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Société - Crise économique

La colère continue de gronder au Liban, de nombreuses routes bloquées

"Nous allons recourir à des moyens d'escalade afin qu'on nous entende".

La colère continue de gronder au Liban, de nombreuses routes bloquées

Un manifestant se tient devant des pneus brûlés sur l'autoroute de Jal el-Dib, au nord de Beyrouth, le 4 mars 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Pour le troisième jour consécutif, la colère populaire continuait de gronder jeudi dans les rues du Liban, alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans une grave crise économique qui se traduit notamment par une dépréciation record de la livre libanaise, au plus près des 10.000 livres libanaises pour un dollar.

Dès la matinée, des protestataires ont bloqué plusieurs autoroutes, du Nord au Sud, en passant par la capitale Beyrouth et la plaine de la Békaa.

"Nous sommes sur le point de mourir"
Vers 15h, dans le centre-ville de Beyrouth, une poignée de contestataires ont fermé la route longeant la place des Martyrs au moyen d'un barrage de pneus enflammés. Des disputes ont éclaté entre certains d'entre eux et des automobilistes excédés qui se sont retrouvés bloqués sur place. La police a alors dévié la circulation vers d'autres artères. Un peu plus loin, la voie rapide du "Ring" a elle aussi été fermée à la circulation par des protestataires. Autre axe majeur bloqué : l'avenue Béchara el-Khoury, où des bennes à ordures et des pneus ont été incendiés, selon notre photographe sur place, João Sousa.

Un manifestant masqué près de pneus en flammes sur l'avenue Béchara el-Khoury à Beyrouth, le 4 mars 2021. Photo João Sousa

Toujours dans la capitale, des manifestants ont brièvement bloqué la voie publique dans le quartier Mazraa. Dans la banlieue sud de Beyrouth, d'autres manifestants ont fermé à la circulation la voie publique à Ghobeyri, au niveau de l'ambassade du Koweït, cet axe étant le principal accès du côté nord vers l'aéroport de Beyrouth. Dans la banlieue est, des manifestants ont bloqué le croisement dit de  "Chevrolet", au niveau de Furn el-Chebbak.

Dans le Metn, des manifestants, dont les rangs grandissaient dans la soirée, ont bloqué l'autoroute au niveau de Jal el-Dib à l'aide de pneus enflammés. Un peu plus loin, au niveau de Dbayé, des protestataires bloquaient le passage. Dans le Kesrouan, l'autoroute a été coupée au niveau de Zouk et de Jbeil.

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Au sud de Beyrouth, l'autoroute au niveau de Naamé et du croisement de Jiyeh a elle aussi été bloquée au moyen de pneus en feu, rapporte notre correspondant sur place Mountasser Abdallah. L'armée a été dépêchée et a tenté de rouvrir cet axe vital, mais les manifestants au niveau de Jiyeh ont maintenu le blocage. La circulation a été déviée vers les routes intérieures, et ce afin d'empêcher toute friction entre les protestataires et les forces de l'ordre. D'autres protestataires ont fermé avec des pneus enflammés la route reliant Zahrani à Nabatiyé, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

À Saïda, des manifestants ont campé dans les rues. "Pas d'essence, pas de mazout, les gens meurent de faim", criait l'un d'entre eux, selon notre correspondant. "Je ne pars pas de là. Nous sommes sur le point de mourir", lançait un autre manifestant par désespoir. "Nous allons recourir à des moyens d'escalade afin qu'on nous entende", menace un autre. "Nous ne pouvons plus rien acheter en raison de l'inflation", ajoute-t-il. En soirée, un rassemblement a également été signalé à Tyr, au niveau de la route menant vers la localité de Abbasiyé, selon notre correspondant.

Dans la Békaa aussi, des manifestants en colère ont érigé des barrages sur les routes de Ferzol et de Rayak-Baalbeck, selon notre correspondante Sarah Abdallah. Depuis le début de la journée, des contestataires ferment également l'autoroute du Nord, au niveau du complexe de Palma, à l'entrée de Tripoli, dans les deux sens de la circulation. 

Le billet de Fifi Abou Dib

Manipulés ou résignés, qu’on leur réponde !

La chute de la livre au cours des derniers jours a provoqué un grand mouvement de colère et des manifestations ont éclaté dans toutes les régions du pays, alors que la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019 contre toute la classe politique semblait s'essouffler, notamment en raison de la pandémie du coronavirus.

Le Liban connaît depuis l'été 2019 une grave crise économique et financière, marquée par la dépréciation de la monnaie nationale et une inflation galopante. Un marasme encore aggravé par les mesures de confinement sanitaire mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus et la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, en août de l'année dernière. A ces crises s'ajoute un blocage politique avec l'incapacité des protagonistes à former un gouvernement, depuis près de sept mois.

Pour le troisième jour consécutif, la colère populaire continuait de gronder jeudi dans les rues du Liban, alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans une grave crise économique qui se traduit notamment par une dépréciation record de la livre libanaise, au plus près des 10.000 livres libanaises pour un dollar. Dès la matinée, des protestataires ont bloqué plusieurs autoroutes, du...

commentaires (10)

AU LIEU DE CAMPER ET DE COUPER LES ROUTES CAMPEZ ET COUPEZ LES ENTREES DES QUARTIERS OU MEME DES MAISONS DES MAFIEUX.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 45, le 05 mars 2021

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Commentaires (10)

  • AU LIEU DE CAMPER ET DE COUPER LES ROUTES CAMPEZ ET COUPEZ LES ENTREES DES QUARTIERS OU MEME DES MAISONS DES MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 45, le 05 mars 2021

  • A quoi servent ces manifestations ridicules et le blocage de route? motivés politiquement? A decourager les investisseurs qui auraient pu creer des emplois. Les libanais doivent comprendre quil n ya plus d argent dans le gouvernement. Ils ne peuvent plus demander des aides. Ils doivent travailler. Et il y a plein de travail au liban. Sauf que tout le monde veut un travail de bureau confortable ou il ne se fatigue pas. Certains vieux, ou malades ont vraiment besoin d'argent. Mais ceux la on le voit pas.

    Tina Zaidan

    09 h 30, le 05 mars 2021

  • La révolution de la faim n’a pas encore véritablement commencé

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 06, le 05 mars 2021

  • Si vous avez un problème et vous vous attendez que vos politiciens le reglent , vous aurez deux problèmes sur les mains, on.ne demande pas aux personnes qui ont detruit le pays , de faire qque chose pour le sauver Albert Einstein

    Robert Moumdjian

    02 h 13, le 05 mars 2021

  • LE BALAIEMENT GENERAL DE TOUTES LES CLIQUES MAFIEUSES QUI ONT DETRUIT LE PAYS MILICES ET NON MILICES SANS EXCEPTION AUCUNE EST UNE NECESSITE URGENTE POUR LE SAUVER, D,UN AUTRE COTE LE CONFESSIONALISME ET LA COMMUNAUTARITE EM PECHENT LE BALAIEMENT TOTAL. A MOINS D,UN MEGA SOULEVEMENT DE TOUS LES CITOYENS DE TOUTES LES CONFESSIONS REUNIES CE QUI EST HELAS IMPROBABLE. POUR CE FAIRE UN GOUVERNEMENT ACTUEL PAR HARIRI DE 18 MINISTRES INDEPENDANTS EST LE SEUL ESPOIR DE SAUVETAGE. OU BA3DEN YIA CHABEB KILCHI BI WA2TOU. SAUVONS LE PAYS DE L,ENFER OU IL EST ET PUIS CHANGEONS-LE ! DE M A L G R E !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 04 mars 2021

  • Il faut se scinder en 2 groupes avec au moins 500,000 personnes déterminées pour chacun ,,l’un marche sur Baabda l’autre sur Ain El Tine. Je sais que le principal responsable est tapi comme un rat six pieds sous terres mais si on lui enlève ses jouets et les remplace par des gens nationalistes et honnêtes la roue tournera. Toute autre action est une diversion et une perte de temps. Et du temps nous n’en avons plus hélas.

    Liban Libre

    19 h 23, le 04 mars 2021

  • Dirigez-vous vers les lieux de résidences et les bureaux dans lesquels se trouvent ces voleurs traitres au lieu de polluer encore plus le pays et empêcher les citoyens de se sustenter. Ça n’est pas les citoyens qu’ils faut empêcher de se mouvoir et punir, ce sont les pourris du pouvoir et Tant qu’ils n’ont pas chaud aux fesses ils resteront collés sur leurs sièges usurpés puisque c’est loin d’eux.

    Sissi zayyat

    18 h 56, le 04 mars 2021

  • Tant que les chefs de diverses tribus ont le pouvoir entre les mains , le peuple restera esclave de leur sadisme .

    Antoine Sabbagha

    18 h 48, le 04 mars 2021

  • L,ADAGE DIT : SANS SOULEVEMENT GENERAL ET CONTINU POINT DE CHANGEMENT. MALHEUREUSEMENT IL Y A LE CORONA MAIS LES CLIQUES MAFIEUSES QUI SE SONT VACCINEES EN URGENCE S,EN FOUTENT DES CITOYENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 57, le 04 mars 2021

  • Je ne pense pas que bloquer les routes et ainsi, empêcher les gens qui ont la chance d'avoir un travail de s'y rendre soit une bonne méthode. Impriductive et impopulaire. C'est aux responsables, c-à-d aux politiciens corrompus qu'il faut s'en prendre. Plus difficile, bien sûr !

    Yves Prevost

    17 h 50, le 04 mars 2021

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