Une réunion entourée de mystère qui se serait tenue vendredi entre l’ancien ministre Salim Jreissati, conseiller du président de la République Michel Aoun, et l’ambassadeur d’Arabie saoudite Walid Boukhari a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Si, pour certains, elle avait pour objectif de renouer les ponts entre les deux parties, dans un contexte de relations tendues avec le royaume wahhabite et d’impasse gouvernementale au Liban, d’autres y verraient une nécessité en réaction au tollé provoqué par une interview sur la OTV, chaîne porte-parole du Courant patriotique libre, parti fondé par M. Aoun.
Qu’elle ait été ou non à l’origine de cette rencontre, l’interview de la OTV avec le journaliste du quotidien al-Akhbar Ghassan Saoud, a fait polémique. Le journaliste, interviewé par son hôte Georges Yasmine, a fait assumer au royaume wahhabite une bonne partie de la responsabilité des déboires par lesquels passe le Liban. Sous le coup de la campagne qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux, et apparemment des reproches de sa hiérarchie (selon plusieurs médias), Georges Yasmine, journaliste chevronné, a présenté sa démission de la chaîne, l’annonçant sur sa page Facebook sans en préciser les raisons. Quoi qu’il en soit, cet épisode était de nature à envenimer encore plus les relations entre le parti allié du Hezbollah et l’Arabie saoudite.
Le rendez-vous qui aurait été demandé par M. Jreissati à l’ambassadeur d’Arabie saoudite visait-il donc à réparer les dégâts causés par cette interview sur la chaîne du parti, ou à tenter de renouer avec cette puissante partie régionale ? Les deux hypothèses étaient émises par des observateurs hier. Pour sa part, M. Jreissati, interrogé sur la question par L’OLJ, refuse même de confirmer ou d’infirmer que la rencontre a bien eu lieu, sachant que celle-ci n’a pas été annoncée officiellement par Baabda.
Pour notre correspondant Mounir Rabih, les excuses à l’Arabie saoudite étaient bien au menu des discussions entre les deux hommes, sachant que le royaume saoudien, dont le contentieux est déjà lourd avec le Liban et les différentes parties libanaises, n’accorde même plus d’importance aux attaques verbales dont il pourrait faire l’objet à Beyrouth, ni aux excuses qui pourraient s’ensuivre. Toujours selon notre correspondant, il semble que le sujet de l’impasse gouvernementale ait été abordé également au cours de cette rencontre, et que l’émissaire de Baabda ait suggéré la possibilité de remplacer M. Hariri (avec qui le président est à couteaux tirés depuis des mois) à la présidence du Conseil, étant donné son incapacité à former un gouvernement depuis des mois, par une personnalité qui obtiendrait l’aval de Riyad. Il n’aurait obtenu aucune réponse à cette suggestion.
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Ces gens là sont la plaie purulente de ce pays et on songe encore à la soigner au lieu de procéder à une amputation qui débarrasserait le pays de tous les vendus et leurs infections avec. Ils se prennent pour des interlocuteurs forts en insultant et en crachant sur les sauveteurs puis rampent et supplie pour se faire pardonner dans le seul but de récupérer le fauteuil et étendre leur tyrannie en détruisant le pays et asphyxiant son peuple.
Sissi zayyat
14 h 38, le 16 mars 2021