Un prêtre portant un masque contre le coronavirus bénit un petit garçon le jour des Rameaux, à Qlayaa au Liban-sud, le 28 mars 2021. Photo REUTERS/Karamallah Daher
Au premier jour de la levée du couvre-feu, le Liban a enregistré 40 décès et 1.277 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié lundi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 462.339 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.136 décès et 366.639 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.269 patients sont hospitalisés, dont 970 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 17,3 %. Ces chiffres en apparence moins élevés que les jours précédents sont principalement dus à la fermeture des laboratoires durant le week-end.
Alors que le milieu hospitalier a été particulièrement touché par la pandémie, des médecins et soignants ont organisé des sit-in devant plusieurs hôpitaux du pays, en hommage aux soignants décédés du virus, louant "les sacrifices offerts par cette armée vêtue de blanc pour sauver les autres".
Pour éviter un nouveau pic de contaminations, comme cela avait été le cas après les fêtes de fin d'année, le comité interministériel chargé de lutter contre la pandémie de coronavirus a décidé vendredi d'appliquer un confinement total du Liban pendant trois jours à l'occasion de la fête de Pâques chez les catholiques, du 3 au 6 avril.
Mais malgré cette mesure stricte pour le week-end à venir, le couvre-feu qui était jusque là en vigueur a été levé ce matin, et les restaurants et commerces sont désormais autorisés à ouvrir jusqu'à 21h, après des amendements du comité interministériel aux dispositions de la quatrième phase du déconfinement progressif. Restaurants, garderies, clubs de sport, centres de jeux et le Casino du Liban avaient pu rouvrir selon certaines dispositions dans le cadre de la quatrième phase. Les bars et boîtes de nuit demeurent fermés et les rassemblements sociaux restent prohibés. Les établissements scolaires sont également fermés jusqu'à nouvel ordre, l'enseignement se poursuivant en ligne. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme en ligne "Impact" pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux.
Nouvelle cargaison de vaccins
Au sujet de la campagne de vaccination, le Liban a réceptionné dimanche soir la septième cargaison du vaccin Pfizer/BioNTech comportant 25.740 doses, ce qui porte à 250.380 le nombre de doses reçues au total. Près de 200.000 autres sont attendues au cours du mois d'avril, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. Plus de 180.000 personnes ont déjà été inoculées. Dans ce cadre, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a rappelé hier dans un entretien à la chaîne télévisée LBCI que le nombre total de vaccins réservés et payés s’élève à sept millions, pour trois millions et demi de personnes, a expliqué Hamad Hassan, qui s’attend à ce que 25 à 30 % de la population soit vaccinée d’ici à fin juin.
Il a aussi annoncé que grâce à l’arrivée du vaccin AstraZeneca/Oxford, de nouvelles catégories de la population pourront recevoir le vaccin à partir du 1er avril. Ce nouveau vaccin sera administré "aux 55-64 ans, et à toute personne du secteur public travaillant dans les ministères, les administrations et les municipalités, ainsi qu’aux personnes à besoins spécifiques, les employés des centres de soins, les maisons de retraite, les prisons, enfin les personnes âgées entre 16 et 54 ans souffrant de maladies chroniques", a-t-il expliqué. Toujours à partir du 1er avril, tous les employés du secteur de la santé, privé et public, toutes les personnes de plus de 65 ans et toutes les personnes âgées de 55 à 64 ans et souffrant de maladies chroniques pourront recevoir le vaccin Pfizer.
Des premières doses d'AstraZeneca/Oxford ont déjà été administrées dès ce matin, selon des médias locaux.
"Coopérer"
Pour sa part, le président de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a souhaité lundi au président du comité scientifique libanais de la campagne de vaccination, le Dr Abdel Rahman Bizri, de "poursuivre son travail". "Un effort national nous oblige tous à coopérer pour limiter la propagation de la pandémie et ses répercussions ainsi que pour achever le plan de vaccination", a-t-il dit sur Twitter. Il a plaidé pour une coopération active entre le ministère et les différentes commissions créées pour enrayer la propagation du coronavirus.
Au cours du week-end, le Dr Bizri avait déploré un manque de transparence des mécanismes en place pour la gestion de cette campagne dont il est pourtant chargé, critiquant en cela la création d’une nouvelle commission présidée par Petra Khoury, déjà à la tête de la commission nationale chargée de la lutte contre la pandémie, qui vient s’ajouter aux autres déjà en place. "La multiplication des commissions fait du tort à la politique de transparence et à l’équité dans la distribution des vaccins", avait-il estimé sur son compte Twitter.
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