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Lifestyle - Musique

Arlo Parks, nouvelle voix soul et baume pour l’âme

Arlo Parks, nouvelle voix soul et baume pour l’âme

Révélation de 2021 à tout juste 20 ans, Arlo Parks est une chanteuse soul londonienne aux racines françaises, nigérianes et tchadiennes. Justin Tallis/AFP

Adulée par Michelle Obama ou Billie Eilish, c’est la révélation de 2021 : à 20 ans, Arlo Parks renouvelle la soul avec un premier album, remède idéal au blues ambiant.

La première fois qu’on l’a vue sur scène, il y a un an, son disque Collapsed in Sunbeams n’était pas encore sorti et la salle – la Boule noire à Paris – était encore modeste. Il faudra sans doute voir plus large quand les concerts reprendront. La Londonienne, aux racines françaises, nigérianes et tchadiennes, se souvient de cette soirée : « C’était plein d’émotions pour moi, car ma grand-mère vivait à Paris, j’allais lui rendre visite plus jeune. Et je rêvais secrètement d’avoir mon propre show, en artiste principal, à Paris. C’était le cas ce soir-là. Je me sentais comme à la maison. » Elle avait même dit à la fin quelques mots en français, qu’elle parle parfaitement mais dont elle ne veut pas faire usage en interview.

Depuis ce concert, les choses ont bien changé. Michelle Obama l’a mise sur sa playlist à l’été 2020, alors que quelques singles seulement affleuraient sur les plateformes, Billie Eilish l’a citée sur ses réseaux sociaux et le visage de la nouvelle sensation a séduit le réalisateur Gus Van Sant pour une campagne de publicité. La télévision allemande a même tourné un sujet sur elle. Cerner les raisons d’une telle hype ne prend pas longtemps à l’écoute de son disque (chez Pias). Sa délicate voix soul y panse les blessures de l’âme, enveloppée dans un velours pop.

Une de ses chansons a beau s’appeler Hurt, il est surtout question d’apaiser les tourments intérieurs et Hope est bien la pièce centrale du disque. « Oui, Hope, ce sont ces jours explorés sans haine, où on fait l’effort de voir d’où peut venir l’espoir même face aux situations difficiles », acquiesce-t-elle. Black Dog évoque ainsi un proche en pleine dépression qu’elle tente d’extirper des murs de sa chambre devenue prison. L’artiste est d’ailleurs ambassadrice de Calm, organisme anglais luttant contre toute forme de mal-être. Cette « empathie », comme elle le dit, c’est d’ailleurs ce qui lui plaît chez l’écrivaine Zadie Smith, à qui elle a emprunté la formule « collapsed in sunbeams » (« effondrée dans les rayons du soleil »). Mais elle n’en dira pas plus sur les personnes qui inspirent ses textes, considérant que tout y est suffisamment exposé. Dans Eugene, la chanteuse aux cheveux ras ne fait ainsi pas mystère de sa bisexualité.

Évidemment, à brasser les thèmes, à 20 ans, de la santé mentale ou du genre, on a fini par l’étiqueter porte-voix. Label tout trouvé puisqu’un de ses anciens titres était Super Sad Generation. The Guardian a ainsi parlé « d’une voix crue et tendre pour la génération Z ». « La voix d’une génération ? Je n’en suis pas sûre, je ne peux pas et ne veux pas parler pour tous ceux et celles qui ont 20 ans, je raconte avant tout mes propres histoires », rebondit-elle. Son « propre univers », comme elle le dit, s’étire des pages de ses journaux intimes, à ses lectures – Allen Ginsberg, Sylvia Plath, entre autres –, en passant par une culture musicale encyclopédique amorcée quand un oncle lui a cédé une collection de disques sans frontières. « Il y avait du Sade, Bob Dylan, Earth Wind & Fire », énumère-t-elle, évoquant plus loin dans la conversation Frank Ocean, Radiohead ou encore Serge Gainsbourg parmi ses influences. Un bagage qui lui permet de parer ses paroles de couleurs chaudes, comme sur Just Go, chanson de rupture qui dribble la mélancolie.

Adulée par Michelle Obama ou Billie Eilish, c’est la révélation de 2021 : à 20 ans, Arlo Parks renouvelle la soul avec un premier album, remède idéal au blues ambiant.La première fois qu’on l’a vue sur scène, il y a un an, son disque Collapsed in Sunbeams n’était pas encore sorti et la salle – la Boule noire à Paris – était encore modeste. Il faudra sans...

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