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Environnement - Environnement

Marée noire au Sud : les plages sous surveillance

Des équipes du CNRS et de l’Unité de gestion des risques et des catastrophes se sont rendues hier à Tyr pour une estimation des dégâts de cette fuite de goudron venue d’Israël.

Marée noire au Sud : les plages sous surveillance

Des filaments de goudron sur la plage de Tyr. Amal Jaffal/Syndicat des plongeurs professionnels

La surveillance des plages se poursuit après l’arrivée de la marée noire d’Israël vers la côte du sud du Liban, où des plaques de goudron sont désormais visibles sur le sable (voir L’OLJ du 23 février). Hier, les experts étaient sur place pour évaluer les dégâts occasionnés par cette catastrophe écologique et décider des modalités du nettoyage futur des plages, qui devrait commencer incessamment. Si les traces de pollution n’ont pas augmenté depuis le jour de leur apparition lundi, les dégâts sont considérables et l’avenir reste incertain, estiment les experts.

Rappelons que des vents puissants et des vagues inhabituellement hautes, qui avaient secoué les côtes israéliennes la semaine dernière, ont entraîné le déversement de tonnes de goudron sur les plages, depuis Rosh Hanikra, en face de Ras Naqoura, du côté libanais de la frontière, jusqu’à Ashkelon, à la limite de la bande de Gaza. Dimanche, les autorités israéliennes et des ONG avaient ratissé les côtes d’Israël le long de la Méditerranée après la découverte d’une des plus importantes marées noires de l’histoire du pays. Dès lundi, les traces de cette marée noire ont été constatées dans le sud du Liban, et le Premier ministre Hassane Diab avait demandé à la ministre sortante de la Défense Zeina Acar, au ministre sortant de l’Environnement Damien Kattar et au Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) de suivre ce dossier et d’informer la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) afin « d’établir un rapport officiel et d’agir en conséquence pour gérer les dégâts causés par cette marée noire ».

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Envoyé hier par M. Diab, Zahi Chahine, président de l’Unité de gestion des risques et des catastrophes, s’est rendu à la réserve de Tyr et à Naqoura, où des résidus de goudron polluent la côte, notamment la plage publique relevant de la réserve. À Tyr, M. Chahine s’est entretenu avec le directeur de la réserve, Hassan Dbouk, au sujet de la pollution provoquée par cette marée noire. Une réunion s’est déroulée sur la plage en vue de décider des modalités de nettoyage.

Surveiller le poisson également

De son côté, le CNRS a également dépêché une équipe sur le terrain pour surveiller l’évolution de la situation. « L’équipe de notre Centre d’océanographie a fait le tour de toutes les régions potentiellement touchées, allant de Naqoura, Bayada et jusqu’à Tyr, explique à L’Orient-Le Jour Mouïn Hamzé, secrétaire général du CNRS. On voit des filaments de goudron sur place, plus visibles sur le sable que sur les rochers, déjà noircis depuis la marée noire de 2006, mais la pollution est certaine dans tous ces endroits. Nous allons même mettre la plage de Ramlet el-Baïda sous surveillance pour y détecter d’éventuelles traces de pollution. »

Mouïn Hamzé indique que des échantillons ont été pris au cours des deux derniers jours et qu’ils sont en cours d’analyse, mais que la nature de la pollution ne fait pas de doute puisqu’il s’agit de goudron. « La pollution que nous avons constatée aujourd’hui n’est pas bien plus importante que celle d’hier, mais vu les courants marins changeants, nous ne savons pas encore ce que nous réserve l’avenir, et si des plaques supplémentaires de goudron ne vont pas apparaître à nouveau », poursuit-il.

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La pollution au goudron est particulièrement nocive pour la faune et la flore marine, du fait de la toxicité du produit et de sa densité qui colle aux matières, dit-il. « Nous allons également prélever des échantillons de poissons au marché de Tyr en vue de nous assurer que la pollution ne les a pas affectés, même si nous savons que le poisson vendu au Liban est généralement pêché en haute mer, ajoute M. Hamzé. Les conséquences sur le plancton (à la base de la chaîne alimentaire des poissons) et sur les algues, ainsi que sur toutes les créatures marines, doivent être suivies de près car elles peuvent être graves. Nous avons cependant recommandé que la pêche individuelle à la canne soit interdite jusqu’à nouvel ordre. »

Plainte auprès de l’ONU

Mouïn Hamzé insiste sur la responsabilité de la pollution qui doit être établie. « La communication des Israéliens autour de cet incident manque totalement de transparence, ils essaient de soutenir que la fuite de goudron a eu lieu hors de leurs eaux territoriales afin d’éviter de rendre des comptes et de payer des indemnités, affirme-t-il. Mais nous allons poursuivre les analyses et avons demandé l’assistance d’une organisation internationale, afin de former un dossier solide à présenter à l’ONU à la prochaine occasion, en vue d’incriminer les responsables. »

De son côté, le syndicat des plongeurs professionnels, qui a participé depuis le début au recensement des dégâts de cette marée noire, a publié hier un communiqué dans lequel il appelle les différentes institutions publiques concernées à « effectuer un recensement urgent afin d’évaluer l’ampleur de cette catastrophe écologique et sanitaire et donner les directives nécessaires aux citoyens et aux pêcheurs ».

Il demande aux officiels « de préparer un dossier sur cette catastrophe, d’en faire assumer la responsabilité à l’ennemi israélien et de porter plainte contre lui, parce que les conséquences de ce désastre pourraient se faire ressentir pour les décennies à venir ».

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