Envie de crier mais les cris ne sortent pas.

Envie de chialer mais les larmes ne coulent plus. C’est toi mon Liban qui coule et devant ton naufrage je me sens impuissante.

Il n’y a plus de mots devant tes maux, ni de sons face à ta perdition.

Mon pays, tu n’en finis pas de sombrer et je me sens incapable de te sauver. Aphone et comme paralysée, j’assiste à ton naufrage sans broncher.

J’ai une haine incommensurable pour tes dirigeants, ceux-là mêmes qui t’ont appauvri, et achevé.

Je vous hais tous un par un, pour chaque larme que vous avez fait couler, pour chaque âme qui s’est envolée et pour tous les malheurs que vous avez engendrés.

Et je vous aime, vous peuple libanais un à un, pour chaque poing dressé, pour tout le courage que vous avez, pour tous ces jeunes qui se battent avec rage et pour tous ceux qui osent encore espérer et ne veulent pas t’abandonner.

Le monde entier souffre du Covid mais toi mon Liban ta vraie maladie, c’est tes dirigeants et leurs variants. Pire que le Covid. La pire espèce de virus, la cause de ta dysosmie et de ta lente agonie.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.