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Société - Journée mondiale

« Le féminisme est unisexe », lancent des manifestants

À l’occasion de la Journée mondiale des droits des femmes, une marche a été organisée hier du Musée national de Beyrouth vers la place des Martyrs.

« Le féminisme est unisexe », lancent des manifestants

« Je veux un salaire équivalent au sien », « Il m’a tuée sans qu’il ne soit pour autant jugé », «  On m’a mariée à l’âge de 10 ans » et « Il m’a privée de la garde de mes enfants », peut-on lire sur ces pancartes brandies hier par des manifestants dans le cadre d’une marche organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la femme. Photo João Sousa

Ils étaient près d’une centaine à prendre part hier à la marche organisée du Musée national de Beyrouth vers la place des Martyrs à l’occasion de la Journée mondiale des droits des femmes. Parmi les organisateurs, des associations de la société civile et des partis comme Minteshreen, Beirut Madinati, le Bloc national, ou d’ONG en devenir comme Machrouh nasaoui (littéralement projet féministe). Les participants sont arrivés par petits groupes, munis de drapeaux libanais, de drapeaux LGBT et de pancartes sur lesquelles étaient inscrits leurs slogans. La pandémie du Covid-19 et l’ambiance morose du pays avait semble-t-il déteint sur ce rassemblement, marqué par une ambiance moins festive que celle qui a régné les années précédentes.

Avec leur masque bien plaqué sur le visage – pour la plupart d’entre eux –, les participants à cette marche ont scandé des slogans appelant à « une égalité des droits de la femme », mais aussi à « la chute du régime ». Fondateur de Machrouh nasaoui, une ONG qui devrait voir bientôt le jour avec pour objectif d’assurer des abris aux femmes victimes de violence domestique, Fadi Baz, 20 ans, souligne que « cette journée est importante dans une société patriarcale qui viole les droits de la femme ». « Parce qu’en une journée pareille, les femmes sont les leaders, affirme le jeune homme. Tous les hommes ici présents sont venus les soutenir et les aider à réclamer et obtenir leurs droits. Parce que le féminisme n’a pas de sexe. Il transcende les stéréotypes liés au genre. Nous sommes ici pour dire aussi que chaque jour doit être la journée de la femme jusqu’à ce que toutes les femmes du pays soient égales aux hommes devant la justice et dans la société », ajoute-t-il.

Portant le drapeau libanais, une jeune femme se dirige vers la place des Martyrs. Photo João Sousa

« Les femmes sont fortes », « Le féminisme est unisexe », « Violeurs, c’est à vous d’avoir peur », « Le pouvoir aux femmes »… pouvait-on lire sur les pancartes brandies haut par les manifestants, sur fond de chansons de la thaoura diffusées par des haut-parleurs. Sur d’autres panneaux, les protestataires dénoncent la violence faite aux femmes, mais aussi toute l’injustice faite à leur égard : « Il m’a tuée sans qu’il ne soit pour autant jugé », « Il m’a privée de la garde de mes enfants », « On m’a mariée à l’âge de 10 ans »…

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Rayan Sultani a 16 ans. Élève du cycle secondaire, il a confié participer à cette marche parce qu’il veut « bâtir un nouveau pays ». « Je suis venu pour réclamer mes droits et ceux de nous tous, insiste-t-il. Le féminisme est pour tous. Je me considère comme féministe parce que je veux que tout le monde soit sur un même pied d’égalité. » Au chômage depuis un certain temps, Lina, 52 ans, affirme être venue« réclamer l’égalité des hommes et des femmes devant la loi ». « Mes parents ont travaillé dur pour que je puisse poursuivre mes études, ajoute-t-elle. Mais mes diplômes ne servent à rien. On refuse de m’embaucher à cause de mon âge, parce que je suis une femme ou encore parce que je n’ai pas de zaïm qui me soutient. La femme a le droit d’être en première ligne dans tous les secteurs. Ce droit doit être consacré dans les lois », martèle-t-elle.

Pour Lynn, âgée de 22 ans, la Journée mondiale des droits des femmes n’est pas une occasion « pour célébrer, mais pour rappeler qu’il y a encore un gros travail qui doit être mené dans ce sens ».

« Nous réclamons le droit de la femme à transmettre sa nationalité à ses enfants, appelle de son côté Paola Rbeiz, membre de Beirut Madinati. Une fois ce droit obtenu, la femme deviendra l’égale de l’homme dans différents domaines. Elle deviendra une citoyenne à part entière et ne sera plus à être une demi-citoyenne. »

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Armée d’un micro, une jeune femme enveloppée du drapeau LGBT harangue la foule qui se dirige vers la place de Martyrs. Des appels à « faire descendre le régime patriarcal » sont lancés, ainsi que des slogans contre la« kafala » qui régit notamment le statut des employées de maison. « C’est un rassemblement multidimensionnel, parce que nous devons tous être sur un pied d’égalité, affirme Fadi Baz. C’est ça le féminisme. »


Ils étaient près d’une centaine à prendre part hier à la marche organisée du Musée national de Beyrouth vers la place des Martyrs à l’occasion de la Journée mondiale des droits des femmes. Parmi les organisateurs, des associations de la société civile et des partis comme Minteshreen, Beirut Madinati, le Bloc national, ou d’ONG en devenir comme Machrouh nasaoui (littéralement...

commentaires (1)

Courage ????????

Eleni Caridopoulou

20 h 50, le 09 mars 2021

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Commentaires (1)

  • Courage ????????

    Eleni Caridopoulou

    20 h 50, le 09 mars 2021

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