Arrivé le jour même à Moscou pour une visite de trois jours, une délégation du Hezbollah conduite par le député Mohammad Raad, chef du groupe parlementaire de ce parti, a été reçue hier par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avec qui elle a évoqué la situation au Liban et les moyens de maintenir sa stabilité au moment où le pays est embourbé dans une grave crise socio-politico-économique et que des dérapages sécuritaires et les contestations de rues se multiplient à travers le territoire.
« Nous avons évoqué les moyens de maintenir la stabilité au Liban et de renforcer les gains réalisés grâce à la lutte contre le terrorisme en Syrie et au Liban », a indiqué M. Raad, selon des propos rapportés par la chaîne al-Manar. « La réunion était amicale et honnête et nous avons évoqué la situation au Liban et dans la région », a ajouté Mohammad Raad.
Les entretiens de la délégation du Hezbollah porteront également sur la situation en Syrie et dans l’ensemble de la région. Le Hezbollah et la Russie combattent tous deux en Syrie aux côtés du régime du président syrien Bachar el-Assad. Le parti entretient toutefois une alliance plus étroite avec l’Iran, qui lui aussi est militairement impliqué dans la guerre en Syrie aux côtés de Moscou et des forces et milices prorégime.
Selon al-Manar, Mohammad Raad a également évoqué avec Sergueï Lavrov le dossier de la formation du gouvernement au Liban. Le député a exprimé « l’attachement de son parti à l’accélération du processus de formation d’un cabinet qui reflète la volonté du peuple libanais », estimant que cette formation sera la « clé de la stabilité et le début d’une solution aux crises ».Suite à la réunion, le ministère russe des Affaires étrangères a insisté, dans un communiqué, « sur la nécessité de former rapidement un gouvernement présidé par Saad Hariri ».
Le conseiller du président Aoun à Moscou
Il y a quelques jours, le conseiller du président libanais Michel Aoun pour les affaires russes, Amal Abou Zeid, avait lui aussi été reçu à Moscou. Selon la presse, cette visite avait pour but d’obtenir un soutien russe au chef de l’État, qu’un bras de fer politique oppose au Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui est censé former un nouveau cabinet depuis sa désignation le 22 octobre 2020, sans succès jusqu’à présent. Selon certains médias, la Russie ne se serait toutefois pas montrée disposée à apporter son soutien au président Aoun et au Courant patriotique libre dirigé par le député Gebran Bassil. Bien au contraire, lors d’un entretien mardi dernier à Abou Dhabi aux Émirats arabes unis avec Saad Hariri, Sergueï Lavrov avait exprimé une nouvelle fois le soutien de Moscou à l’initiative française pour une sortie de crise au Liban et s’était prononcé en faveur d’un gouvernement de « mission » composé de « technocrates ».
Toutefois, au lieu de mettre la convergence des positions française et russe à contribution pour sortir le Liban de l’ornière, le chef de l’État et le Premier ministre désigné continuent de se rejeter la responsabilité du blocage. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait accusé jeudi dernier les responsables politiques libanais de « non-assistance à pays en danger ».
Même les États-Unis, qui depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche en janvier assurent être sur la même ligne que Paris dans le dossier du Liban, ont aussi exprimé leur « préoccupation » au sujet de « l’apparente inaction des dirigeants libanais face aux multiples crises en cours ».
commentaires (6)
Je viens de parler avec ma famille au Liban , le dollar a 17000 livres et les magasins pillés . Mais ils n'ont pas honte Mr. Aoun et le gouvernement de voir cette situation pire que le Venezuela ???
Eleni Caridopoulou
18 h 23, le 16 mars 2021