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Société - Social

Forte mobilisation des transporteurs routiers en grève

Si leurs demandes ne sont pas satisfaites d’ici à lundi prochain, les syndicats menacent de bloquer l’entrée des centres d’inspection mécanique.

Forte mobilisation des transporteurs routiers en grève

Les camionneurs en grève ont garé leurs véhicules à Dora avant de rejoindre leurs camarades à Beyrouth. Photo Marc Fayad

Des convois de camions, de vans et d’autobus se sont rassemblés hier matin au rond-point de Dora, au nord de Beyrouth, et se sont dirigés jusqu’au ministère de l’Intérieur à Hamra, dans la capitale, en réponse à l’appel à la grève et à des manifestations lancé par les fédérations et syndicats de transporteurs routiers. Ces derniers protestent contre la détérioration de leurs conditions de vie et contre la hausse des prix du carburant, désormais ajustés deux fois par semaine. La grève a duré de 6 heures à 10 heures du matin.

Toutes les routes menant au ministère de l’Intérieur ont été coupées par les forces de l’ordre et les grévistes ont dû abandonner leurs voitures plus loin pour se diriger à pied vers ce bâtiment officiel.

« Le mouvement d’aujourd’hui n’est qu’un début. Gouvernement ou non, nous continuerons tant que nous n’aurons pas obtenu nos droits », a affirmé le chef de l’Union des syndicats du secteur, Bassam Tleiss, dans un discours prononcé devant le ministère. Il a souligné que les chauffeurs « ne pouvaient plus supporter l’augmentation des prix du carburant, des pièces de rechange pour leurs véhicules » et autres. « Nous n’allons pas prendre cela des poches des citoyens, mais l’État doit nous venir en aide », a-t-il ajouté, laissant entendre qu’il n’y aurait pas de nouvelle hausse des tarifs des services et vans. « Nous avons présenté nos demandes aux autorités, notamment une aide ponctuelle mensuelle aux chauffeurs, mais personne ne nous écoute », a-t-il encore dit. « Si l’on n’accède pas à nos demandes, nous appelons à bloquer lundi prochain l’entrée de tous les centres d’inspection mécanique au Liban », a ajouté M. Tleiss, une personnalité considérée proche du chef du législatif, Nabih Berry.

Pour mémoire

Les camionneurs du port de Beyrouth en grève

Pour sa part, le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chakra, a indiqué que « les demandes du secteur seront soumises dans un mémorandum aux ministères de l’Intérieur et de l’Énergie. Cette situation ne peut pas continuer », a-t-il ajouté. Il a en outre estimé que « l’inspection mécanique (des véhicules) n’est pas nécessaire en ces circonstances difficiles », cette formalité obligatoire étant coûteuse en période de crise.

De leur côté, les transporteurs routiers du Mont-Liban ont organisé un sit-in au rond-point de Aley, avant de rejoindre le rassemblement à Beyrouth. Ceux du nord du pays ont fait de même à l’entrée de Tripoli, scandant des slogans contre les conditions économiques difficiles et protestant contre l’absence de l’État, tandis que la contrebande d’essence continue. Ces derniers jours, face aux pénuries de carburant, de l’essence était vendu illégalement sur le bord des routes dans le nord du pays, notamment au Akkar.

Mardi, une des fédérations de chauffeurs et ouvriers du transport au Liban avait toutefois annoncé son refus de se joindre au mouvement, en l’absence d’un gouvernement capable de prendre des mesures salvatrices pour le secteur. Elle a appelé à « définir une politique des transports qui prenne en compte le rôle du secteur privé et de ses transports communs, pour mettre fin à la loi de la jungle ».

Des protestataires ont par ailleurs intercepté hier au Liban-Nord, près de la frontière syrienne, quatre camions réfrigérés chargés de pétrole et de diesel qui tentaient de passer en Syrie. L’armée, appelée sur les lieux, a confisqué les cargaisons des camions. La troupe a également annoncé hier avoir arrêté la veille douze Libanais et deux ressortissants syriens, dans le cadre des mesures de lutte contre la contrebande mises en place dans les localités de Ersal, Qasr, Mkayblé, Oueinate, Barka et Mouhammara, toutes frontalières avec la Syrie. Des citernes, des pick-up et des voitures ont également été saisis. Ils contenaient tous des quantités de mazout, d’essence et de gaz.

Des convois de camions, de vans et d’autobus se sont rassemblés hier matin au rond-point de Dora, au nord de Beyrouth, et se sont dirigés jusqu’au ministère de l’Intérieur à Hamra, dans la capitale, en réponse à l’appel à la grève et à des manifestations lancé par les fédérations et syndicats de transporteurs routiers. Ces derniers protestent contre la détérioration de...

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