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Économie - Plateforme de livraison

Deliveroo peaufine ses plans boursiers en plein bouleversement du secteur

Deliveroo peaufine ses plans boursiers en plein bouleversement du secteur

Deliveroo vise une capitalisation boursière entre 7,6 et 8,8 milliards de livres sterling (10,54 et 12,2 milliards de dollars). Daniel Leal-Olivas/AFP

La plateforme britannique de livraison alimentaire Deliveroo a fixé le prix de son introduction en Bourse, l’une des plus attendues du moment, dépassant les attentes des investisseurs avec une valorisation qui pourrait aller jusqu’à 9 milliards de livres (12,48 milliards de dollars). Dans un communiqué hier, elle dit avoir établi le prix de son futur titre à entre 3,90 et 4,60 livres (5,41 et 6,38 dollars), pour une capitalisation boursière visée entre 7,6 et 8,8 milliards (10,54 et 12,2 milliards de dollars).

L’opération, grâce à laquelle le groupe espère lever un milliard de livres (1,39 milliard de dollars), sera composée d’actions existantes et nouvelles, avec une possible option de surallocation de 10 %. « C’est plus qu’attendu et fait de cette introduction en Bourse la plus grosse à Londres depuis un moment », remarque Neil Wilson, analyste de Markets.com. « Devenir une entreprise cotée va nous permettre d’investir dans l’innovation, de développer de nouveaux outils technologiques pour aider les restaurants et les épiciers, fournir plus de travail aux livreurs et étendre le choix des consommateurs », a commenté le fondateur et directeur général Will Shu.

« Nous avons bénéficié d’un bon début de 2021 » avec « d’énormes opportunités devant nous », ajoute-t-il. Le groupe fait partie d’un des rares secteurs de l’économie à avoir profité de la pandémie et des confinements, qui ont dopé les livraisons de repas à domicile. La perte de Deliveroo a baissé en 2020 à 223,7 millions de livres (310,23 millions de dollars), contre 317 millions (439,62 millions de dollars) un an plus tôt, et la croissance accélère cette année : la valeur des transactions gérées sur la plateforme a bondi de 121 % sur un an en janvier et février. La date de l’entrée en Bourse à Londres n’a pas été fixée mais devrait avoir lieu en avril, à l’heure où la City voit sa position concurrencée, depuis l’entrée en vigueur du Brexit début janvier, par les autres places européennes. Amsterdam, notamment, lui a ravi la première place pour le courtage d’actions en euros.

L’offre boursière de Deliveroo, dont le géant américain Amazon détient 16 % du capital, comptera deux types d’actions pour une période de trois ans : les titres A seront les seuls cotés, et les titres B, détenus exclusivement par le fondateur et directeur général Will Shu. Ce dernier bénéficiera de 20 votes pour chaque action B, afin de conserver la main sur la stratégie tout en cédant une partie du capital.

Défi au modèle

La société, dont le siège est à Londres, travaille avec 115 000 restaurants dans 800 villes dans le monde et compte quelque 100 000 livreurs, reconnaissables aux imposants sacs à dos verts qu’ils portent en sillonnant les rues à vélo. Elle emploie 2 000 personnes dans le monde et entend désormais se diversifier dans la livraison de courses alimentaires, via des partenariats avec des supermarchés.

La société créée à Londres en 2013 est par ailleurs régulièrement épinglée pour la précarité de ses livreurs. Au Royaume-Uni, ces derniers attendent la décision de la cour d’appel de Londres qui doit dire s’ils peuvent bénéficier d’une convention collective afin d’avoir de meilleures conditions de travail. Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown, remarque que la demande « insatiable pour les repas à emporter n’est pas prête de disparaître mais va inévitablement reculer quand les gens vont réserver des tables dans leurs restaurants préférés » avec la levée des restrictions liées au Covid. Elle remarque aussi que la concurrence dans le secteur « est féroce, Deliveroo rivalisant avec Uber Eats, Just Eat et d’autres ». Just Eat « a annoncé son intention de doper ses activités au Royaume-Uni » et « s’est engagé à offrir à ses travailleurs au Royaume-Uni des salaires horaires, des couvertures maladie et des contributions retraite », ce qui offre « un contraste marquant avec Deliveroo ».

« Mais le vent du changement souffle après la décision la semaine dernière par Uber de requalifier ses chauffeurs en travailleurs salariés » et non plus travailleurs indépendants « même si ça ne s’appliquera pas à Uber Eats », remarque Mme Streeter, ce qu’elle juge représenter « un défi clair au modèle contractuel de Deliveroo ». Si la plateforme britannique était forcée de changer le statut de ses livreurs à l’avenir, « cela empièterait sur ses perspectives de profits », conclut-elle.

La plateforme britannique de livraison alimentaire Deliveroo a fixé le prix de son introduction en Bourse, l’une des plus attendues du moment, dépassant les attentes des investisseurs avec une valorisation qui pourrait aller jusqu’à 9 milliards de livres (12,48 milliards de dollars). Dans un communiqué hier, elle dit avoir établi le prix de son futur titre à entre 3,90 et...

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