Nouveau contrat avec Pfizer, le privé autorisé à importer Spoutnik-V

Le ministre sortant libanais de la Santé Hamad Hassan a annoncé que son ministère avait conclu un nouveau contrat avec le groupe pharmaceutique Pfizer pour 750.000 doses supplémentaires de vaccin et achevé les démarches nécessaires pour l'importation par le secteur privé du vaccin russe Spoutnik contre le coronavirus, afin de donner une impulsion supplémentaire à la campagne de vaccination.

Dans une interview accordée à la chaîne al-Manar du Hezbollah, le ministre a par ailleurs assuré que le Liban ne connaissait pas de troisième vague de la pandémie, contrairement à de nombreux pays européens, bien que les chiffres continuent de monter.

"Le nouvel accord avec Pfizer garantit l'accès à 750.000 doses de vaccin supplémentaires au cours des mois de mai et juin, ce qui portera le total à 910 000 doses. Cela permettra d'achever la vaccination des groupes les plus exposés au virus", a affirmé le ministre, disant "s'attendre à ce que le taux de mortalité et le taux d'occupation des lits en soins intensifs diminuent".

"La lutte contre l'épidémie est une responsabilité nationale et il n'y a aucun problème avec les initiatives du secteur privé pour l'importation du vaccin. Au contraire, le ministère soutient ces initiatives afin d'atteindre l'immunité de groupe", a encore affirmé M. Hassan, précisant avoir signé les autorisations nécessaires  pour importer le vaccin russe Spoutnik-V. La première cargaison d'un million de doses du Spoutnik V arrivera au Liban la semaine prochaine, grâce à une initiative du secteur privé.

Le Liban a déjà réceptionné 170.820 doses Pfizer-BioNTech pour le mois écoulé. Il doit également recevoir de grandes quantités du vaccin AstraZeneca/Oxford, demandées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Mais ce vaccin a été suspendu dans plusieurs pays d'Europe après l'apparition de possibles effets secondaires, notamment la formation de caillots sanguins, ce qui a en retardé a livraison.  Les autorités libanaises ont aussi accordé leur approbation d'urgence au vaccin chinois Sinopharm.

"Contrairement à l'Europe qui se reconfine avec la propagation d'une nouvelle souche du virus, le Liban n'est pas témoin pour le moment d'une troisième vague. Le taux de mortalité parmi les personnes contaminées est de 1,2%. Dans ce contexte, il est indispensable de respecter le port du masque et les mesures de distanciation sociale pour que les prochaines fêtes - Pâques et Fitr - ne se transforment pas en funérailles", a préconisé le ministre.

Par ailleurs, le ministre a annoncé que la rationalisation des subventions sur les médicaments était reportée jusqu'à ce qu'un panier complet comprenant les différents secteurs soit approuvé par le Parlement et que la Banque du Liban (BDL) soutienne les industries pharmaceutiques locales". La BDL subventionne les médicaments et les équipements médicaux au taux officiel de 1.507 livres libanaises pour un dollar, alors que le taux du marché parallèle tourne autour de 11.500 L.L. pour un billet vert. Il a également promis des "mesures rapides pour les pharmaciens et les propriétaires de pharmacie", lesquels ont observé une journée de grève jeudi pour protester contre la crise économique drastique qui fait peser une menace existentielle sur le secteur.

Lundi, le Liban entrera dans la quatrième et dernière phase de son déconfinement progressif, entamé début février après un mois de bouclage total. La cellule de gestion des catastrophes a publié jeudi les modalités de cette phase qui prévoit notamment la réouverture des restaurants, des garderies, des clubs de sport, des centres de jeux et du Casino du Liban.