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Moyen-Orient - Nucléaire iranien

Téhéran fait encore monter les enchères

Alors que l’AIEA s’est déclarée « vivement préoccupée » dans un rapport sur un site iranien non déclaré, l’Iran a commencé hier à limiter les inspections de l’agence onusienne sur son programme nucléaire.

Téhéran fait encore monter les enchères

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, le 21 février 2021 à Téhéran. HO/Khamenei.ir/AFP

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est déclarée « vivement préoccupée » par la possible présence de matière nucléaire sur un site iranien non déclaré, selon un rapport consulté hier par l’AFP à Vienne. L’AIEA avait déjà pointé ce site dans son rapport de novembre, jugeant les explications de la République islamique « non crédibles ». Il s’agit d’un entrepôt du district de Turquzabad, dans la capitale. « La présence de particules d’uranium anthropogénique (résultant d’activités humaines), non déclarées par l’Iran, traduit clairement la présence de matériel nucléaire et/ou d’un équipement contaminé par du matériel nucléaire à cet endroit », écrit l’agence. « Au bout de 18 mois, l’Iran n’a toujours pas fourni les explications nécessaires, entières et techniquement crédibles », poursuit-elle, précisant que son directeur général Rafael Grossi, qui s’est rendu ce week-end à Téhéran, a redit « son inquiétude face au manque de progrès » sur la question. Téhéran continue par ailleurs à accumuler de l’uranium faiblement enrichi, dont la quantité dépasse désormais de 14 fois la limite autorisée par l’accord de 2015, d’après ce document qui sera examiné lors d’un Conseil des gouverneurs la semaine prochaine. Elle atteignait à la date du 16 février 2 967,8 kilos pour un plafond fixé à 202,8 kilos (ou 300 kilos équivalent UF6). Dans le précédent rapport, ce stock était de 2 442,9 kilos. En riposte au retrait américain du pacte en 2018 sous le mandat de Donald Trump, Téhéran s’est affranchi progressivement depuis 2019 de nombreuses limitations qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions à son encontre. L’Iran avait ainsi annoncé début janvier avoir repris l’enrichissement à hauteur de 20 %, dans ce qui a constitué le plus spectaculaire de ses désengagements. Un mois plus tard, il a dit entamer la production d’uranium métal pour alimenter son réacteur de recherche à Téhéran, or cette matière peut être utilisée dans la fabrication d’armes nucléaires.

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Conclu à Vienne entre l’Iran et le groupe 5+1 (France, États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne), le pacte prévoit une levée progressive de sanctions internationales en échange de la garantie que l’Iran ne se dote pas de l’arme atomique. Malgré ses démentis, l’Iran est accusé de chercher à se doter de l’arme atomique, notamment par Israël, son ennemi juré. Le président américain Joe Biden a promis de rejoindre à nouveau cet accord, mais à la condition que Téhéran revienne au préalable au respect des engagements pris dans l’accord.

Décision dangereuse

Le rapport de l’AIEA intervient dans un contexte tendu, alors que l’Iran a commencé hier à limiter les inspections de l’agence onusienne, après l’expiration d’une échéance fixée par Téhéran pour la levée des sanctions américaines. En décembre, le Parlement iranien a voté une loi ordonnant au gouvernement de limiter certaines inspections de l’AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, en cas de maintien des sanctions américaines. « La mise en œuvre de (la) loi (du Parlement) a commencé (mardi) matin », a indiqué le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité par l’agence officielle Irna. De leur côté, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont dénoncé, dans un communiqué commun, comme dangereuse la décision iranienne de restreindre les inspections et appelé l’Iran « à cesser et à revenir en arrière sur toutes les mesures qui réduisent la transparence et à coopérer pleinement avec l’AIEA ». « L’objectif reste de préserver l’accord et de soutenir les efforts diplomatiques en cours pour une solution négociée, qui permette le retour de l’Iran et des États-Unis au plein respect de leurs engagements », ont affirmé ces trois pays, parties de l’accord de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien.

« Bandes enregistrées »

Après la visite de Rafael Grossi à Téhéran, l’Iran et l’AIEA avaient toutefois annoncé dimanche un accord « temporaire » pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pays parties de l’accord international engagent des pourparlers pour tenter de sortir de l’impasse. Selon les termes de cet « accord bilatéral technique » d’une durée de trois mois mais susceptible d’être suspendu à tout moment, le nombre d’inspecteurs sur place reste inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles. « Le cœur de cet accord consiste à ce que les bandes enregistrées sur notre programme nucléaire (...) seront conservées et ne seront pas fournies à l’agence », a dit M. Zarif. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a indiqué dimanche que ces images seraient « supprimées à jamais » si les sanctions ne sont pas « complètement levées d’ici à trois mois ». En dépit de la loi iranienne, M. Grossi avait assuré après ses discussions à Téhéran que l’AIEA restait « en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification ». Ultime décideur dans les principaux dossiers du pays, le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a réitéré lundi que le gouvernement « n’a pas abandonné ses engagements et a réduit progressivement certains d’entre eux, qui sont encore réversibles », au cas où les autres pays parties à l’accord sur le nucléaire « reviendraient à leurs responsabilités ».

Source : AFP

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est déclarée « vivement préoccupée » par la possible présence de matière nucléaire sur un site iranien non déclaré, selon un rapport consulté hier par l’AFP à Vienne. L’AIEA avait déjà pointé ce site dans son rapport de novembre, jugeant les explications de la République islamique « non...

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Et tout d’un coup ils montent au créneau et font de la surenchère. TRUMP NOUS MANQUE DÉJÀ. Face à des fous il faut quelqu’un de plus fou pour régler le problème et ça Trump était le seul à avoir compris le fonctionnement de certains aliénés, il faut savoir parler leur langage.

Sissi zayyat

11 h 15, le 24 février 2021

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Commentaires (1)

  • Et tout d’un coup ils montent au créneau et font de la surenchère. TRUMP NOUS MANQUE DÉJÀ. Face à des fous il faut quelqu’un de plus fou pour régler le problème et ça Trump était le seul à avoir compris le fonctionnement de certains aliénés, il faut savoir parler leur langage.

    Sissi zayyat

    11 h 15, le 24 février 2021

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