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Moyen-Orient - Israël/élections

Israël suspendu aux résultats des élections, Netanyahu en quête de soutiens

Dans sa quête d'une majorité de 61 députés, le Premier ministre sortant compte sur des alliances avec des formations religieuses et, nouveauté, avec l'extrême droite

Benjamin Netanyahu. AFP / POOL / RONEN ZVULUN

Israël attend mercredi les résultats définitifs des quatrièmes élections législatives en deux ans, qui pourraient faire pencher la balance en faveur des camps de Benjamin Netanyahu ou de son rival Yaïr Lapid, déterminé à chasser du pouvoir le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire du pays.

M. Netanyahu a proclamé la veille une "immense victoire" de la droite aux élections. Et, avec quelque 90% des bulletins de vote dépouillés mercredi matin par la commission électorale, son parti, le Likoud, était crédité d'environ 30 sièges, suivi par le parti centriste Yesh Atid de Yaïr Lapid (17 sièges). Associés à leurs alliés naturels, MM. Netanyahu et Lapid obtiendraient chacun un peu plus d'une cinquantaine de sièges.

Or tout le monde n'a que le nombre 61 en tête, seuil à atteindre au Parlement de 120 sièges pour pouvoir mettre sur pied un gouvernement. Les regards sont tournés, entre autres, vers Naftali Bennett, dont le parti Yamina (droite radicale) est crédité de sept sièges. Cet ancien poulain de M. Netanyahu a cultivé le mystère tout au long de la campagne: rejoindra-t-il une coalition pour évincer M. Netanyahu du pouvoir ou sauvera-t-il le "roi Bibi", surnom du Premier ministre ? "Je n'utiliserai le pouvoir que vous m'avez donné pour ne suivre qu'une seule idée: ce qui est bon pour Israël, ce qui est bon pour tous les citoyens d'Israël", a seulement indiqué M. Bennett dans un discours mardi soir.

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Quelques jours avant le scrutin, il était apparu à la télévision pour signer une déclaration selon laquelle il ne participerait pas à un gouvernement Lapid, si M. Netanyahu acceptait de son côté de fermer la porte au député arabe Mansour Abbas, à la tête d'un mouvement islamiste. En Israël, les partis doivent obtenir 3,25% des voix pour faire leur entrée au Parlement, ce qui leur confère un minimum de quatre députés.

Scénarios envisageables

Raam, la petite formation de M. Abbas, qui n'avait été créditée d'aucun siège par les sondages à la sortie des urnes mardi soir, décrocherait désormais cinq sièges selon les projections actualisées, ce qui a pour effet de rebattre les cartes. "Hier, nous nous sommes couchés sur un match nul. Je n'ai aucune idée de ce qui nous attend au réveil aujourd'hui", écrit mercredi le commentateur Ben Caspit dans les colonnes de Maariv: "Cela dépend pour beaucoup des résultats finaux (...) et surtout de Naftali Bennett. S'il est vraiment la figure clé de l'événement dramatique que nous vivons, je ne l'envie pas".

Pour l'analyste politique israélien Yaron Deckel, il est probable que M. Bennett fasse monter les enchères auprès du Premier ministre pour lui apporter ses voix. "Il aura du mal à expliquer à ses électeurs pourquoi il ne rejoint pas un gouvernement de droite et ce, pour s'allier aux partis de gauche" et du centre, relève l'analyste. "Mais il viendra auprès de M. Netanyahu avec de grandes demandes et M. Netanyahu devra en payer le prix".

Parmi les scénarios envisageables, M. Bennett pourrait vouloir devenir Premier ministre adjoint, un poste qui devra être créé pour lui. M. Netanyahu, inculpé notamment pour "corruption" dans une série d'affaires, est attendu à une nouvelle audience le 5 avril. M. "Bennett pense peut-être que si le poids est trop lourd à porter, M. Netanyahu devra s'absenter un moment et il pourra agir en tant que Premier ministre", avance M. Deckel.

"Chasse"

Afin de garder son poste, M. Netanyahu va désormais entamer une "chasse" auprès des autres partis pour rallier quelques soutiens supplémentaires. "Je me tournerai vers tous les élus qui partagent nos principes, je n'exclurai personne", a déclaré celui qui pourrait au final avoir besoin à la fois des soutiens, peut-être irréconciliables, de Naftali Bennett et de Mansour Abbas.

Le député David Bittan (Likoud), un proche de M. Netanyahu, a affirmé sur la radio publique Kan qu'une alliance avec Raam était envisageable. "Il y a des gens modérés sur cette liste...chacun doit faire des concessions pour éviter un 5e scrutin", a déclaré ce député.

Au terme d'une élection qui devrait voir treize partis se répartir 120 sièges, le bloc mené par le centriste Yaïr Lapid se trouve comme son rival de droite, Benjamin Netanyahu, forcé de négocier avec des adversaires idéologiques afin de former une coalition.

La commission électorale a indiqué qu'elle pourrait annoncer des résultats complets d'ici vendredi, juste avant la pause pour la Pâque juive, qui devrait être suivie par des tractations de chaque camp pour rallier une majorité et éviter un scénario craint par une grande partie des Israéliens: une cinquième élection. "Je sens que nous nous dirigeons vers une autre élection car il y a égalité (entre les blocs) et pas de résultats clairs", a déclaré à l'AFP, Orit, une habitante de Raanana au lendemain du vote.

Israël attend mercredi les résultats définitifs des quatrièmes élections législatives en deux ans, qui pourraient faire pencher la balance en faveur des camps de Benjamin Netanyahu ou de son rival Yaïr Lapid, déterminé à chasser du pouvoir le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire du pays.M. Netanyahu a proclamé la veille une "immense victoire" de la droite aux élections. Et,...

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