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Société - Journée mondiale

« La femme a donné à la thaoura une profondeur et une dimension humaine »

Mirna Waked, pneumologue-réanimatrice, figure au nombre de ces femmes qui luttent depuis plus d’un an pour sauver la vie des patients face au Covid-19.

« La femme a donné à la thaoura une profondeur et une dimension humaine »

Mirna Waked : «  Le Covid-19 nous a confrontés à nos faiblesses et au fait que nous soyons démunis devant certaines maladies.  »

À l’instar de nombreuses femmes et médecins, Mirna Waked, pneumologue-réanimatrice, était engagée dans le mouvement de contestation du 17 octobre, combattant pour un pays dans lequel seront enfin respectées les valeurs de liberté et de démocratie. Quelques mois plus tard, avec le début du Covid-19 au Liban, en février 2020, elle s’est retrouvée en première ligne de la lutte contre la pandémie. Une lutte qui dure depuis plus d’un an au prix de nombreuses déceptions, frustrations et fatigue émotionnelle. À l’occasion de la Journée mondiale de la femme, elle répond aux questions de L’Orient-Le Jour.

Quels étaient les principaux défis que vous avez rencontrés sur les plans professionnel et personnel ?

Du fait que les pneumologues-réanimatrices sont peu nombreuses au Liban, nous avions une difficulté à nous placer au même rang que les hommes réanimateurs, qui étaient du coup propulsés au-devant de la scène, alors que sur le plan organisationnel, ce sont les femmes, qu’elles soient médecins ou infirmières, qui étaient au premier rang puisqu’on avait besoin de leurs capacités d’organisation et de distribution de rôles dans le travail…

En tant que médecins, nous étions en outre confrontés au quotidien à une multitude d’articles sur la maladie et à de nombreuses stratégies thérapeutiques. Il fallait donc rester à la page, tout en gardant la tête froide, et analyser les avantages et les inconvénients de tout ce qui a été présenté depuis le début de la pandémie.

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Au niveau de la pratique, la patience était de mise. Je devais être toujours à l’écoute des malades et savoir absorber leur anxiété. En plus de la sensibilisation que nous faisions, nous devions aussi expliquer aux gens que nous étions aussi, en tant que médecins-femmes, au cœur de la bataille. Souvent je recevais des coups de fil de personnes qui me demandaient si je m’occupais du « corona », comme s’il s’agissait d’une maladie réservée à certains médecins.

Au niveau familial, je devais gérer une absence lourde et longue, surtout à la période des fêtes. Ce qui n’était pas facile. Cette absence était également exténuante avec des conséquences physiques et morales. Comme j’étais aux premières lignes, j’avais toujours peur de transmettre la maladie à mes proches. Je me faisais du souci pour mes filles qui sont à l’étranger et dont l’une d’elles a contracté le virus. Je n’ai pas pu m’occuper d’elle.

Mirna Waked, vêtue de l’équipement de protection personnelle, s’apprêtant à entrer dans le service de réanimation du Covid-19. Photos DR

Quelles leçons avez-vous tiré de cette pandémie ?

Le Covid-19 a opéré de nombreux changements dans le monde. Les choses ne seront plus comme avant. C’est une épreuve qui nous fait mûrir. Personnellement, la pandémie a changé ma vision de la vie. J’ai appris à aimer les choses simples. Elle a aussi renforcé mon amour pour cette profession.

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Le Covid-19 nous a confrontés à nos faiblesses et au fait que nous soyons démunis devant certaines maladies, avec toute la frustration que cela peut engendrer. C’est une leçon d’humilité qui nous ramène, nous médecins, à notre rôle fondamental, à notre serment d’Hippocrate et aux trois qualités d’un bon médecin : science, conscience et bon sens.

Le mouvement des blouses blanches a été très impliqué dans le mouvement de contestation du 17 octobre et le Covid-19. Comment définissez-vous le rôle de la femme dans ces deux combats ?

La force féminine, la shakti dans la philosophie hindoue, est une force indispensable à tous les combats, puisque c’est une force intérieure, calme et équilibrante. Cette force est nécessaire à la marche du temps, parce que la femme participe à la transmission générationnelle éducative. Dans la « thaoura », la femme a joué un rôle important pour contrebalancer la force guerrière de l’homme. Elle lui a donné une profondeur et une dimension humaine. Dans la médecine, elle guérit certes, mais aussi elle soulage et elle écoute. Elle est proche des gens.

À l’instar de nombreuses femmes et médecins, Mirna Waked, pneumologue-réanimatrice, était engagée dans le mouvement de contestation du 17 octobre, combattant pour un pays dans lequel seront enfin respectées les valeurs de liberté et de démocratie. Quelques mois plus tard, avec le début du Covid-19 au Liban, en février 2020, elle s’est retrouvée en première ligne de la lutte contre...

commentaires (2)

LES FEMMES LIBANAISES DE TOUTES CONFESSIONS ONT PARTICIPE ET DONNE LE PLUS D,ELAN A LA THAWRA RECLAMANT LE DEPART DES CLIQUES MAFIEUSES ET LEUR JUGEMENT ET INCARCERATION EN PLUS DE LA RECUPERATION DES ECONOMIES VOLEES DU PEUPLE LIBANAIS. LA SEULE DIFFERENCE C,EST QUE LES FEMMES DES DIVERSES CONFESSIONS ET COMMUNAUTES ONT DE DIFFERENTES VUES SUR CERTAINES REFORMES CONDITIONNEES PAR LEURS MOEURS ET TRADITIONS SOUVENT DIAMETRALEMENT OPPOSES. QUEL GACHIS !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 28, le 08 mars 2021

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Commentaires (2)

  • LES FEMMES LIBANAISES DE TOUTES CONFESSIONS ONT PARTICIPE ET DONNE LE PLUS D,ELAN A LA THAWRA RECLAMANT LE DEPART DES CLIQUES MAFIEUSES ET LEUR JUGEMENT ET INCARCERATION EN PLUS DE LA RECUPERATION DES ECONOMIES VOLEES DU PEUPLE LIBANAIS. LA SEULE DIFFERENCE C,EST QUE LES FEMMES DES DIVERSES CONFESSIONS ET COMMUNAUTES ONT DE DIFFERENTES VUES SUR CERTAINES REFORMES CONDITIONNEES PAR LEURS MOEURS ET TRADITIONS SOUVENT DIAMETRALEMENT OPPOSES. QUEL GACHIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 28, le 08 mars 2021

  • C'est peu de dire de Mirna Waked pour ceux qui ne l'ont pas connu. Très consciencieuse avec ses malades, dévouée pour son métier.

    Esber

    10 h 02, le 08 mars 2021

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