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Culture - LIVRE

Si l’Arménie et les Arméniens m’étaient contés...

La comédienne Corinne Zarzavatjian et son frère Richard Zarzavatjian, journaliste sur France 2, proposent avec « L’Arménie et les Arméniens, de A à Z » (éditions Gründ) un abécédaire entre histoire, anecdote, témoignage et tragédie, avec un soupçon d’humour. Une épopée populaire à revisiter et (re)découvrir.

Si l’Arménie et les Arméniens m’étaient contés...

Une photo de la famille Zarzavatjian en 1930 à Marseille. Photo DR

Pays de sainteté et de bravoure, la terre de Grégoire l’Illuminateur et de Mesrop Mashots (créateur de l’alphabet arménien) est au cœur de cet abécédaire écrit à quatre mains par un frère et une sœur qui lient la narration et les confidences de leur parcours personnel à celui d’un pays, d’une nation, d’un exil, d’une intégration. L’Arménie et les Arméniens de A à Z (248 pages) raconte, en une vaste fresque, l’histoire mouvementée d’un peuple et d’une diaspora (plus de dix millions de personnes à travers le monde). Un ouvrage qui propose, au fil du temps et des siècles, les embranchements d’un chemin et un cheminement tortueux dans des pages riches d’une multitude d’informations culturelles, politiques, économiques et artistiques, accompagnées de superbes photographies.


Corinne Zarzavatjian, comédienne, et son frère Richard Zarzavatjian, journaliste à la télévision française (France 2), auteurs de « L’Arménie et les Arméniens, de A à Z » (éditions Gründ). Photo DR


« Tout cela remonte à quelques années lorsque ma sœur Corinne avait écrit une pièce de théâtre Zarzavatjian, un nom à coucher dehors sur la cuisine arménienne à Paris, mise en scène par Thierry Beccaro, à l’espace Mélo d’Amélie », raconte Richard Zarzavatjian, journaliste à France Télévisions. « Après la représentation, un éditeur, piqué par ce mélange d’humour et de gravité, a insisté alors pour que l’on écrive plus amplement sur l’Arménie et les Arméniens. Et nous avons mordu à l’hameçon ! » poursuit cet autodidacte de 58 ans.

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Préfacé par Boris Cyrulnik, l’ouvrage cartonne, sans doute grâce à l’intérêt porté à cette communauté arménienne qui compte plus de 600 000 personnes réparties dans tout l’Hexagone, à Nice, Marseille, Valence, Grenoble, Alfortville, Issy-les-Moulineaux, Clamart, Paris… Ce livre à compartiments ne rassemble pas seulement l’histoire des Arméniens, mais aussi leur culture, leur patrimoine, leur goût pour la musique, leurs déchirures. Cette inaliénable volonté de garder leur identité, leur rôle et leur empreinte à travers le temps. Tout le monde connaît les Arméniens, qui sont toujours parvenus à s’intégrer avec succès dans leurs pays d’adoption, mais connaît-on vraiment l’Arménie, leur pays d’origine ? C’est à cette interrogation que répondent en toute clarté et un sens poussé des particularités constructives les deux auteurs. D’abord, en retraçant sur le plan historique le tragique génocide de 1915, entre déportations et dépossession, et qu’on commémore depuis déjà plus d’un siècle chaque 24 avril, funeste jour de la rafle des intellectuels à Constantinople. Des histoires familiales marquées par l’exode, l’exil et les massacres. Un génocide reconnu en tant que tel par de nombreux pays. Le livre revient également vers les hauts plateaux à l’herbe douce battus par le vent. Vers Erevan qui se fraie un chemin vers la modernité. Où l’on (re)découvre des églises et des monastères à l’architecture si élégante, parés de symboles pour une spiritualité intense, et qui ponctuent les paysages des prairies et des rives des lacs, de Sevan à Arpi, en passant par Kaputan…


Corinne Zarzavatjian, comédienne, et son frère Richard Zarzavatjian, journaliste à la télévision française (France 2), auteurs de « L’Arménie et les Arméniens, de A à Z » (éditions Gründ). Photo DR


Carte de voyage

Telle une déambulation joyeuse et enthousiaste entre passé douloureux et présent de la reconstruction et de la renaissance, ce livre fournit une carte de voyage riche et émaillée d’objets insolites mais si précieux pour les rescapés sauvés sur le chemin de l’exil. Il lance également un coup de projecteur sur une langue ainsi que des traditions farouchement conservées, notamment avec un patrimoine culinaire réputé, fin, épicé. Au fil des pages, défilent les « beurek », « tcheurek », « lavach », « itch », « anouch abour », avec ces célèbres et savoureux abricots, jusqu’au cognac qui a fait tourner la tête de Churchill à Yalta…

Ce livre retrace aussi les rapports entretenus par l’Arménie avec l’art et la musique : du « khatchkar » (stèle de croix en pierre sculptée) au « doudouk » (classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco), en passant par le « kotchari », cette gracieuse danse agrémentée des étoffes soyeuses et chatoyantes des costumes traditionnels, qui procure l’enchantement et le ravissement visuel d’un public de plus en plus étendu et conquis.

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Si Aram Khatchadourian porte haut le flambeau de la musique classique internationale, ainsi que Charles Aznavour avec ses 1 300 chansons, d’autres musiciens gagnent à être (re)découverts, comme Komitas, le père originel de la musique ethnique, polymodale et polyrythmique, et surtout figure vénérée de la culture arménienne. Connaissiez-vous aussi les origines arméniennes de la pop star Cher, de Sylvie Vartan, d’Hélène Ségara ou du champion de formule 1 (4 fois primé), le pilote automobile Alain Prost ?


Un pavé sur l’Arménie, entre textes vibrants de sensibilité et un panaché de magnifiques photographies. Photo DR


Si les tristes derniers évènements au Haut-Karabakh, ou Artsakh, ont occupé le devant de la scène en 2020, le drame de vivre des Arméniens et leur combat se poursuivent tel un chemin de calvaire. Loin de tout défaitisme, Stepanakert (la cité de Stepan) est toujours dans l’attente de renaissance et de liberté…

De la lettre A pour Aram (Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne) au Z des Zarzavatjian, en passant par les lettres C pour café, S pour un soldat français d’origine arménienne, en jetant un regard sur le P pour Henri Papazian de Radio Ayp (radio associative franco-arménienne), se dévoile, grâce à cet abécédaire, l’histoire de l’Arménie et de ses ressortissants intra muros et hors de ses frontières.

Parmi les points forts de cet ouvrage qui se veut un véritable dictionnaire pratique et ludique, la liberté dans le choix des sujets, les photographies illustratives et des textes percutants. Autant dire un grand coup de cœur pour ce livre (disponible dans les librairies libanaises et sur Amazon, et dont les bénéfices iront généreusement, en solidarité et entraide, au Fonds arménien), car il constitue une invitation pour l’initiation et la découverte d’un pays, et de l’histoire, riche et tumultueuse, de son peuple.

Pays de sainteté et de bravoure, la terre de Grégoire l’Illuminateur et de Mesrop Mashots (créateur de l’alphabet arménien) est au cœur de cet abécédaire écrit à quatre mains par un frère et une sœur qui lient la narration et les confidences de leur parcours personnel à celui d’un pays, d’une nation, d’un exil, d’une intégration. L’Arménie et les Arméniens de A à Z ...

commentaires (2)

Très emouvant. Merci les Zavzavatjian.

paznavour

10 h 41, le 11 février 2021

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Commentaires (2)

  • Très emouvant. Merci les Zavzavatjian.

    paznavour

    10 h 41, le 11 février 2021

  • Très emouvant. Merci les Zavzavatjian..

    paznavour

    10 h 39, le 11 février 2021

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