Une centaine de personnalités libanaises ont demandé mardi au président français Emmanuel Macron le gel des actifs douteux de leurs responsables politiques, incapables de se mettre d'accord depuis des mois pour former un gouvernement.
Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté de mercredi, les signataires soulignent la "nécessité absolue de se débarrasser d'une classe politique gangrenée par la corruption et on ne peut plus réticente aux réformes". Ils demandent au chef de l'Etat de prendre les mesures nécessaires "au gel des actifs d'origine douteuse détenus en France par des responsables politiques et économiques libanais en attendant les vérifications nécessaires avec les individus concernés et, le cas échéant, leur restitution aux personnes spoliées". Selon les auteurs, "les montants détournés se chiffrent en dizaines de milliards de dollars et sont autrement plus importants que ceux des affaires connues des +biens mal acquis+".
Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé de gouvernement. L'équipe actuelle, qui gère les affaires courantes, a démissionné en août après l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés). Le pays traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, l'explosion de la pauvreté et du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat et la précarisation provoquent la colère de l'opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques.
Le président français, s'est fortement impliqué, en vain jusqu'à présent, pour tenter de débloquer la crise politique libanaise en lançant en septembre 2020 une initiative en faveur du pays du Cèdre. Après avoir d'abord écarté toute imposition immédiate de sanctions contre les dirigeants libanais, le président Macron a revu sa copie et semble désormais prêt à franchir le pas. "Il nous faudra, dans les prochaines semaines, changer d’approche" au Liban, a-t-il récemment déclaré. Lundi dernier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déploré "le blocage complet depuis des mois" des discussions visant à former un gouvernement au Liban. Il a dans ce contexte estimé que "l’heure est venue de renforcer les pressions pour y parvenir". Déjà le 22 mars, le ministre français des Affaires étrangères avait demandé à l'Union européenne d'actionner "des leviers" contre les responsables politiques libanais pour qu'un gouvernement soit formé et des réformes lancées dans ce pays "à la dérive".
Pour les signataires de la tribune, la France donnerait, en initiant ce gel des actifs, "un excellent exemple aux pays européens et autres qui ne sont nullement disposés à jouer le rôle de receleur et de complice au service de la mafia politico-économique responsable de la misère, de la faim et de l'insécurité dont souffre de plus en plus de Libanais". Parmi les auteurs figurent Ghassan Salamé, ancien ministre de la culture, Nicolas Sarkis, économiste et Paula Yacoubian, ancienne députée libanaise.
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Les voleurs qui ont transféré l’argent du peuple sur leur comptes offshore sont sûrs de ne jamais être inquiétés. La preuve, M. Macron peine à les dénoncer et on se demande pourquoi. D’ailleurs la France n’est pas le seul pays qui a servi à blanchir cet argent les receleurs sont dans beaucoup de pays qui ont fermé les yeux appâtés par les sommes faramineuses et font mine de ne pas avoir vu les faux en écriture pour les dénoncer. Essayez de déposer une somme de quelques centaines de milliers de dollars en Suisse, les banques refuseront sous prétexte qu’ils doivent connaître la provenance, mais aussitôt qu’il s’agit de milliards, ils aident les fraudeurs à trouver la manière de les rendre insoupçonnables et les acceptent sans broncher en espérant ne pas se faire attraper un jour. C’est vous dire qu’il faut que tous les libanais grugés doivent se concentrer pour attaquer toute la chaîne et non seulement les fraudeurs, les facilitateurs sont aussi coupables. Et on est à se demander pourquoi les sanctions tardent à tomber.
Sissi zayyat
12 h 36, le 07 avril 2021