Aoun met en garde la BDL et le ministère des Finances : Je les tiens pour responsables au nom du peuple libanais

Le chef de l'Etat, Michel Aoun, a mis en garde lundi le ministère des Finances et la Banque du Liban (BDL) contre toute tentative de saboter l'audit juricomptable, dont est chargé le cabinet d'audit Alvarez & Marsal. Cette mise en garde intervient à la veille d'une réunion entre la partie libanaise et le cabinet international.

"Je mets en garde la partie libanaise, en particulier le ministère des Finances et la Banque centrale, qui se réunira demain avec le cabinet d'audit Alvarez & Marsal, contre toute tentative de saboter l'audit juricomptable et je les tiens pour responsables au nom du peuple libanais", a averti Michel Aoun, qui a fait de cet audit juricomptable son cheval de bataille, dans des propos postés sur son compte Twitter personnel et repris par le compte officiel de la présidence.

L’État avait en effet signé en septembre 2020 un contrat avec Alvarez & Marsal, mais celui-ci avait finalement jeté l’éponge en novembre face au refus de la Banque centrale de lui fournir un certain nombre de documents et informations en invoquant le secret bancaire. Cet obstacle a toutefois été surmonté en décembre, avec l’adoption par le Parlement d’une loi levant le secret bancaire sur tous les comptes de la BDL et des institutions publiques. La BDL et le ministère des Finances continuent toutefois de s'accuser mutuellement de ne pas fournir les documents réclamés par le cabinet et d'entraver l'audit.

L’audit des comptes de la Banque du Liban est l’une des réformes réclamées par la communauté internationale, condition sine qua non à tout déblocage d’une aide financière au Liban qui croule depuis plus d’un an sous le poids d’une crise économique et financière.