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Économie - Finance

Quatre banques correspondantes ont suspendu leurs relations avec la BDL

Quatre banques correspondantes ont suspendu leurs relations avec la BDL

L’information a été révélée à travers un courrier fuité du gouverneur de la BDL, Riad Salamé, daté du 31 mars et adressé au procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. Photo João Sousa.

Quatre banques étrangères – une américaine, Wells Fargo ; une britannique, HSBC ; une canadienne, CIBC ; et une danoise, Danske Bank – ont suspendu leurs relations avec la Banque du Liban (BDL), selon une information de presse que L’Orient-Le Jour a pu confirmer par ses propres sources. Ce ne sont pas les seules banques correspondantes avec lesquelles la BDL entretient des relations ou dans lesquelles elle possède des comptes.

S’il s’agit bien d’une mauvaise nouvelle dans le contexte actuel marqué par une crise de liquidités en devises, une forte dépréciation de la livre et des restrictions bancaires illégalement imposées aux déposants, deux sources au fait du dossier ont précisé que les banques correspondantes concernées avaient pris leurs distances pour des raisons qui leur sont propres et qu’il n’y avait pas de décision globale au niveau international de couper les ponts avec le secteur bancaire libanais. La décision n’impacte pas non plus automatiquement les relations entre les établissements libanais et leurs propres banques correspondantes.

La réputation des banques correspondantes en jeu

L’information a été révélée à travers un courrier fuité du gouverneur de la BDL, Riad Salamé, daté du 31 mars et adressé au procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. Le haut responsable y souligne les retombées négatives de cette décision sur l’institution et les établissements bancaires du pays, notamment en matière de transferts à l’étranger ou du financement des mécanismes de subventions sur les importations. Selon le courrier de la BDL, Wells Fargo et HSBC ont clôturé les comptes de la BDL en dollars américains et en livres sterling; Danske a fermé les comptes en couronnes suédoises, signifiant que la BDL « n’a plus de banques correspondantes qui travaillent avec cette devise » ; tandis que CIBC a « également clôturé les comptes et a rendu l’argent », sans plus de détails.

« La BDL est dans un état difficile », poursuit le gouverneur, indiquant que seule la banque américaine JPMorgan acceptait encore les lettres de crédit envoyées par la BDL pour importer le carburant d’Électricité du Liban, entre autres, mais exigeait en contrepartie « des garanties à hauteur des montants des lettres de crédit ». Le gouverneur souligne également que JPMorgan avait refusé les lettres de crédit émises en faveur de la société allemande Combi Lift, paiement qui permettrait à l’entreprise d’enlever les composants dangereux du port de Beyrouth.

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La lettre ne fournit aucune indication permettant de savoir à quelle date les banques correspondantes concernées ont pris leur décision. S’agissant des causes, le gouverneur rejette la faute sur la décision du défaut de paiement des eurobonds (titres de dette en devises) du gouvernement de Hassane Diab en mars 2020, les pressions médiatiques, ainsi que les procès au Liban et à l’étranger visant la BDL. Autant de facteurs qui, selon lui, ont « alimenté les doutes dans les banques correspondantes et les grandes banques ».

Si l’argument du défaut de paiement est battu en brèche par les sources interrogées, celui de l’impact des procédures visant le gouverneur, que ce soit en Suisse, où le ministère public a adressé en janvier une demande d’entraide judiciaire pour « blanchiment d’argent aggravé au préjudice de la BDL », ou au Liban, suite aux poursuites lancées par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, pour des faits pouvant relever de la manipulation du taux dollar/livre, reste crédible. « Les banques correspondantes peuvent avoir décidé de suspendre leurs relations avec la BDL en attendant le dénouement de ces affaires qui présentent un risque de réputation. Elles peuvent également avoir décidé de le faire en craignant un éventuel gel des actifs de la BDL dans le cadre de la procédure lancée en Suisse », énumère une des sources.

Elle s’étonne toutefois que le gouverneur ait décidé d’adresser ce courrier au parquet général près la Cour de cassation plutôt qu’au ministère des Finances ou à la présidence du Conseil des ministres.La source souligne enfin qu’une partie des quatre banques qui ont suspendu leur relations avec la BDL a déjà été dans le viseur des autorités américaines pour différentes affaires, ce qui explique leur prudence. HSBC a par exemple dû fin 2012 payer une amende de 1,9 milliard de dollars pour mettre fin à des poursuites pour une affaire de blanchiment d’argent ; Wells Fargo a dû s’acquitter d’une amende de 3 milliards en 2020 pour une affaire de création de 3,5 millions de comptes fantômes ; tandis que Danske Bank est plongée dans un scandale de blanchiment d’argent impliquant sa filiale estonienne pour des faits remontant à une période située entre 2007 et 2015.

Contacté, le service de presse de la BDL n’a pas fait de commentaires.

Quatre banques étrangères – une américaine, Wells Fargo ; une britannique, HSBC ; une canadienne, CIBC ; et une danoise, Danske Bank – ont suspendu leurs relations avec la Banque du Liban (BDL), selon une information de presse que L’Orient-Le Jour a pu confirmer par ses propres sources. Ce ne sont pas les seules banques correspondantes avec lesquelles la BDL entretient des relations ou...

commentaires (5)

Et chez nous, des idiots médiatiques de la presse vendue, ont hâte de rendre la plaie plus béante dans le système financier, comme s'ils se félicitaient de ces informations empoisonnées.

Esber

19 h 05, le 09 avril 2021

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Commentaires (5)

  • Et chez nous, des idiots médiatiques de la presse vendue, ont hâte de rendre la plaie plus béante dans le système financier, comme s'ils se félicitaient de ces informations empoisonnées.

    Esber

    19 h 05, le 09 avril 2021

  • Une autre nouvelle choc que le pays, avec une équipe compétente, aurait pu éviter... Quoi qu'on dise, la guerre economico-culturello-existentielle, contre le Liban, déclarée par Israël en 1968 et soutenue par l'Iran et ses hommes au Liban, ne cesse de réussir grâce à l'incompétence et l'orgueil de nos zombs poly-tiques.... Aaakh ya baladna

    Wlek Sanferlou

    14 h 27, le 09 avril 2021

  • Tout cela fait partie d’un plan pour réorienter les relations du pays vers l’axe des losers : Venezuela, Iran, Somalie, Syrie, Zimababwe tout cela n’est pas une vue de l’esprit et continuera à se mettre en place tant que le peuple et surtout l’armée ne s’opposent aux plans du consul Iranien au Liban HN. Ils nous menacent de guerre civile , j’ai vécu cette dernière et maintenant je la regrette si je compare par rapport à ce qui arrive et ce qui nous attend si on les laisse agir. Au moins avions nous espoir et dignité.

    Liban Libre

    14 h 09, le 09 avril 2021

  • et encore une fois, les avis sont divergents nous laissent a nous pauvres citoyens sans aucune possibilite de nous guider- de comprendre ou/quand reside le vrai danger

    Gaby SIOUFI

    10 h 52, le 09 avril 2021

  • UN AUTRE DISCOURS DE AOUN SUR LA BDL ET LES BANQUES ET LEUR ENTERREMENT DEFINITIF EST CERTAIN. C,EST CE QUE CHERCHE L,IRAN ET LE HEZBOLLAH POUR LEUR ULTIME MAINMISE SUR LE PAYS PAR PARAVENT INTERPOSE. ET VIVE L,ECONOMIE ET LES FINANCES AVEC DES PARTENAIRES PROPOSES PAR LE HEZBOLLAH, TOUS MENDIANTS AUPRES DU FMI, LA RUSSIE, LA CHINE, L,IRAN ET... ET... COMBLE D,INFORTUNE, LA COREE DU NORD ! QUEL NEBGHA CE SAYED H.N. ??????

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 39, le 09 avril 2021

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