Le jeu d’oxygène, jeu moderne, adapté à tout âge, jeu de motivation, de peines, de souffles.

Un jeu solo, à deux ou à plusieurs.

On le joue moi et lui, ce qui est en jeu : son souffle et le mien. Son souffle plus que le mien.

Mon souffle ne se repose que si le sien signale une bonne saturation. Entre mon souffle coupé, qui sera en décadence si je le mesure, et son souffle à lui qui joue à la montagne russe, l’air se congèle, ma respiration se tait, la sienne est en halte. Le cadran montre : saturation 85, pouls 121…

Encore un effort. Je respire à moitié. Il respire à fond mais ne suffit pas son inspiration.

Les secondes tournent en minutes et les minutes en jours, ou nuits.

Le temps passe et nous dépasse...

Son souffle devient profond, modéré, sourire au visage et coloration aux joues. Joie nous partageons. Je me permets d’expirer longuement…

Le cadran montre saturation 95, pouls 90.

Il respire mieux, se motive et demande à changer de doigt, à s’assurer que ce que le cadran montre est vrai. Mon souffle est rapide, mon enthousiasme me surpasse.

Le temps court, les efforts se prolongent, l’espoir est maintenu…

Son souffle est saccadé, son torse tremble, son corps est fatigué. Le mien est retenu, hésitant, peureux... Pourtant c’est à son doigt que ça tient, en accroche, en permanence, cette petite machine au cadran stupéfiant... Saturation 80, pouls 119...

D’un cadran à l’autre, temps et oxygène se rejoignent et la vie est en jeu.

Et mon souffle à moi, je le perds vainement si je l’exhorte, ne pouvant pas être canalisé, investi, transmis à la personne qui en a le plus besoin.

Mon souffle me fuit et j’attends, je compte et recompte les souffles qui comptent au gré des minutes qui s’envolent en l’air… Cet air si condensé…

Son doigt repose, le jeu se termine… Maintenant il dort, son souffle se calme et le mien se resserre... Demain on rejoue une autre partie...

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