Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri a été reçu mercredi soir par le président français Emmanuel Macron à l'Elysée, pour un dîner de travail au cours duquel les deux hommes ont notamment discuté "des difficultés intérieures libanaises qui entravent la formation du gouvernement et des moyens de les surmonter", a annoncé le bureau de presse de M. Hariri alors que Paris n'a pas officiellement communiqué sur cette réunion.
L'entretien entre MM. Macron et Hariri a duré deux heures, selon un communiqué du bureau de presse de Saad Hariri publié vers minuit. Lors de ce "dîner de travail", le chef du courant du Futur a notamment exposé les efforts qu'il déploie "pour restaurer les relations arabes du Liban et mobiliser un soutien face aux crises auxquelles il est confronté". M. Hariri s'était rendu ces derniers jours aux Emirats arabes unis, en Turquie et en Egypte.
Soutien international
"Les deux responsables ont également passé en revue les efforts de la France et de son président pour préparer un soutien international au Liban dès la formation d'un gouvernement capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour arrêter l'effondrement économique et reconstruire ce qui a été détruit à Beyrouth par l'explosion au port en août dernier. Ils ont aussi évoqué les difficultés intérieures libanaises qui entravent la formation du cabinet et les moyens de les surmonter", précise le bureau de presse de M. Hariri.
En visite à Beyrouth début septembre, le président français avait lancé une initiative préconisant la formation d’un gouvernement "de mission" au Liban. Ce plan fait face depuis à de nombreux obstacles en raison des dissensions entre les parties politiques libanaises. Les relations entre le chef de l'Etat Michel Aoun et le chef de la formation qu'il a fondée, Gebran Bassil, d’une part et Saad Hariri d’autre part sont excessivement tendues depuis plusieurs semaines et constituent le facteur principal retardant la formation d’un gouvernement pourtant tant attendu.
C'est dans ce contexte que, selon des sources concordantes, l'Elysée avait préféré faire preuve de discrétion au sujet de l'entretien d'Emmanuel Macron avec le Premier ministre désigné, notamment parce que le président français ne souhaitait pas donner l’impression de favoriser une partie libanaise au détriment des autres. Selon le journaliste Elie Masboungi, président de l’Association de la presse étrangère en France, l’Elysée aurait choisi de ne pas communiquer ouvertement autour de cette rencontre, Saad Hariri n'étant pas encore en exercice et ses rapports étant notoirement mauvais avec le chef de l'Etat libanais. La présidence française aurait ainsi préféré ne pas risquer de froisser Baabda, alors que les efforts se poursuivent en vue de former un cabinet.
Notre correspondant politique Mounir Rabih, qui cite des sources diplomatiques, rapporte en outre que M. Hariri a rencontré d’autres personnalités politiques à Paris, notamment Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français, et Patrick Durel, conseiller du président pour les affaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que Bernard Emié, directeur général de la Sécurité extérieure. Dans ce cadre, une éventuelle visite de Patrick Durel à Beyrouth, qui a été évoquée par certains médias libanais comme devant avoir lieu cette semaine, n’a pas été confirmée.
Le Premier ministre désigné a en outre appelé depuis Paris le leader druze Walid Joumblatt. Dans un bref communiqué, le Parti socialiste progressiste (de M. Joumblatt) a évoqué une "approche commune" concernant la question du gouvernement. Saad Hariri est enfin entré en contact avec l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, puis avec l’ancien Premier ministre Nagib Mikati et le président du Parlement Nabih Berry.
commentaires (7)
Mr. Aoun il faut l'enfermer dans un hôpital car il est dangereux avec son alzeimer ? ????
Eleni Caridopoulou
17 h 38, le 11 février 2021