Les députés aounistes appellent Hariri à présenter une formule "respectant le Pacte et la Constitution"

Le groupe parlementaire aouniste a appelé mardi le Premier ministre désigné Saad Hariri à présenter une formule gouvernementale qui "respecte le Pacte national, la Constitution et le critère de spécialité" de chaque ministre, selon un communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe présidé par Gebran Bassil.

Il estime aussi que "tous les arguments utilisés pour l'accuser d'obstruction sont tombés" et assure ne pas avoir "de demandes spécifiques et rigides". 

Les députés aounistes accueillent "avec espoir et optimisme toute initiative et proposition faite par toute partie". "Les solutions sont nombreuses si le Premier ministre désigné décide de former le gouvernement conformément aux normes", ont-ils poursuivi. 

Le Liban est sans cabinet actif depuis près de huit mois, depuis la démission de celui de Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières au port de Beyrouth. Le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri, empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres, ne sont toujours pas parvenus à former un gouvernement, alors qu'il est plus que jamais indispensable pour réformer un pays qui s'écroule et obtenir des aides tangibles de la communauté internationale, lassée de financer la corruption.

Dans ce cadre, le groupe aouniste rappelle que "l'objectif est de mettre en œuvre des réformes économiques, financières et monétaires", tel que prévu par l'initiative française. Il a aussi dénoncé le fait que "jusqu'à présent aucun engagement sérieux en faveur de la mise en œuvre d'un audit juricomptable n'a été démontré".

Il a ainsi assuré qu'il "soutenait l'audit dans tous les ministères administrations, conseils et organismes sans que cela ne soit une raison de retarder l'audit des comptes de la Banque du Liban". Il souligne aussi qu'il "salue tout audit des dossiers du ministère de l'Énergie et d'Électricité du Liban".

 L’audit des comptes de la Banque centrale est l’une des réformes réclamées par la communauté internationale, condition sine qua non à tout déblocage d’une aide financière au Liban qui croule depuis plus d’un an sous le poids d'une crise économique et financière.