La Banque du Liban a publié vendredi soir un communiqué annonçant que Riad Salamé allait lancer « une série d’actions en justice au Liban et à l'étranger contre Bloomberg, sa correspondante à Beyrouth et tout ceux qui, derrière eux, ont fabriqué l'information portant atteinte au gouverneur de la Banque centrale ».
Ce communiqué intervient alors que jeudi soir, Bloomberg avait publié une information selon laquelle le gouverneur de la BDL serait dans le collimateur des autorités américaines, indiquant se baser sur « quatre » sources « proches du dossier » ayant toutes requis l'anonymat. L’agence de presse a fait état de « discussions » concernant la « possibilité de mesures coordonnées » entre l'administration Biden et ses partenaires européens sur ce sujet, des mesures focalisées sur le « gel des actifs à l’étranger » du gouverneur en poste depuis 1993. Si des discussions ont lieu, selon Bloomberg, l'éventuelle implémentation de mesures ne serait pas nécessairement « imminente », a poursuivi l'agence. Le gouverneur de la BDL se défend toujours d’avoir commis une quelconque infraction.
Selon une source proche du dossier contactée par L’Orient-Le Jour, les discussions évoquées par Bloomberg seraient directement liées à une procédure judiciaire lancée en Suisse à l’encontre du gouverneur et pour laquelle le Liban a reçu, en janvier dernier, une demande d’entraide judiciaire visant la Banque du Liban (BDL), avec de possibles ramifications concernant son gouverneur, le frère de ce dernier, Raja Salamé, membre du conseil d’administration de Solidere, et sa conseillère Marianne Howayek. La source évoque une enquête qui porterait sur des faits relevant du « blanchiment d’argent aggravé », sans plus de détail. « Si la Suisse condamne Riad Salamé pour les faits qui lui sont reprochés, ce qui prendra du temps, les États-Unis n’auront d’autre choix que de le sanctionner, conformément aux conventions internationales en vigueur », indique la source, sans pouvoir toutefois s’avancer sur la procédure en cours, ni son dénouement.
Vendredi, un responsable américain indiquait à Reuters, sous couvert de l'anonymat, que les informations rapportées par Bloomberg n’étaient pas avérées.
commentaires (12)
Allez-y par contrs vous-même sans tarder. Ses "effets d'annonce" nonsuivis d'actes est tout à fait Contre-productif. En somme vous popularisez la chose criminelle... avec l'idée du طبعا. Légendaire qui a eridé le sens critique et encouragé implicitement toutes ses "perversions".. الشطارة. مهيك الله لا يسامحكم
Jacques Moussalli
16 h 01, le 06 mars 2021