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Dernières Infos - Crise au Liban

Les camionneurs du port de Beyrouth en grève

Les camionneurs du port de Beyrouth en grève

Des camions près du port de Beyrouth, le 18 mars 2021. Photo ANI

Les camionneurs travaillant au port de Beyrouth ont annoncé jeudi suspendre leur travail, afin de réclamer des indemnisations après la double explosion meurtrière du 4 août 2020 et pour exiger d'être payés en dollar liquide, au moment où le Liban connaît une grave crise économique et sociale.

Dans un communiqué, le syndicat des propriétaires de camions publics a affirmé que le secteur ne pourrait sortir de la crise actuelle que "si les camionneurs encaissaient le prix de transport de marchandise en dollars frais, tout comme c'est le cas pour le secteur du transport maritime, ou encore pour les produits importés dont les prix sont payés en dollars". "Sinon, nous serons contraints de suspendre le travail du secteur, un des piliers du cycle économique, avant d'arrêter le travail définitivement", ajoutent les camionneurs dans le texte. 

Ils ont également dénoncé le fait que, plus de sept mois après la double explosion au port de Beyrouth, aucun responsable n'ait pris la peine de les contacter pour proposer des indemnités afin de réparer les camions dont "80% ont été partiellement détruits, et 20% complètement anéantis". "Celui qui a pu réparer son camion fait aujourd'hui face à la flambée du cours du dollar contre la livre libanaise, à l'heure où les tarifs de transport ont perdu leur valeur", ajoute le communiqué, avant de rappeler que "cela avait mené les propriétaires de camions au bord du gouffre".

Pour sa part, le président de l’Union des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a également tiré la sonnette d'alarme du secteur, en dénonçant la flambée du prix de l'essence et du mazout, au lendemain d'une lourde hausse des tarifs de ces carburants.

"Ce qui se passe pave la voie à une levée des subventions d'ici deux semaines", a estimé le syndicaliste, lors d'une conférence de presse au siège de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL). Bassam Tleiss a dans ce contexte fait deux propositions aux autorités : que celles-ci prévoient d'assurer certaines quantités d'essence gratuites aux chauffeurs afin de les aider à faire face à la flambée des prix et l'allocation d'un montant mensuel pour compenser les pertes des conducteurs en matière de maintenance de leurs véhicules. M. Tleiss a enfin annoncé que le syndicat se réunira à nouveau jeudi prochain, au lendemain de la tarification hebdomadaire des hydrocarbures, afin de prendre des décisions en fonction des nouveaux prix. Les subventions de l'Etat sur les hydrocarbures devraient s'arrêter à la fin de ce mois, selon une annonce faite mardi par le Premier ministre sortant Hassane Diab. Les autres subventions pourraient s'interrompre en juin, avait fait savoir M. Diab.

Depuis l'été 2019, le Liban est en proie à une crise politique, économique et financière inédite, marquée notamment par une forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar. Cette situation a déclenché des manifestations sur l'ensemble du territoire libanais depuis plus de deux semaines.

Les camionneurs travaillant au port de Beyrouth ont annoncé jeudi suspendre leur travail, afin de réclamer des indemnisations après la double explosion meurtrière du 4 août 2020 et pour exiger d'être payés en dollar liquide, au moment où le Liban connaît une grave crise économique et sociale.Dans un communiqué, le syndicat des propriétaires de camions publics a affirmé que le secteur...