Au lendemain de la nouvelle phase de contacts menés par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, pour accélérer la formation du gouvernement, rien ne prête à croire que cet objectif sera atteint prochainement. Pour le moment, aucune partie ne rejette catégoriquement les propositions du responsable sécuritaire et médiateur gouvernemental. Mais les protagonistes semblent opter pour la poursuite de l’attentisme et remplissent ce temps mort en se renvoyant les accusations de blocage.
Quelques heures après l’entretien de Abbas Ibrahim avec le patriarche maronite, Béchara Raï, mardi à Bkerké, des informations ont circulé dans les médias portant sur une version légèrement amendée de la proposition du responsable sécuritaire pour régler le différend entre le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Depuis des mois, les deux hommes s’écharpent, entre autres, sur les portefeuilles de la Justice et de l’Intérieur.
Présentée il y a deux semaines, l’initiative Ibrahim consistait à ce que soit formé un cabinet de 18 ministres, au sein duquel le tiers de blocage n’est détenu par aucun camp. Quant au ministre de l’Intérieur, il serait choisi par Saad Hariri parmi une liste de trois personnalités que présenterait le chef de l’État. Dans sa version amendée, la proposition Ibrahim consisterait à ce que le président Aoun soumette au Premier ministre désigné une liste de trois candidats. Sauf que ce procédé peut se répéter à l’envi jusqu’à ce que les deux hommes s’accordent sur le nom du futur ministre.
Pour le moment, la Maison du Centre n’a pas encore dit son mot à ce sujet, dans la mesure où elle n’a toujours pas été notifiée de la nouvelle proposition Ibrahim, comme le confie un proche de Saad Hariri à L’Orient-Le Jour. De son côté, le vice-président du courant du Futur, Moustapha Allouche, insiste sur le fait que « Saad Hariri considère qu’une telle initiative n’existe pas tant que le chef de l’État ne l’a pas appelé pour en discuter avec lui ». Une façon de renvoyer la balle de la paralysie actuelle dans le camp de Baabda.
En face, la présidence impute au Premier ministre désigné la responsabilité de la prolongation de l’impasse en dépit des efforts menés par Abbas Ibrahim ces derniers jours. Citées par l’agence al-Markaziya, des sources proches de Baabda commentent les derniers développements gouvernementaux en ces termes : « C’est par le silence que le Premier ministre désigné a réagi à notre (dernière) proposition (ministérielle). Nous espérons que ce silence ne traduise pas un refus. »
Contactée par L’OLJ, une source proche de la présidence s’abstient de révéler les détails de la proposition en question, ne précisant pas s’il s’agit de l’initiative amendée mise sur table par Abbas Ibrahim ou d’une autre formule. Cette source se contente de dire que c’est Abbas Ibrahim qui se charge du dossier à l’heure actuelle. Elle laisse ainsi entendre que la version amendée de la proposition Ibrahim bénéficierait de l’appui, quoique implicite, du chef de l’État.
Il reste que les efforts déployés par le directeur de la Sûreté générale ne semblent modifier en rien les convictions de Baabda. « Nous estimons que Saad Hariri ne veut pas former un cabinet, pour des raisons que nous ignorons », déclare ce proche de la présidence.
Le Hezbollah en Russie
En attendant l’issue des contacts du général Ibrahim, Saad Hariri a reçu un nouvel appui russe pour former un gouvernement capable de redresser le pays. C’est du moins ainsi qu’une personnalité haririenne entretenant de bons rapports avec Moscou résume pour L’OLJ l’entretien entre Saad Hariri et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, mardi aux Émirats arabes unis. À en croire cette personnalité, les Russes seraient favorables à un cabinet que dirigerait M. Hariri, « seule personne capable de dialoguer avec la communauté internationale en vue de redresser le pays ».
Des propos qu’un diplomate russe contacté par L’OLJ nuance un peu sous couvert d’anonymat. « Saad Hariri est le Premier ministre désigné, parce qu’il a été nommé par la majorité des membres du Parlement. Il doit donc former le cabinet », dit-il, assurant que la Russie « ne s’ingère pas dans la composition et le programme de l’équipe ministérielle et ne fait que soutenir les demandes du peuple libanais ». Moscou prend ainsi soin de rester à l’écart des querelles relevant de la politique politicienne qui entravent encore la mission du Premier ministre désigné. Il n’en demeure pas moins que les responsables russes évoquent la question libanaise avec les protagonistes régionaux concernés, tels que l’Iran, confie le diplomate. C’est dans ce cadre qu’une délégation du Hezbollah, conduite par Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du parti chiite, devrait se rendre à Moscou en début de semaine, apprend-on de source informée.
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LA LIBRE EXPRESSION
20 h 28, le 11 mars 2021