile, he keeps on protecting the governor of the central bank. What guarantees us that Mr. Hariri has all of sudden become a reformer and that he'll implement meaningful reforms.

    Mireille Kang

    21 h 15, le 13 avril 2021

  • The coalition of parties emanating from the October 17 movement, should start continue to criticize and bring to light the nefarious policies and actions of the elite political class. They should ask for the firing of the governor of the central bank and his team as he is under investigation for embezzlement of public funds and self-dealing by selling treasury bonds and paying himself and his family a commission in the hundreds of millions of dollars hidden in offshore bank accounts and shell companies. He should not stay in his position as he's trying to derail the financial audit that will incriminate him and the political class. Meanwhile, the political class keeps supporting him as they hide each others financial crimes. The rapid impoverishment of the Lebanese population at the hands of these warlords will lead to many more deaths. They've killed and continue to kill the Lebanese population twice and they're incapable of good governance.

    Mireille Kang

    20 h 52, le 13 avril 2021

  • Cette révolte doit être suivie par une révolution. KHALAS. On n’en peut plus de ce président et sa cour qui poussent ce pays dans les bras du diable puisqu’il est déjà en enfer. Il a l’air de se taper complément du sort du pays et le prouve à chaque fois qu’il est appelé à prendre ses responsabilités pour lesquelles il a été désigné mais préfère bénéficier des avantages et des privilèges sans accomplir son travail pour lequel il est payé. OUST DEHORS ON N’EN VEUT PLUS.

    Sissi zayyat

    18 h 57, le 13 avril 2021

  • C'est le programme que les libanais réclament depuis un an et demi, mais qui se heurte à une fin de non-recevoir de la part des princes qui nous gouvernent président en tête.

    Yves Prevost

    18 h 47, le 13 avril 2021

  • Bla Bla Bla il faut une insurrection avec les vrais libanais pas les iraniens ????????

    Eleni Caridopoulou

    17 h 59, le 13 avril 2021

  • TOUTE ELECTION AVEC L,UNE DES COMMUNAUTES ARMEE EST CADUQUE ET NE REPRESENTERAIT POINT LA VOLONTE DES LIBANAIS MAIS CELLE DES MERCENAIRES IRANIENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 40, le 13 avril 2021

  • C,EST CE QU,A PREPARE HARIRI ET PRESENTE A AOUN ( MAIS AOUN OU BASSIL ) UN GOUVERNEMENT DE 18 MINISTRES INDEPENDANTS MAIS QUE BLOQUE AOUN PAR DES EXIGENCES INSPIREES PAR LE HEZBOLLAH ET DES PREROGATIVES DITES CHRETIENNES QU,IL N,A PAS POUR QUE LE HEZBOLLAH COMME PONCE PILATE S,ESSUIT LES MAINS ET LAISSE LA RESPONSABILITE AUX DEUX PHARISIENS PRETENDUS CHRETIENS ET QUI ONT FAIT JUSQU,AUJOURD,HUI DU TORT ENORME AUX CHRETIENS DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 33, le 13 avril 2021

  • C'est très beau, mais comment chasser ces corrompus que par les élections ? Insister sur le rôle de chaque citoyen pour participer au vote électoral synonyme de l'avenir dont dépendent nos enfants. Toute indifférence vis à vis du devoir de vote électoral, considérée comme un crime vis à vis de leur avenir.

    Esber

    14 h 14, le 13 avril 2021

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